Faut-il blâmer certaine presse qui, à la veille de chaque congrès national, s'immisce davantage dans la cuisine interne des formations politiques ? Il est bien clair que cette frange médiatique, issue tout particulièrement de la presse dite «indépendante», s'ingénie à imbriquer informationnel et «sensationnel». Une belle aubaine pour elle, d'aller dénicher le fracas dans le fond des antagonismes au sein de la même entité politique. Histoire de scooper dans l'enceinte de l'émulation journaleuse ou encore d'occuper le devant de la scène pour un surplus d'exemplaires vendus, par-ci, par-là. Tout cet exercice s'avère, en somme, légitime, dans un climat communicationnel en continuelle expansion, quoique, pour-ci, pour-là, l'offense voire l'avanie soit de mise. Naturellement, ce jeu de mortification gratuite est souvent facilité par l'émergence, de dernière minute, de certains récalcitrants du même parti politique, à quelques mois ou quelques semaines de ses assises nationales. Ces réfractaires qui, généralement, hibernent durant la quasi-totalité du mandat, s'écarquillent les yeux, un beau matin, et s'en vont «torpiller» les avant-postes dans l'espoir de se frayer une place au soleil, pour un quelconque agenda sournois. Bien évidemment, dans cette hyperthermie revêche, on fait appel à une certaine presse pour attiser cet entrain apocryphe. Ces sorties médiatiques sont, en fait, d'autant plus saugrenues qu'elles se rangent, dans le paradoxe le plus total, en dehors du dispositif statutaire qui régit le processus usuel de l'instance suprême du parti politique. Il est bien certain que la pensée collective conduit à l'adoption d'un arsenal d'édits, axés sur les actes de la démocratie interne et, en conséquence, nul autre que les ukases de ces convenances conclues, n'a la latitude ni le pouvoir de s'en destituer et, pire encore, en affecter les exigences convenues. Certes, les fatalités ou encore les préétablis n'ont pas toujours lieu de perdurer, puisque les remises en question accompagnent constamment le parcours d'un parti politique qui croit toujours à la dialectique de l'innovation dans la fidélité. Pour ce faire, les structures de réflexion et de sécrétion d'autres formules et approches plus appropriées ne manquent jamais, depuis les délibérations des sessions du comité central aux plus restreintes réunions d'une section, tenues dans les points les plus reculés du pays. La formulation des nouveaux projets de thèses à présenter au congrès n'est pas, pour autant, l'apanage d'une personne sans l'autre, ou d'un ensemble sans l'autre. Si tout le monde s'en aperçoit, avec sincérité et conviction, une certaine presse ne se serait, peut-être pas, évertué à s'adonner au subterfuge, car ce qui se passe dans les instances du parti, en termes de débats sur l'avenir de la patrie et du peuple ou encore sur le devenir du parti, n'a jamais été un secret pour personne. Le brouhaha médiatique ne s'érige nullement en bonne solution pour toutes ces valeurs dont un parti qui se respecte fait le cheval de bataille.