La transition politique ne se limite pas à l'évolution de l'Etat et de ses institutions, elle intéresse aussi, en interne, les partis politiques qui, en vertu de la constitution, «œuvrent à l'encadrement des citoyennes et des citoyens, ainsi qu'à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques. Ils concourent à l'expression de la volonté des électeurs et participent à l'exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de l'alternance par les moyens démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles». Le propos de ce rappel est conjoncturel et précède quelque peu la tenue de la quatorzième session du Comité central du Parti du Progrès et du Socialisme. Après les deux jours que durera cette réunion ordinaire du Comité Central, longuement préparée par les commissions ad hoc, la direction nationale du PPS va mettre le parti dans son ensemble sur la ligne droite du sprint final aboutissant au neuvième congrès national. Au-delà des enjeux habituels en relation avec la mise en place d'une nouvelle direction, il s'agira de tout mettre en œuvre pour assurer la réussite du congrès. Le champ politique marocain a besoin d'un moment de vérité. L'espoir est que la publication des documents préparatoires du 9e congrès, après leur approbation statutaire et comme il est de tradition, donne l'occasion à un débat fructueux au niveau national sur le présent et le futur des Marocaines et des Marocains. L'expérience du PPS est en elle-même un sujet que les membres du parti ne manqueront pas d'évaluer. Transformé par son ouverture et par sa participation à la gestion des affaires, le PPS est en perpétuel questionnement sur son organisation et son fonctionnement, beaucoup plus que sur son identité. Ainsi, les amendements proposés au statut du parti éclairent sur les solutions «consensuelles» trouvées à certaines difficultés, pour ne pas dire dysfonctionnements dans la dynamique partisane, la maîtrise de son entropie et le renforcement de son enthalpie. Entre autres propositions, le nouveau Comité Central issu du neuvième congrès aura un président et un bureau pour la coordination et le suivi des décisions adoptées suite à ses délibérations. De même que le Secrétaire Général déléguera ses prérogatives organisationnelles (lesquelles?) dans le cas où il est appelé à une responsabilité gouvernementale (laquelle?). Quoiqu'il en soit, il est impératif que le parti sorte renforcé politiquement à l'issue des travaux du congrès national car toute l'attention doit être orientée à la préparation des échéances électorales prochaines. C'est à leur aune que la position du PPS au sein du paysage politique marocain sera déterminée. Les mesures nécessaires pour la restructuration organisationnelle, pour la création des synergies nécessaires entre les élus et les structures partisanes devront être abordées sereinement avec un sentiment d'appartenance accru et une volonté ferme de peser sur les événements nationaux. Alors, il serait temps (d'autant plus que ce temps a déjà pris plus que son temps!) de mettre en œuvre les plans d'action concernant la formation, la communication interne et externe, la presse du parti, l'animation des secteurs socioprofessionnels et des organisations parallèles, la politique financière du parti, les relations extérieures et toutes autres activités pour assurer l'élargissement de la base du parti et son extension géographique. (Se) convaincre et (se) mobiliser, la réussite interviendra dans un contexte général dont la fragilité cristalline est permanente; les règles et les procédures ne viennent que confirmer une pratique et ne peuvent en aucun cas l'initier. Il est temps de s'adresser à l'opinion publique nationale en prenant plus en considération ses aspirations et ses attentes, au lieu de rester dans le confinement de plus en plus étroit du microcosme politique, qu'il soit interne ou externe. Et autant la menace d'une banalisation du PPS est réelle autant les possibilités d'assumer le leadership des forces démocratiques et progressistes peuvent se concrétiser pour ce parti, école politique de patriotisme, de solidarité internationaliste et de mobilisation pour le progrès et la justice sociale. C'est dans son combat pour l'émancipation sociétale que s'est forgée l'identité politique et militante du Parti du Progrès et du Socialisme, c'est dans la consolidation de ce même combat, en interne comme en externe, que le PPS réalisera son destin.