Fort incendie au nord d'Agadir La région montagneuse d'Ida Outanane, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Agadir a été récemment le théâtre de graves incendies. Sur une superficie estimée à plus de 160 hectares, le feu a ravagé un vaste couvert végétal, composé d'arbres de haute qualité nutritive, écologique et cosmétique, notamment l'arganier, le caroubier, l'amandier, l'olivier, le thym et bien d'autres plantes. Cette hécatombe naturelle a, en fait, sérieusement affecté deux communes rurales des M'seguina, à savoir Amsekroud et Idmine, sur une immense aire forestière appelée communément Tagante, relevant des deux Zaouias du coin, en l'occurrence Akni et Tighanimine. Samedi dernier, aux premières ténèbres crépusculaires, les langues incendiaires se sont éparpillées, canicule et vent aidant, sur ces étendues durant plusieurs heures, avant que les autorités ne réagissent. Mobilisant massivement les habitants des douars environnants, en compagnie des agents de la protection civile alertée, de la gendarmerie royale et des eaux et forêts, les services concernés se sont attelés à cette besogne qui, au fur et à mesure, s'avérait rude, du fait de la complexité du relief fort accidenté. L'engouffrement de tout ce beau monde dans ces patelins sinueux et austères était impossible, d'autant plus que ces ravins constituaient les points culminant des langues feux. C'est alors que les unités de la gendarmerie faisaient intervenir, tôt le lendemain, des hélicoptères dont les carlingues déversaient des eaux sur les localités en flammes. Après de gros efforts déployés, à brides abattues, les sauveteurs, au civisme exemplaire, ont pu maitriser cette situation dramatique. Si on retiendra bien naturellement l'exemplarité de cette ébauche mutualiste, on déplorera cependant les lourdes pertes occasionnées, en termes de plantations dont les productions demeurent les seules sources de vie des populations villageoises, en particulier les arganiers et les ruchers. Ces deux produits légendaires dont les revenus sont connus pour les qualités nutritives hors pair, à travers le monde. Outre les retombées humaines de ces ressources, l'équilibre de l'écosystème de la flore en a accusé un coup dur, dans ce rare espace environnemental. Jusqu'à présent, on ignore encore les raisons directes de cette calamité naturelle qui est venu à bout d'un gigantesque manteau végétal de haute facture. Les recherches vont bon train, toutefois il est fort probable que les causes seraient dues à la canicule et aux vents. On se souviendra des incendies similaires, quatre ans auparavant, qui ont frappé la région de Toukroua, relevant de la commune rurale d'Immouzzer. Cette tragique catastrophe dont l'auteur a été, cette fois-ci, dévoilé en la personne d'un imprudent qui avait accidentellement enflammé les herbes par un mégot de cigarette. En mois de mars de l'an dernier, on se rappellera d'un incendie identique dans la région de Tamkounsi sur le périmètre de la commune rurale de Tiqui. Cet incendie avait pareillement saccagé, d'une traite, les larges couverts forestiers des montagnes de la commune rurale d'Aquesri, à cause de la prolifération rapide des feux sur des kilomètres des patelins avoisinants, assénant bien entendu des coups fatals aux citoyens dont les arbres fruitiers restent la base de leur vie et au système écologique de ces zones forestières. Il convient alors de redoubler de vigilance, en ces moments d'été, où la chaleur s'amplifie. Les différents services d'intervention, particulièrement le comité de veille qui renferme tous les secteurs à charge de ce dossier de grosse acuité, se doivent également de resserrer les rangs, en adoptant des procédures de prévoyance adéquates et en assurant les interventions nécessaires au temps opportun, afin de préserver les richesses forestières, source de vie des campagnards et sauvegarder le système environnemental de ces lieux.