Sahel Le Maroc a appelé, mercredi au siège des Nations Unies à New York, la communauté internationale à apporter tout son appui pour assurer la réussite de la stratégie des Nations Unies pour le Sahel. Intervenant lors d'un débat du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, a formé le voeu de voir la Communauté Internationale apporter «tout son appui pour assurer la réussite de cette stratégie», dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et du renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit en Afrique», réaffirmant «l'engagement du Royaume à contribuer à cet effort à tous les niveaux et à toutes les étapes». M. Loulichki intervenait lors d'un débat sur le thème : « Trafic de drogues au Sahel et en Afrique de l'Ouest», initié par la France, présidente de l'Organe exécutif pour le mois de décembre, en présence notamment du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et du Directeur Exécutif de l'Office des Nations Unies Contre le Crime et la drogue (UNODC), Yuri Fedotov. «Il est désormais bien établi que le trafic de drogue nourrit et se nourrit d'autres activités illicites comme le trafic d'armes et d'être humains, l'immigration clandestine, la piraterie, le crime transnational, le terrorisme, la rébellion et le séparatisme. Il constitue de ce fait un facteur de déstabilisation et d'insécurité pour l'Afrique de l'ouest», a souligné l'ambassadeur. Depuis 2004, les rapports de plusieurs Institutions et particulièrement ceux de l'ONUDC, confirment le fait que la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest est devenue un carrefour et une plaque tournante pour le trafic de différentes drogues, a indiqué le diplomate. Le récent rapport de l'ONUDC, publié en février dernier, sur l'évaluation de la menace du crime transnational organisé en Afrique de l'Ouest indique que des trafiquants de cocaïne ont trouvé dans l'Afrique de l'Ouest et le Sahel le tremplin pour transférer leurs activités illégales à l'autre rive de l'Atlantique, a-t-il rappelé. «Tout en étant une plaque tournante pour ce genre de trafic, la région du sahel et ouest-africaine s'est transformée durant les dernières années en une zone de destination, avec l'implantation de laboratoires illicites d'amphétamines et les conséquences psychologiques, sociales et économiques néfastes sur les populations locales», a-t-il dit. L'ampleur de ses effets a tendance à dépasser l'espace de l'Afrique de l'Ouest et sahélo-maghrébin pour se projeter ailleurs sur notre continent, a mis en garde l'ambassadeur, soulignant que «pour faire face à ce défi transfrontalier, plusieurs initiatives ont vu le jour, telles que le Plan d'action régional de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), et l'Initiative côtes de l'Afrique de l'Ouest». Et de rappeler que le Maroc, conscient des défis que représentent le trafic transatlantique de drogue et la piraterie dans le golfe de Guinée, a prie l'initiative dés 2009 de la mise en place d'un cadre de coopération entre les 22 Etats africains riverains de l'Atlantique concernés pour faire face aux défis émanant de l'Océan Atlantique. En novembre dernier, a-t-il ajouté, le Royaume a abrité la deuxième Conférence Ministérielle Régionale sur la sécurité des frontières entre les pays du Sahel, de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb et dont les conclusions représentent une contribution significative à une réponse coordonnée aux fléaux de trafic de drogue, de terrorisme et de crime organisé dans cette région, se disant convaincu que la tenue à Rabat du prochain Sommet du CEN-SAD pourra apporter une valeur ajouté à ce combat commun. Pour l'ambassadeur, «on ne peut vaincre le trafic de drogues et ses corollaires, le crime organisé et le terrorisme, sans s'attaquer aux causes sous-jacentes que sont la pauvreté, l'analphabétisme et le manque de perspectives d'avenir particulièrement pour les jeunes». Les «Etats de la région du Sahel et d'Afrique de l'ouest ont bien compris que ce combat ne peut être mené avec succès sans une coopération et une coordination régionales sans limite et sans exclusive», a-t-il précisé, soulignant le rôle central de l'ONUDC, comme chef de fil de ce combat. La lutte contre le trafic des drogues au Sahel et à l'Ouest africain fait partie intégrante de la stratégie mise en place par les Nations Unies pour répondre aux défis auxquels font face les Etats de la région, a-t-il rappelé. «Pour la mise en œuvre de cette stratégie, les Etats de la région ont démontré leur engagement et leur détermination à relever ces défis individuellement, en s'appropriant les objectifs de la stratégie et collectivement à travers les organisations sous-régionales et régionales qui les représentent». M. Loulichki à formé le voeu que «la Communauté Internationale apportera tout son appui pour assurer la réussite de cette stratégie, dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et du renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit en Afrique», réaffirmant «l'engagement du Maroc à contribuer à cet effort à tous les niveaux et à toutes les étapes».