pour devenir une force de proposition Khalid Naciri : le PPS est fier de jouer pleinement son rôle en tant que force attractive des ingénieurs engagés pour le bien du peuple. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) est fier d'être aussi le parti des élites et de jouer pleinement son rôle en tant que force attractive des ingénieurs engagés pour le bien du pays et du peuple, a affirmé, vendredi Khalid Naciri, membre du Bureau politique du PPS, lors d'une rencontre de communication, organisée à l'initiative de «l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès» dans le cadre de son programme pour le mois de Ramadan. Le PPS est fier de bénéficier de la confiance des élites, grâce à la pertinence et la justesse de ses vues et analyses et à la crédibilité de ses positions, qui font de lui un parti attractif de tous les cadres désireux de mieux servir leurs peuple et pays, a-t-il dit, tout en souhaitant la bienvenue à tous ceux viennent d'intégrer l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès, administrant la preuve qu'il ne s'agit pas d'un club fermé ou d'une secte, mais bel et bien d'un espace flexible, ouvert à tous les ingénieurs pour les écouter et débattre avec eux toutes les questions. Loin de tout dogmatisme, le PPS œuvre inlassablement pour contribuer au développement du pays, sans perdre à aucun moment ses repères et sans être le serviteur du libéralisme, a-t-il expliqué, sachant que le Maroc d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était auparavant. Dans cette nouvelle phase, l'on est conscient que l'édification du socialisme est loin d'être entamée et que les rapports de forces sont plutôt favorables au capitalisme, situation qui requiert en fin de compte une approche multidisciplinaire avec la participation d'intellectuels parfaitement conscients de leur rôle dans la société, selon Khalid Naciri, invitant «l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès» à alimenter les élus locaux du parti et ses parlementaires en substances et données pouvant faire l'objet de projets de développement et propositions de lois. Pour le PPS, a-t-il dit, l'ingénieur ne doit pas se contenter de sa vocation de technicien comparable à une momie. Il doit prendre l'engagement d'améliorer ses performances au profit de la société pour permettre notamment la poursuite du processus des réformes en cours pour un développement durable du pays, contribuer au renforcement des fondements de l'Etat de droit, à la promotion de la régionalisation avancée, et participer de près ou de loin à la réforme de la justice, du système d'éducation et de formation, et aux grands chantiers de refonte de la compensation, des régimes de retraite, de gouvernance, de lutte contre la corruption et l'économie de rente, etc. En attendant, il est impératif de doter la profession d'une charte de l'ingénieur pour renforcer l'organisation et l'éthique chez les ingénieurs, a-t-il relevé, tout en réaffirmant la disposition du parti à adopter le contrat programme avec l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès, dont les grandes lignes ont été exposées au cours de cette rencontre. Seddiki : Choisir entre le technocrate et le militant pour aider le pays à relever ses défis Intervenant pour sa part, Abdeslam Seddiki, membre du BP du PPS a indiqué que le pays est en pleine mutation et qu'il a besoin de toutes ses capacités, dont ses ingénieurs, lesquels doivent faire le choix entre le technicien apolitique et le technicien engagé, déterminé à assumer ses responsabilités et à s'impliquer dans les luttes des masses populaires. Au-delà de la formation technique, il est impératif pour l'ingénieur de faire le choix stratégique de servir le pays pour l'aider à relever ses défis, a dit Seddiki. Le pays accuse depuis quelques années un phénomène inquiétant de désindustrialisation qui fait que la part de l'industrie dans le PIB n'est plus que de 14% en 2010 contre 18% auparavant, a-t-il dit, précisant que la sous-traitance constitue l'essentiel de l' industrie du pays, qui a toutefois enregistré des progrès en matière de production d'acide phosphorique. Il est également inquiétant de constater que peu de progrès sont réalisés en matière d'innovation. Le Maroc est classé 84e dans ce domaine derrière nombre de pays arabes, a-t-il relevé, rappelant que le pays ne consacre que 0,7% à la recherche scientifique contre 3 à 4% dans les pays émergents. Il a fait observer que l'objectif de formation de 10.000 ingénieurs a malheureusement occulté l'aspect qualitatif du projet dans le but de réduire la dépendance du pays de l'étranger, précisant que le pays se doit aussi de développer les recherches et les projets fondés sur l'efficacité énergétique, le recyclage des rejets et de promouvoir la prévention des dangers et risques de tous genres. Il est aussi impératif pour le pays de procéder à une meilleure valorisation de ses ressources humaines et d'assurer une plus grande diffusion de la connaissance et du savoir, selon Seddiki, qui a appelé les membres de l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès à se doter d'une charte devant faciliter leur insertion dans l'œuvre de développement du pays. Charafat et Doukkali : moraliser la profession Pour leur part, les parlementaires Charafat Afailal et Anass Doukkali, membres du BP du PPS, ont estimé nécessaire de doter le secteur de l'ingénieur d'une charte devant indiquer aux professionnels les règles de conduite et d'éthique à observer, moraliser la profession et lutter contre la prévarication et la corruption qui rongent la profession. Pour Charafat, personne n'ignore que le secteur est devenu le lieu de prédilection des corrupteurs et corrompus et des chasseurs de primes à l'occasion de la passation des marchés publics, ajoutant que nombreux sont ceux qui exploitent les failles de la loi pour s'enrichir du secteur sans avoir reçu la moindre formation d'ingénieur. Pour elle, comme pour Doukkali, l'Espace de l'ingénieur de la modernité et du progrès doit offrir l'occasion de débattre de ces problèmes et rechercher les solutions qui s'imposent avec la participation des instances du PPS et de ses élus. L'espace de l'ingénieur doit s'octroyer plus de visibilité pour devenir une force de proposition Quant à Najib Saoui, membre du CC du PPS et du staff dirigeant de l'Espace de l'ingénieur de la modernité du progrès, il a présenté une note de cadrage devant aider à la mise en place du plan d'action de l'Espace dans l'objectif, a-t-il dit, de lui conférer plus de visibilité à l'intérieur et à l'extérieur du parti, tout en se référant dans le cadre de son action aux documents du dernier congrès du parti et à son programme économique et social. «L'Espace de l'Ingénieur de la modernité et du progrès » doit devenir une force de proposition en matière de politiques sectorielles et de l'utilisation performante des ressources naturelles du pays dans leur diversité, a-t-il estimé. Il est appelé aussi à contribuer à la promotion de l'entreprenariat public-privé, sans oublier l'encouragement de l'innovation et le soutien des recherches individuelles, a-t-il affirmé estimant que les ingénieurs doivent se partager tout un ensemble de valeurs fondées essentiellement sur la citoyenneté, l'ouverture sur les autres associations et l'écoute de la société civile. Il est également nécessaire d'outiller l'Espace pour lui permettre de devenir plus réactif pour exprimer ses points de vue sur tel ou tel événement le concernant en temps opportun. C'est ainsi que l'Espace se doit de travailler durant la période 2013-2014 sur un certain nombre de chantiers importants tels la régionalisation avancée, la stratégie d'industrialisation du pays, les politiques sectorielles, a-t-il dit, estimant que le contrat-programme à conclure avec le parti ne doit pas porter uniquement sur la logistique et les moyens mais également sur les objectifs à atteindre. Présentant le bilan de l'exercice précédent, le président de l'Espace, Morad Ghazali a d'emblée fait état de son insatisfaction, appelant tous les membres à se mobiliser pour aller de l'avant et le PPS à accorder davantage de soutiens aux activités programmées. Malgré ses moyens limités, l'Espace a réussi quelques sorties dont une visite à Khamlia à Erfoud-Merzouga et une autre dans les environs de Marrakech. Au cours du débat qui s'en est suivi, nombre de participants ont émis diverses remarques et observations aussi bien sur les méthodes de travail de l'Espace que sur le bilan mitigé de ses activités. D'autres ont mis l'accent sur la perte des repères d'évaluation et d'orientation dans la société, les défaillances du système d'éducation et de formation, les limites du système marocain de formation des ingénieurs (ingénieur analphabète, technocrate, classique ou du développement durable), les difficultés pour l'ingénieur marocain de faire face à la concurrence étrangère ainsi que sur les pratiques illicites qui ruinent les bureaux d'études marocains et acculent l'ingénieur marocain à se contenter de miettes.