Le panier de la ménagère continue de subir les effets du renchérissement du coût de la vie. Les produits alimentaires connaissent de nouvelles hausses en ce début d'année 2014. La loi de finances 2014 semble favoriser cette tendance et l'intermédiation renforce, voire même anticipe, la hausse des prix de vente des produits de grande consommation. La pression inflationniste rebondit à nouveau depuis le début de la nouvelle année 2014. L'Indice des prix à la consommation qui n'a pas connu de baisse durant l'année 2013 poursuit son trend haussier. Déjà en ce mois de janvier, pratiquement la majorité des produits alimentaires affiche des augmentations parfois injustifiées de leurs tarifs. Les légumes et les fruits ont maintenu leur haut niveau et n'ont pas marqué de répit depuis quelques mois. Mais ce qui est le plus patent c'est ce renchérissement des prix des poissons et produits de la mer. Certes, les mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu les deux dernières semaines peuvent expliquer en partie la hausse des tarifs. Mais ce qui est incompréhensible c'est que la disponibilité et l'offre sur le marché du poisson n'ont fait aucun défaut. Malgré cette offre abondante, les prix ont frôlé des niveaux trop élevés. Les crevettes de qualité moyenne sont vendues entre 120 et 160 dirhams le kilo, alors que la sole revient à 120 dirhams le kilo et le merlan affiche des prix variables soit 70 à 90 dirhams le kilo. Les sardines eux marquent des hausses importantes. Dans certains points de vente, leurs prix ont frôlé des niveaux jugés exagérés dans un pays connu pour ses importantes richesses halieutiques et ses milliers de kilomètres de côtes. Le kilo de sardines est vendu entre 20 et 35 dirhams. Les autres variétés de poisson connaissent la même pression inflationniste. Les autres produits alimentaires subissent le même le sort. A qui incombe la responsabilité de cet état des choses ? Pour Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, cette série de hausses trouve son origine dans le déficit du système de distribution, de stockage et d'approvisionnement des marchés. Il pointe du doigt le manque de contrôle et la multiplication des intervenants, ce qui ouvre la voie à la spéculation et donc au renchérissement des prix des denrées alimentaires. Kherrati explique aussi cette poussée inflationniste par les mesures préconisées dans le cadre de loi de finances 2014. La hausse des taux de TVA de 7 à 10% et de 14 à 20% a fait que les produits soumis à cet impôt ont subi des corrections à la hausse. Ce n'est pas tout. Dans certains points de vente, notamment les grandes surfaces, le citoyen lambda se trouve parfois étonné face à des rayons de pâtes et de riz, voire d'autres produits quasi vides. Les anticipations de hausse pointent donc à l'horizon et annoncent bien la couleur. La cherté des prix de vente des fruits et des légumes qui se poursuit tout au long de l'année s'aggrave en cette période hivernale, estime le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur. C'est devenu récurrent en cette période, dit-il avant d'ajouter qu'il est inconcevable de voir le Maroc doté de seulement deux marchés de gros (Agadir et Casablanca) pour approvisionner les différentes régions du pays. Du coup la pénurie des produits se traduit automatiquement par des hausses de prix. Le même raisonnement touche le marché des poissons. Les frais de transport combinés à la rupture des stocks et à la défaillance des circuits de distribution sont autant de facteurs encourageant les hausses injustifiés des prix des produits alimentaires. A cela s'ajoute le manque de contrôle de la part de l'Etat, souligne Mohamed Belmahi, de la Ligue nationale de protection des consommateurs qui précise que les associations manquent d'outils de travail et de moyen s. Elle se contente juste de mener des campagnes de sensibilisation qui assez souvent ne changent pas grand-chose.