Le FMI accord une 2e ligne de précaution et de liquidité au Maroc Le Fonds Monétaire International vient de renouveler sa confiance au Maroc. La décision tant attendue par le gouvernement vient de tomber. Le Conseil Exécutif du principal bailleur de fonds a approuvé l'octroi d'une nouvelle ligne de précaution et de liquidité d'un montant de 6,2 milliards de dollars et a jugé éligible l'économie marocaine pour bénéficier de cette contribution financière. En contrepartie, le Maroc est contraint de remettre de l'ordre dans ses finances et de mener à bien la série des réformes recommandée par le FMI. Cette ligne de 6,2 milliards de dollars et d'une durée de 2 ans est l'équivalent de 700% du quote-part du Maroc dans cette institution financière internationale, va alimenter les caisses de l'Etat et conforter sa marge de manœuvre. L'octroi par le FMI de cette ligne de précaution et de liquidité est un bon signe pour le Maroc qui devrait se répercuter automatiquement et positivement sur sa notation financière et sur les grades attribuées par les agences de rating. En fait, la commission du FMI qui s'est déplacé en juin dernier et aussi la semaine dernière au Maroc pour faire les évaluations nécessaires a jugé conforme et correcte l'évolution de la situation économique du Maroc et les améliorations affichées dans certains secteurs d'activité. Néanmoins, pour bénéficier de cette couverture financière, le FMI recommande au Maroc d'accélérer le processus de réforme de la Caisse de compensation et de libéralisation des prix des produits pétroliers. Le FMI pointe du doigt également le poids de la masse salariale dans le budget de l'Etat et exhorte sa baisse. Idem pour les dépenses de fonctionnement jugées excessives. Le gouvernement est tout aussi invité, voire contraint, de réviser à la baisse son déficit budgétaire et celui de la balance de paiement (10%). L'Etat marocain doit mettre les bouchées doubles pour ramener le déficit budgétaire à 5,5% du PIB au lieu de 7,2% actuellement. Autre recommandation du FMI : la réforme du système fiscale et du régime de retraite. Pour rappel, il y a une année jour pour jour, le FMI a accordé la première ligne de précaution et de liquidité au Maroc le 2 août 2012. Depuis, les experts du Fonds se sont déplacés plusieurs fois pour évaluer les avancées et juger l'efficacité de l'action du gouvernement en matière de politique monétaire et financière, de réforme fiscale, de révision du système de compensation et de gestion de la balance des paiements. C'est dire que le renouvellement de la ligne de précaution et de liquidité accordée par le FMI place le Maroc dans une situation confortable, lui évitant le retour au PAS ( politique d'ajustement structurel) et lui permettant de lever des fonds sur le marché international et partant d'augmenter ses réserves de changes. Reste que le coût en termes d'intérêt de la dette est lui-même très coûteux.