Journée internationale des droits de l'homme A l'instar des autres pays du monde, le Maroc célèbre ce mardi 10 décembre la journée internationale des droits de l'homme. Certes, des avancées considérables ont été réalisées pour la consécration de l'Etat de droit, cependant beaucoup reste à faire pour se conformer aux standards internationaux. Comme le souligne le professeur Khalid Naciri, «la journée mondiale a une portée symbolique et politique éminente, les droits de l'homme ne se concevant aujourd'hui que par leur représentation en tant que valeur imprescriptible.» Et d'ajouter que le royaume a déjà franchi le pas, avec courage et détermination, en matière de la consécration des droits de l'homme. D'ailleurs le monde entier le lui reconnait, précise l'ancien ministre de la Communication. Mais le plus important, martèle-t-il, c'est «qu'il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Le monde ne s'arrête jamais et il nous appartient de poursuivre les chantiers des réformes», affirme en substance le membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Les propos de Khalid Naciri ne diffèrent guère de ceux de Nouzha Skalli, députée à la première chambre des représentants. «Il serait aberrant d'infirmer les réalisations réalisées par notre pays pour le renforcement des droits de l'Homme, y compris dans leur universalité», déclare-t-elle à Al Bayane, tout mettant l'accent sur les multiples actions entreprises par l'Etat dans ce sens, telles l'installation de l'instance équité et réconciliation, la révision du code de la famille... Toutes ces mesures ont été couronnées par l'adoption de la Constitution 2011, considérée, selon elle, comme une véritable charte des droits humains. Pour l'ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, ce progrès est dû au combat et la lutte du mouvement national des droits de l'homme, mais également à la volonté de SM le Roi Mohammed VI «qui est particulièrement sensible aux questions du droit et du développement humains». Notre interlocutrice estime qu'en dépit de ces avancées, des obstacles d'ordre juridique persistent encore et consistent essentiellement dans le retard constaté dans la mise en œuvre de la constitution et ce, par l'adoption des lois organiques. Il en est de même pour d'autres handicaps ayant un aspect culturel, liés principalement aux facteurs de socialisation dans les écoles. Enfin, explique-t-elle, les droits de l'homme ne devraient pas se concevoir dans l'absolu, il est temps de faire comprendre aux citoyens qu'il s'agit également de droits et de devoirs. Bref, les droits de l'homme doivent se baser sur le respect d'autrui et des intérêts de la collectivité. De son côté, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), considère qu'il existe des indicateurs positifs témoignant de la volonté du Maroc de s'aligner sur les pays plus développés, à commencer par l'adoption d'une nouvelle politique dédiée à l'immigration, l'élection du Maroc au conseil de l'ONU des droits de l'homme, qui constitue une reconnaissance internationale de l'ouverture de Rabat et ses multiples efforts déployés afin de promouvoir la culture des droits de l'homme. Outre ces indicateurs, El Yazami met l'accent sur la visite du groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) qui effectue un déplacement à notre pays du 09 au 18 décembre courant, sans oublier le prix des droits de l'homme de l'ONU décerné à la militante Khadija Ryadi, qui demeure une reconnaissance au combat mené par l'ensemble du mouvement des droits de l'homme. Mais selon El Yazami, cela n'est nullement suffisant, car la mise en place des lois organiques relatives à la constitution est une condition sine qua non pour poser les véritables jalons permettant d'avancer vers le parachèvement de l'Etat de droit. Le président du CNDH indique dans ce sens que 80% des articles de la Constitution ont un caractère de droit humain. Le patron du CNDH regrette, néanmoins, la non prise en considération par les autorités publiques de certaines recommandations contenus dans les rapports établis par son département, tout en appelant les responsables à s'atteler à ce dossier afin de les concrétiser.