L'Organisation internationale du travail (OIT) est satisfaite des efforts entrepris par le Maroc en vue de se mettre au diapason des normes et de la pratique des droits fondamentaux du travail, a affirmé Cléopatra Doumbia-Henry, directrice du département des normes internationales du travail au sein de cette institution. La responsable onusienne a fait cette déclaration, lundi à Rabat, à l'ouverture d'un séminaire intitulé «Droits fondamentaux au travail: une responsabilité internationale et nationale», organisé par le ministère de l'emploi et de la formation professionnelle en partenariat avec le BIT. Consacrée à la vulgarisation et à la protection des droits fondamentaux au travail, cette manifestation qui continue le cycle des réunions initiées par ce département afin de familiariser ses responsables à la nouvelle culture prévalant en matière des droits et des pratiques suivies au niveau mondial dans le domaine du travail a, outre cette ligne fondatrice, posé la question de l'engagement et de la responsabilité de l'Etat de ces droits en termes globaux engageant aussi bien les acteurs nationaux qu'internationaux. De cet engagement en ce qui concerne le Maroc, le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle a affirmé dans une brève allocution que «depuis l'indépendance et parallèlement à l'adoption d'une législation moderne couvrant les libertés syndicales, les conventions collectives, la sécurité sociale, la prévoyance sociale, la médecine du travail et la représentation professionnelle, notre pays a ratifié 55 conventions internationales de travail». Il a ajouté que les conventions 102 sur la sécurité sociale, 131 sur les salaires minima, 132 sur les congés payés, 141 sur les organisations des travailleurs ruraux, 144 sur les consultations tripartites, 176 sur la santé et la sécurité dans les mines, 177 sur le travail à domicile, 188 sur la relation du travail dans la pêche et 187 sur la santé au travail sont en cours de ratification. Abdelouahed Souhail qui a particulièrement insisté sur les mesures adoptées en faveur de l'emploi décent et contre le travail des enfants a précisé que «depuis l'adoption de la déclaration tripartite de l'OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail en 1998, que notre pays a fortement appuyée, le Maroc a ratifié 12 conventions internationales du travail dont les 2 conventions fondamentales que sont la 138 sur l'âge d'admission au travail et la 182 sur les pires formes d'emploi et du travail des enfants». Le ministre qui a lié ces avancées à l'interpellation émanant des organes de contrôle de l'OIT en 2010 a annoncé l'imminence d'une législation spécifique régissant les conditions de travail des jeunes domestiques. Il a conclu que le défi qui se pose aujourd'hui est non seulement d'enrichir la législation du travail et d'étendre les droits fondamentaux du travail, mais aussi et surtout de veiller à son application et à son respect. Souhait auquel a fait chorus la directrice des normes internationales de l'OIT qui a affirmé la volonté de l'institution de contrôler la conformité des droits et des pratiques relatives au travail dans les 185 pays membres. C'est précisément l'objet du séminaire qui commence aujourd'hui au profit des fonctionnaires du ministère que de permettre une plus grande efficacité de ce suivi, a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que la nouvelle priorité de l'OIT est le travail décent et que l'Organisation est satisfaite de ce que le Maroc ait déclaré son intention d'entreprendre davantage dans ce sens. Elle a déclaré que le travail décent permet l'épanouissement de l'individu, profite à la collectivité en instaurant la paix sociale et promeut la croissance économique. Elle a également rappelé que les quatre objectifs cardinaux de l'OIT sont la promotion, l'extension et la protection des droits fondamentaux du travail ; l'égalité des droits entre homme et femme; la protection sociale pour tous et le tripartisme qui assure le dialogue social. A cet égard, la haute fonctionnaire de l'OIT s'est félicitée de ce que le ministre se soit déclaré heureux du dialogue direct qui a abouti à la conclusion d'une convention entre la CGEM et certains syndicats des travailleurs. La directrice des normes internationales à l'OIT a estimé que cette initiative conforte le dialogue social.