Nabil Benabdellah, Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et ministre de l'Habitat et de la politique de la ville a été, dimanche 27 octobre, l'invité de l'émission de «Dayf Al Ahad», présentée par la chaîne Al Aoula. Connu pour son franc-parler, le numéro Un du PPS a répondu à toutes les questions sans ambages ni tergiversations, pour informer l'opinion publique des enjeux et les défis majeurs qui attendent le pays. N. Benabdellah a entamé le débat en répondant à une question sur l'anniversaire commémorant le 70e anniversaire du PPS, soulignant dans ce sens qu'une telle commémoration témoigne d'abord de l'ancrage du PPS dans le tissu social marocain. « En dépit de toutes les difficultés... le PPS qui est un parti de gauche, a toujours été, depuis sa création et jusqu'à nos jours, fidèle à ses principes tout en faisant preuve d'une grande capacité d'innovation et d'adaptation avec la réalité marocaine, contrairement à d'autres partis arabes ayant la même orientation», a dit en substance Benabdellah. Dans le même ordre d'idées, il a souligné qu'en dépit des mauvaises manœuvres et certaines tentatives malsaines pour réduire au silence le parti, le PPS a remporté 18 sièges en 2011, et il pouvait même faire mieux, a-t-il précisé... «On ne peut pas enrayer un parti qui a 70 ans d'existence», a lancé Benabdellah à qui de droit, notamment aux novices en politique. Par ailleurs, l'invité s'est étalé sur la problématique soulevée par certains partis exigeant l'investiture du gouvernement. Arguments à l'appui, Benabdellah a expliqué qu'il ne s'agit nullement d'un nouveau gouvernement, car il n'y avait ni une démission du chef du gouvernement, ni une motion de censure présentée par le parlement. S'agissant de la participation du PPS dans un gouvernement dirigé par le PJD, Benabdellah a été on ne peut plus clair : «le PPS est un parti autonome dans sa décision, et sa participation dans le gouvernement Benkirane a été faite sur la base d'un contrat politique... avec comme objectif de ne pas porter atteinte aux libertés individuelles, collectives et aux valeurs de la société marocaine». Concernant le volet de l'habitat et la ville, il a précisé qu'il faut faire une nette distinction entre la politique de la ville en tant que concept et la gestion communale qui contiennent malheureusement plusieurs défaillances. Pour lui, les véritables défis du Maroc de demain sont des défis d'ordre urbanistiques. L'enjeu est de faire, à l'instar de ce qui a été présenté devant SM le Roi Mohammed VI à Tanger, un programme global, comprenant l'intervention de tous les secteurs ministériels concernés, avec évidemment la participation des autorités locales et conseils communaux capables d'assumer leurs responsabilités. Ainsi, il a appelé les citoyens à faire preuve de clairvoyance et de choisir les bonnes personnes lors des élections locales qui auront lieu prochainement. Bref, pour Benabdellah, «les élections locales sont le fondement de la démocratie et du développement local». Concernant la question de l'éradication des bidonvilles, le chef du département de l'habitat a étalé plusieurs contraintes, notamment d'ordre foncier ou de gestion de ce dossier, telles la problématique du recensement. Il a surtout insisté sur le fait que l'éradication des bidonvilles doit tenir compte au maximum de la nécessité de reloger les bidonvillois sur lieux mêmes où ils ont vécu des années, voire des décennies durant et éviter tout «déracinement» avec tout ce que cela comporte de risques.