La pierre hideuse... Le journal que j'avais l'honneur de représenter, lors de ton récent périple dans les provinces du sud, m'emprunte ses colonnes, non pas pour «ricocher» ou «décocher», comme à l'accoutumée, des tirades sur tel ou tel thème. Ce sera pour plus tard ! Aujourd'hui, j'ai envie de «dérocher» ces quelques propos à ton égard. Que me faut-il, alors, pour en dire plus, devant tous ces flots d'enlacements qui te couvrent de gré, de tous bords ? Pas si facile d'en rajouter et d'en faire mieux ! Mais, les bouts de mes doigts excités titillent de taper sur le clavier, encore plus fort que je ne m'en rends compte. Cher camarade, Je faisais donc partie de cette expédition saharienne et suivais de près, non sans réjouissance, cette communion qui fleurissait dans les bourgeons du partage. Tu étais conscient de l'acuité de ces entrevues publiques, car, d'une part tu devais parler vrai, comme tu en avais l'habitude et, d'autre part, il y avait, en face, cette marée humaine qui se tortille des affres quotidiennes. Tes vérités qui sont celles d'un stratège, imbu de probité, finissent toujours par prendre le dessus sur la démagogie présomptueuse. Nonobstant, ces mêmes vérités, en dépit de leur pertinence avérée, ne plaisent pas toujours aux bas esprits qui, en échange, se donnent libre cours à la violence. Là aussi, tu t'es montré placide, même si une vilaine pierre te cisèle le front. Tu t'es hâtivement fais soigner, à l'emporte pièce, pour regagner la quintessence, là où un millier de citoyens ne pouvait retenir son exaltation, face à cette extrême estampille de bravoure. Même les diplômés-chômeurs qui étaient venus dire leurs « maux » ont frémi d'autres « mots » à ton adresse. Tel un roc, tu t'es abstenu de fausser compagnie à tout ce beau monde qui t'attendait, à cœur joie. Ton audace aussi ardente que rutilante, n'avait d'égale que ta conviction profonde d'être constamment au rendez-vous des nobles causes. Cher camarade, Tu t'es lâchement écorché le tympan, d'un abject projectile, mais tu t'es dignement rebiffé, malgré la douleur de la plaie. Que devrait-on encore dire de plus ! Ton courage est chevaleresque, n'en déplaise aux corbeaux qui croassent la servilité et les crapauds qui coassent la vilité. La grivoiserie verbale et le clash corporel font rage, face à l'intégrité qui s'installe dans les cœurs du peuple. C'est, à jamais, l'espoir qui te hante, celui d'un Maroc qui t'es cher, digne et prospère... Cher camarade, Par ton acte de résolution, tu as grandi davantage dans les yeux de tous, sauf ceux des renégats et des ingrats. Gloire à toi, camarade !