La campagne de démolition qui a émaillé une série de points noirs de la préfecture d'Agadir Ida Outanane s'est pareillement caractérisée par la condamnation de plusieurs agents de l'Autorité, corps élus et écrivains publics pour leur implication directe dans des manœuvres sordides. Nombre de ces mis en cause ont donc laissé des plumes, après avoir soudoyé et corrompu sans scrupule. On ne le dira jamais assez ! Si aujourd'hui, la prolifération des habitations anarchiques fait rage, c'est parce qu'on a toujours « fermé l'œil », depuis déjà longtemps, moyennant des contreparties pécuniaires, variant selon la tête du client et l'importance de la transaction. Car, on se demandera bien pourquoi les infractions foncières se sont accumulées, des années durant, sans qu'on interrompe leurs auteurs dès le départ des constructions. C'est-à-dire avant que le phénomène ne prenne les tournures déconcertantes. Actuellement, les contrevenants urbanistiques sont en train de payer cher leurs erreurs, puisque leurs maisons sont détruites sans pitié. Toutefois, les « complices », semeurs de corruption et dépravation se doivent également de payer chèrement leurs délits. Ces sanctions quoique tardives concernent aujourd'hui certains commis de l'Etat, des membres communaux et des scribouillards qui se sont amusés à « légaliser » de faux documents relatifs aux contrats de vente. Dans ce sens, il y a quelques semaines, le caïd d'Aourir a été démis de ses fonctions à la tête de cette caïdat, connue pour les dérapages urbanistiques, notamment à la commune rurale d'Aourir et au site de Tamaouanza. Récemment encore, le caïd d'Imouzzer aux Ida Outanane est limogé de ses services dans cette zone montagneuse et renvoyé au siège de la Wilaya. Cette mesure disciplinaire s'inscrit, en fait, dans le sillage des sanctions prises par le responsable régional à l'encontre de tous contrevenants, suite à leurs pratiques indignes, inhérentes à la profusion des constructions illégales dans leurs territoire de compétence. Il est à signaler que les habitations non réglementaires ont connu dernièrement une propagation galopante à laquelle les agents de l'autorité ont manifestement contribué. Il est aussi fort probable que le président de la commune urbaine d'Imouzzer serait sur la sellette, du fait de sa « déchéance » devant tous ces dysfonctionnements qui sévissent dans cette région. D'autres contrevenants connaitront, sans doute, le même sort, car, il est inadmissible, voire scandaleux, que seuls les citoyens paient les pots cassés d'une politique de démission et complaisance. Ceci étant, il serait également loisible que les procédures de sanction ne sauront se limiter aux simples décisions de remerciement, mais devraient être accompagnées de mesures pénales. Le fait de mettre toute une zone en péril pour quelques sous ou des voix électoralistes est bel est bien un acte criminel qu'il faut sévèrement sanctionner. Il est vrai que bien d'agents d'autorités et des membres de communes ont déjà quitté les lieux, à commencer par l'ancien Wali pour leurs divers déficits. Mais, mieux vaut tard que jamais, comme dira la maxime. Commencer à faire en sorte que tout le monde paie ses avatars est incontestablement mieux que de continuer les mêmes tares d'avant.