La commune rurale de Drarga, à une dizaine de kilomètres d'Agadir, est au creux de la vague. Rien ne va dans cette agglomération qui renferme une démographie de plus en plus grossissante, depuis que le conseil communal est complètement désagrégé. La majorité s'effrite, l'opposition monte au créneau et l'ensemble du conseil, composé de nombre de membres bien loin de la mission qui leur est assignée. Un simple tour dans les divers quartiers de cette collectivité abandonnée à son sort, on constatera à l'œil nu les gros déficits infrastructurels dans lesquels se débattent les citoyens quotidiennement en termes d'équipements de base. Absence de réseaux d'assainissement liquides et solides, manque de dallages dans les artères et les rues de la majeure partie de la commune, dégradation des services essentiels au niveau de l'enseignement, la santé, les loisirs, le sport…exiguïté des projets socioéducatifs et sportifs, inexistence des espaces verts et parcs de détente…La démission du rôle de la commune dans toutes ces initiatives est quasi inexistante. Alors que certaines structures associatives déploient des efforts colossaux pour tirer leur épingle du jeu comme c'était le cas de Tiouizi qui avait marqué le douar de Tagadirt Naabadou du sceau du défi, avant de tomber entre les mains de certains opportunistes nuisibles. On déplorera également que la commune ne parvient guère à se doter d'un nouveau plan d'aménagement, quoiqu'on ait versé plus de 90 millions de centimes pour l'actualiser. La machine de la commune est totalement en panne, avec un bureau désarçonné par la défection de certains vice-présidents de la même obédience, notamment le premier président adjoint qui passe à l'opposition, des commissions qui n'ont aucun intérêt, des projets qui ne voient jamais le jour, une société civile exclue et marginalisée des questions publiques…Depuis donc longtemps, le conseil communal traverse une situation critique et, de ce fait, l'étau de l'isolement se resserre autour du président délaissé par les siens et miné par l'enlisement de la commune en pleine débandade. On boycotte les sessions, rejette le compte administratif, se cantonne au refus et à la déchéance, menace de déposer une démission totale.... « Vous savez, le président avoue qu'il ne représente point les membres et que la commune n'arrive pas à programmer le budget de presque 20 millions de dirhams, avec un crédit du FEC d'un milliard de centimes dont les intérêts dus s'élèvent à 228 millions de centimes en 2009, sans qu'on en tire profit », s'écrie amèrement Abdallah Amdlane, membre du conseil communal. Tandis que Farida Jallali, conseillère, affirme que la commune n'a réalisé aucun objectif, à cause de l'absence de communication et de cohésion. «Je suis présidente de la commission sociale mais je n'ai aucun rôle, les subventions des associations ne sont jamais allées à destination dans l'équité, bien que je fasse un effort de collecte et de vérification ? Je suis présidente de nom, c'est tout », lance-t-elle tristement. Sa collègue Habiba Ait Aguerrame déclare pareillement que le président « n'est pas mal », mais ce sont ses adjoints qui ne sont pas au niveau. «Ecoutez, la constitution du conseil communal est une mosaïque. Après plus d'une année du mandat communal, le programme convenu au départ n'est nullement appliqué, car l'équipe dirigeante n'est pas cohérente. Le siège de la commune vit dans l'anarchie, pas de bureau d'accueil, des conflits entre membres, mainmise des fonctionnaires…», dirait Said Mahni, ancien premier vice-président, rallié à l'opposition. L'anarchie que connait actuellement la commune au niveau des constructions illégales n'est qu'un aspect parmi tant d'autres, du fiasco de la gestion des affaires de la commune. Les bâtisses anarchiques poussent comme des champignons, même aux rives dangereuses des oueds et devant la porte obstruée des écoles, créant un climat de malaise et d'indignation. La démolition de 7 logements en construction clandestines au quartier Oualhourri qui a provoqué l'agression sur la Caidat et l'arrestation d'une centaine de manifestants, n'est en fait que le côté visible de l'iceberg, car la commune de Drarga se trouve, malheureusement, dans une situation chaotique. Les citoyens se sont une fois fait avoir en mettant leur confiance confisquée sur des membres qui ne le méritent nullement. La plupart de ces membres, incompétents et ignorants, ne courent qu'après leurs intérêts personnels. Il est donc grand temps que les populations de Drarga qui abritent des bonnes volontés, révisent leurs choix et optent pour des éléments patriotiques et démocratiques pour sortir la commune de ses ornières. Il n'y a plus de place pour les illettrés et les arrivistes.