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Driss Benhima: Un nouveau modèle de management de la ville
Raid Andaloussi : Regard d'un architecte
Publié dans Albayane le 25 - 07 - 2013


Raid Andaloussi : Regard d'un architecte
sur la ville de Casablanca (4)
Al Bayane : Dans l'édition précédente nous avons parlé de la nomination de Driss Benhima en tant que Wali de la région de Casablanca, sa conception du pouvoir, son objectif principal. En fait, comment va-t-il aborder sa nouvelle fonction ?
Rachid Andaloussi : L'objectif de Benhima était d'instaurer un nouveau mode de gouvernance de la cité, basé essentiellement sur la transparence et le principe de la responsabilité de tous les acteurs et éviter, par conséquent, à la ville les affres de la kleptomanie. Son ambition était d'instaurer une culture de civisme. C'est-à-dire agir pour que l'intérêt général l'emporte sur l'intérêt particulier.
Et comme, le nouveau Wali à l'époque était un homme d'écoute, il m'a posé un jour, lorsque j'étais dans son bureau, la question suivante : Si Andaloussi, si vous étiez responsable de la gestion de Casablanca, qu'est ce que vous auriez pris comme première action pour commencer votre travail ? Illico, je lui ai répondu : «Monsieur le Wali, vous vous rappelez de l'émission de l'autre fois, réalisée par 2M. Alors, je pense que pour taper fort, le moment est venu pour se débarrasser du bâtiment fantôme situé à la corniche de Aïn-Diab et en finir avec cette verrue urbaine». L'idée lui a plu amplement, mais faute de ressources pécuniaires, il m'a dit en substance qu'il faut qu'on fasse un montage financier pour concrétiser une telle idée car, pour le moment, la Wilaya n'a pas assez d'argent. En fait, les premières estimations nous ont montré que cette opération nécessite la mobilisation d'une enveloppe budgétaire s'élevant à plus de 4 millions de dirhams. Pour ce faire, le wali Driss Benhima a fait appel à une entreprise immobilière qui demandait une dérogation. Apres avoir vu que son projet respecte les normes requises par l'Etat, il a demandé en contrepartie aux responsables de cette entité de démolir le bâtiment. Chose qui a été faite, sachant bien que le promoteur n'a jusqu'à maintenant pas réalisé son projet.
Pourquoi a-t-il procédé de telle manière ?
Driss Benhima était fermement convaincu que la construction de la ville est une action collective. Par cette action, il a voulu lancer un message clair à tous les opérateurs, celui d'instaurer une nouvelle culture ou un nouveau modèle de management de la ville basé sur la notion de partenariat entre public et privé. Un partenariat gagnant/gagnant En plus, le Wali voulait barrer la route à tous les corrompus portant atteinte aux intérêts vitaux de la ville, tout en veillant à ce que l'argent qui partait dans l'informel soit injecté dans le circuit économique et profite à l'ensemble de la population casablancaise. Ainsi, un nouvel esprit est né. C'est-à-dire que chaque fois qu'il y avait des promoteurs immobiliers qui demandaient une dérogation, on leur demandait de faire quelque chose pour la ville.
Dans quelle grille classez-vous Driss Benhima sur le plan managérial ?
Sans tergiversations, c'est un homme de terrain, pragmatique, qui va droit au but. Il ne s'isole jamais dans son bureau. C'est un manager qui aime les challenges. Quand il agit, c'est avec plus de pertinence et il prend toujours des décisions plus judicieuses. C'est un manager, en écoute permanente à la ville.
Et pour découvrir la ville, on a sillonné Casablanca de bout en bout, à pied, en voiture et en hélicoptère. A commencer par Douar Sakouila, Sidi-Moumen, passant pas Lahjajma... Et je vous avoue, qu'en sa compagnie, cela m'a rendu beaucoup plus intelligent...
Qu'est-ce qu'il a apporté concrètement à la ville ?
C'est quelqu'un qui a beaucoup apporté de concret à la ville. Dans la stratégie qu'il a établie en collaboration avec les acteurs concernés, il a fixé comme priorité la libération de l'espace public. Le malheur, c'est qu'au Maroc, les intérêts communs sont relégués au second plan. Des cafés qui squattent les trottoirs, des immeubles construits qui empiètent sur la servitude. Tout le monde pense que la ville est une sorte de poubelle, et au fil des temps Casablanca a perdu ses particularités. Prenez le cas du Boulevard Mohammed V où il y avait dans les années 50, les meilleures devantures des magasins du monde. On discernait même des prix aux meilleurs magasins. Aujourd'hui, l'anarchie est devenue monnaie courante. Des gens corrompus veulent au vu et au su de tout le monde contourner la loi afin de réaliser leurs objectifs démoniaques... Driss Benhima avait compris que le véritable problème de la ville se situe, d'abord, dans son organisation et son mode de gouvernance qui est, plus au moins, vermoulu. Ainsi, il a appelé à l'unité de la ville. Une manière pour rendre sa gestion plus optimale et plus efficace. En d'autres termes, pour lui, une ville ne peut pas être gérée avec 33 cerveaux. La raison recommande la mise en place d'un leadership qui pense la ville dans son unité globale, avec une stratégie de développement intégré, a-t-il toujours insisté. En fait, après un diagnostic de la situation, il s ́est rendu compte que Casablanca a besoin, outre les compétences, des gens honnêtes et crédibles dont le seul souci est de défendre les intérêts de la ville. Je me rappelle bien, lors d ́une réunion avec les présidents des communes de Casablanca, il a jeté un pavé dans la mare, en leur disant : «je comprends pourquoi les communes sont pauvres et les présidents son riches». Il s'agissait, en effet, d'un message amer. Néanmoins, il ne traduit, en fin de compte, qu ́une réalité apodictique.


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