Le ministre de l'Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, a présenté, mercredi devant l'Organisation internationale du travail (OIT), les avancées réalisées au Maroc dans le domaine de l'emploi et de la protection sociale. «Nous focalisons notre action sur un système de protection sociale intégré, fondé sur l'amélioration des prestations, l'élargissement de la couverture sociale à de nouvelles catégories, la réforme de la mutualité et des retraites», a déclaré M. Seddiki lors de la 103e conférence internationale du travail à Genève. Au volet du travail et des relations professionnelles, a-t-il ajouté, les efforts ont porté sur la consolidation du dialogue social et de la concertation entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux. La finalité consiste, selon lui, à renforcer les mécanismes de ce processus et consolider son institutionnalisation selon une approche fondée sur l'ancrage des droits fondamentaux au travail et la stabilité de l'entreprise et son développement. Le ministre a dans ce contexte rappelé que le round du dialogue social engagé en 2014 a été couronné par l'augmentation du salaire minimum dans les secteurs public et privé, un dialogue qui se poursuit avec les partenaires sociaux sur d'autres questions à l'ordre du jour. Evoquant les réalisations dans le domaine de la promotion de l'emploi, il a notamment cité l'amélioration de la gouvernance du marché de travail, la gestion des flux migratoires en vue de la régularisation de la situation des immigrés, le renforcement des mesures d'accompagnement et la consolidation de la coopération sud-sud en la matière. M. Seddiki a également souligné qu'une stratégie est en cours d'élaboration en collaboration avec le Bureau international du travail pour dresser un diagnostic de la situation de l'emploi au Maroc, dans le cadre d'une nouvelle vision de valorisation du capital humain, la garantie d'un emploi productif et décent. Il n'a pas manqué de rappeler l'adoption du projet d'indemnité pour perte d'emploi au profit des salariés qui ont perdu leurs emplois pour des raisons involontaires. Le nombre éventuel de salariés bénéficiaires s'élève à 27.000 par an, a-t-il précisé. L'élargissement de la couverture médicale aux artisans, aux salariés de la pêche et aux professionnels de transport, la révision de la condition de 3.240 jours pour bénéficier de la pension de vieillesse (CNSS) et l'extension du panier des soins garantis par la caisse figurent parmi les chantiers initiés dans ce domaine. D'autre part, le ministre a mis en évidence la pertinence du rapport du Directeur Général du BIT sur «la migration équitable» qui place la problématique migratoire comme une priorité à affronter dans le cadre d'une coopération multilatérale. Il a à cet égard affirmé que la nouvelle politique migratoire lancée par SM le Roi Mohammed VI a été conçue selon une vision globale privilégiant l'approche humanitaire et consacrant la dimension des droits de l'homme en tant que pilier de cette politique. La 103e session de la conférence internationale du travail se pense sur des questions de grand intérêt pour le monde du travail, y compris la lutte contre toutes les formes du travail forcé, la transition vers l'économie formelle et la question de l'emploi qui constitue l'une des principales composantes du travail décent. L'adoption d'une nouvelle norme sur l'interdiction du travail forcé permettrait, sans nul doute, de sensibiliser davantage sur la nécessité de mobiliser tous les moyens pour lutter efficacement contre ce phénomène, a relevé le ministre. En marge des travaux de la conférence de l'OIT, M. Seddiki a eu une série d'entretiens avec les ministres du travail du Sénégal, des Emirats Arabes Unis, de l'Arabie Saoudite, du Gabon et de l'Egypte. L'accent a été mis sur les moyens de promouvoir la coopération bilatérale et l'échange d'expertises dans les domaines en lien avec le monde du travail, l'accompagnement des jeunes, l'accès au marché de l'emploi, la protection sociale, l'inspection du travail et le dialogue social. Le ministre s'est également entretenu avec Mme Azita Berar, directrice du département des politiques et de l'Emploi au BIT ainsi qu'avec M. Moussa Oumarou, directeur du département de la gouvernance et du tripartisme.