Trois questions à l'artiste peintre, Souad Byad Al Bayane : «La rhétorique du corps» est le thème de votre exposition. Pourquoi avoir choisi ce thème ? Et que représente le corps pour vous ? Souad Byad : La rhétorique du corps est le thème existant maintenant. C'est mon choix, c'est une expérience de deux choses. Sur le côté esthétique il y a la couleur et la matière. Sur le côté forme, il se dévoile discrètement la femme et cette femme là est moi. C'est le côté fort et faible en même temps, ce sont mes états d'âme tout simplement. Evidemment, le corps signifie beaucoup de choses et surtout chez la femme. Moi je dis ça parce que j'avais une expérience en photographie noir et blanc que j'ai faite il y a 15 ans. Je travaillais tout doucement sur ce sujet un peu délicat, et c'est pour cette raison là que je n'ai pas pu dévoiler la femme parce que la femme c'est la finesse, la douceur. Effectivement, le corps c'est la raison, donc c'est nous. Dans cet esprit, qu'elle est votre conception d'art ? En fait, je pense que l'art au Maroc est sur les bons rails. Pour ma part, j'ai organisé plusieurs expositions, notamment des expositions collectives, car ces à travers ces dernières que l'artiste donne de l'expérience à ses étoiles. J'ai vu que sur le plan art ça bouge beaucoup au Maroc. C'est vrai, il y a de belles choses, d'excellents travaux. Entre autres, on trouve des recherches, l'émergence des nouveaux créateurs et aussi de nouveaux amateurs d'art. Je pense que ce dernier est sur la bonne route. Je travaille en premier plan le piedmont naturel, cette matière que j'aime beaucoup. Il y a une certaine nuance une certaine fluidité dans le travail tant que tu travailles sur ta toile et tant que tu sens la beauté du tableau. Et les femmes artistes marocaines... Les femmes artistes bougent très bien au Maroc. C'est la remarque que j'ai faite ! En effet, il y a pas mal de femmes qui font de très belles choses, notamment au niveau de la recherche de la couleur et de la matière aussi. *** Exposition de l'artiste peintre Souad Byad De la rhétorique du corps... C'est une peinture charmante, fluide, douce et fascinante. Elle accroche l'œil du récepteur avec une finesse sublime. Ses couleurs tissent, en fait, un rapport visuel entre la toile et la verve de l'imagination, qui nous jettent, immédiatement, dans son univers artistique, tout en faisant du corps féminin un sujet de contemplation et de réflexion à la fois esthétique, éthique ou encore métaphysique. C'est dans cette optique que l'artiste peintre Souad Byad vient de dévoiler au public ses dernières œuvres qui seront exposées du 26 décembre 2013 au 6 janvier 2014 à la galerie Mine D'art à Casablanca, sous le thème : «La rhétorique du corps». Ainsi, entre la couleur, la forme et le pineau qui décrit les détails du corps féminin, chaque tableau de l'artiste nous présente un plat artistique qui ouvre l'appétit à de nouveaux horizons d'interprétations corporelles. Dans cet esprit, le critique d'art Noureddine Mhakkak a dit sur cette peinture : « Souad Byad peint le corps féminin dans tous ses états, mais avec une façon abstraite qui dépasse la simple figuration. Elle le peint à travers un mariage des couleurs fascinant qui nous pousse à réfléchir sur les signes artistiques et à les interpréter au-delà de l'ordinaire. Ce qui nous amène même à penser et à rêver de ce merveilleux corps féminin beau et attirant. Souad Byad, en fixant son regard sur ce corps féminin, a pu entrer dans le sens de l'âme qui fait bouger ce corps lui-même. Ici, le corps est en pleine vie, en plein mouvement. Le corps déclare sa belle et profonde rhétorique.» En effet, en scrutant les travaux de Byad, on déniche une profondeur de la beauté féminine et le goût majestueux d'une artiste talentueuse. Sa maîtrise picturale et la sensibilité de son don révèlent, esthétiquement, ses impressions et ses états d'âme sur la toile. Certes, comme l'indique aussi le critique d'art Ahmed Fassi, «la plasticienne est allergique au détail, mais elle cède au charme de la couleur tel ce bleu chatoyant, ce violet qui enflamme le regard ou même des pincées dorées quelque part dans la toile ». Ainsi, son langage pictural est très vif et doux. Il œuvre, bel et bien, pour une autre lecture, définition et dimension esthétique du corps. Par ailleurs, Souad, écrit le critique d'art Abdellah Cheikh, «capte et restitue en couleurs magiques la beauté apparente et latente du corps, dans une gestualité débordante et une fluidité chromatique surprenante. Après avoir dépassé l'esprit restreint de la figuration et de l'abstraction qui semblent avoir atteint leurs limites à l'étranger, l'artiste remet en question les mouvements picturaux passés et présents, en élaborant avec certitude et maîtrise un langage plastique qui engendre par son contenu esthétique une nouvelle vision du corps, loin de toute sensualité séductrice.» À vrai dire, comme le disait un Nietzsche : « le corps est la grande raison ».