La lutte contre la violation du domaine public et les constructions illégales n'a pas été de tout repos dans la commune rurale de Drarga. A peine les opérations eurent-elles été enclenchées, vendredi dernier, dans l'après midi, que des citoyens, environ 400 personnes se ruèrent sur les forces publiques, telle une résurrection tonitruante. De fortes manifestations collectives ont marqué toute la localité, en particulier le douar Tagadirt Naabadou : jet de pierres, provocation d'incendie aux pneus et à certains champs, casse des vitres de véhicules, blocage des accès principaux par des rocailles et des sacs de sable, détérioration de l'éclairage public, anéantissement des barrières mitoyennes l'autoroute…Ces actes de vandalisme violent ont causé un sentiment de terreur au sein des habitants qui sont restés chez eux et des commerçants qui ont été contraints de fermer boutique. Au bout donc de la démolition d'environ 86 habitations non réglementaires, les émeutes ont éclaté avec virulence. Les accrochages entre les manifestants et les services de l'ordre ont occasionné des blessures sans gravité, fort heureusement et des arrestations parmi les insurgés, un peu plus de 46 détenus qui ont été déférés devant la justice pour parachèvement d'enquête. Les soulèvements populaires auxquels ont participé des intrus provenant d'autres régions pour des raisons autres que le problème des destructions anarchiques, se sont poursuivis le lendemain samedi, encore plus violents, jusque tard dans la nuit. Les mêmes procédés ont été pratiqués par les émeutiers qui se comptent par centaines dont la plupart des jeunes. Aucun blessé grave n'est à déplorer, en conséquence, jusqu'à l'instant, mais il faut dire que ces affronts musclés ont momentanément suspendu les opérations de démolition. En fait, compte tenu de l'agenda établi par les autorités administratives et judiciaires, il n'est plus question de s'arrêter à mi-chemin, d'autant plus que la volonté d'aller jusqu'au bout est plus que jamais irréversible. Certes, comme relaté précédemment, l'amorce de la même opération dans une commune comme Drarga s'avérait plus délicat, du fait que les populations sont disparates et les constructions illégales poussaient comme des champignons. Cependant, à croire les mesures rendues publiques lors de la réunion inhérente à la situation qui prévaut dans les piémonts d'Agadir, la commune rurale de Drarga ne saurait faillir à la règle. Où on aille, les démarches convenues sont donc claires et solennelles : les constructions bâties sur le domaine public et celles altérées d'infractions urbanistiques feront, inéluctablement, l'objet d'intervention légale, sans abus ni laxisme. La situation des victimes des manipulations foncières sera, naturellement, examinée et traitée dans les règles de l'art. On ne peut alors se dérober devant les lois en vigueur. Par ailleurs, on signalera également, l'imposante manifestation de la coordination des commissions de défense pour l'habitat populaire, tenue samedi dernier dans la soirée devant la municipalité d'Agadir, pour exprimer sa solidarité avec les populations des douars de la commune de Drarga, mise sous haute surveillance sécuritaire par des contingents du renfort soutenu des forces de l'ordre, afin d'apaiser les émeutes et accomplir, dans les normes établies, toutes les actions requises.