L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Mohamed Loulichki, a réaffirmé, lundi, l'engagement du Royaume à assumer son rôle national et régional dans la lutte contre la criminalité transnationale. «Le Maroc demeure engagé à assumer son rôle national et régional pour contribuer à l'effort de la communauté internationale visant à endiguer ces fléaux (criminalité transnationale) et en combattre les auteurs et les commanditaires», a souligné M. Loulichki à l'occasion de la réunion spéciale de Haut niveau de l'Assemblée Générale de l'ONU sur cette question, relevant qu' «aucun pays ne peut prétendre pouvoir faire face seul aux menaces conjuguées de la criminalité internationale, du trafic de drogue et du trafic des armes et de la traite des êtres humains». La coopération «régionale et sous régionale dans la lutte contre ces fléaux est dès lors un impératif et un passage obligé pour s'en prémunir», a-t-il affirmé, soulignant que «si les stratégies mises en oeuvre, au niveau national, sont essentielles pour réduire le risque de la criminalité transnationale, elles ne peuvent produire leur plein effet en l'absence d'une coopération internationale soutenue et une assistance technique appropriée». «Seule la conjugaison de ces efforts et la volonté politique qui les sous-tendent sont à même de garantir l'efficacité voulue à l'action internationale dans le domaine de la criminalité internationale», a-t-il insisté. Il a, en outre, indiqué que «l'étroite corrélation entre la criminalité organisée, le terrorisme, les réseaux de traite des êtres humains et le trafic de drogue, démontre de jour en jour les dangers auxquels la communauté internationale se trouve de plus en plus confrontée et la nécessité pour celle-ci d'y répondre à travers des efforts coordonnés, déterminés et soutenus». En ce sens, il a relevé que «les réseaux criminels, où qu'ils se trouvent, sont indéniablement une menace pour la paix et la sécurité internationales». Ces menaces, a poursuivi M. Loulichki, sont « devenues, plus que jamais réelles, complexes, interconnectées et transnationales, surtout au vu de l'ampleur des moyens financiers, logistiques et technologiques susceptibles d'être mobilisées par ces réseaux criminels et mafieux». A cet égard, «les approches traditionnelles, en matière de sécurité nationale, s'avèrent insuffisantes pour contrecarrer l'impact de ces menaces et mitiger leurs effets», a-t-il indiqué soulignant que «c'est à juste titre que le Conseil de Sécurité (de l'ONU) s'est fait l'écho de l'imbrication de plus en plus évidente et de plus en plus inquiétante entre le trafic des armes, le trafic de drogue et le trafic des êtres humains, dans certaines régions du monde, et particulièrement dans la région sahélo-saharienne, où la recrudescence des prises d'otages et des actes terroristes constituent indéniablement une menace avérée à la paix, la sécurité et à la stabilité de cette région et des Etats qui la composent». Pour ce qui est du Maroc, M. Loulichki a rappelé qu' à la suite de la ratification par le Royaume, en 2002 de la Convention sur la criminalité transnationale organisée, les autorités marocaines ont initié le processus d'harmonisation des lois et règlements avec les dispositifs de ladite Convention, précisant que cet effort s'est concrétisé par l'amendement du nouveau Code pénal et du Code de Procédure pénale ainsi que par la mise en place de stratégies nationales multisectorielles et coordonnées de lutte contre le crime organisé. Il a également indiqué qu'avec la même détermination, le Maroc a mobilisé les ressources nécessaires pour lutter contre le trafic des migrants et mis en place, en 2007, «une Stratégie Nationale plus ambitieuse couvrant le trafic des êtres humains sous ses multiples déclinaisons, et y intégrant, outre les migrants, toutes les catégories de personnes vulnérables et de victimes potentielles notamment les femmes et les enfants». Au plan de la coopération régionale et internationale, l'ambassadeur a rappelé la tenue, en août dernier au Maroc, de la première réunion ministérielle des Etats africains riverains de l'Atlantique, et l'organisation en mai 2008, à Rabat, en coopération avec l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), de la 5ème conférence des Ministres de la justice des pays francophones d'Afrique au cours de laquelle il a été procédé à l'élaboration d'un projet de Convention internationale d'entraide judiciaire et d'extradition dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ouverte à la signature en mars 2009, à New York.