Membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme(PPS) et vice présidente de la Chambre des représentants, Charafat Afilal, est “un pur produit” de son parti, affirme-t-elle dans un entretien avec Al Bayane , à l'occasion de la Journée mondiale de la femme. “Je suis un pur produit de mon parti”, se plait-elle à dire avec fierté, expliquant que le PPS est “une grande école, d'où sont sorties plusieurs militantes chevronnées luttant pour l'émancipation de la femme aux plans national et international , citant à titre d'exemple les noms de Nouzha Skalli, Rabiâ Naciri, Rachida Tahiri, Nezha Alaoui, Fatima Farhat, Amina Lemrini etc…. Depuis des décennies, et à un moment où la question de la femme était un tabou pour nombre de forces politiques, le PPS avait fait de l'émancipation de la femme et de la lutte contre les discriminations et les violences qui lui sont faites, une priorité, rappelle-t-elle. Revenant sur son parcours politique, elle dit avoir rejoint, alors fillette, les rangs de l'Organisation Pionnière des Enfants du Maroc, où elle s'est initiée à l'action associative dans l'intérêt des jeunes et de la société, rendant un hommage appuyé à cette occasion à l'association de la jeunesse socialiste, (héritière de la jeunesse du progrès et du socialisme) et en particulier à son premier responsable Rachid Roukbane pour le travail colossal qu'il fait à sa tête. “Mon ascension au sein du PPS était donc naturelle depuis les organisations de base jusqu'au BP “, ajoute-t-elle. Commentant par ailleurs “la représentation misérable” de la femme au sein de l'actuelle coalition gouvernementale, elle reconnait que tout le monde est responsable de cette “défaite que l'on reconnait”, dont en premier le chef du gouvernement, qui pouvait quand même user des prérogatives que lui attribue la Constitution, pour demander aux partis politiques de présenter des candidates à des postes ministériels. “Malheureusement, il ne l'a pas fait”, a-t-elle déploré. La représentation de la femme marocaine par une seule ministre au sein du gouvernement actuel “n'honore pas du tout les engagements du Maroc au niveau international””, avoue-t-elle. Selon Mme Afilal, la question du genre et de la parité ne concerne pas la femme toute seule. C'est une question transversale, qui interpelle plus qu'un secteur et qui doit bénéficier du même intérêt accordé aux grandes questions nationales, telles la promotion de la bonne gouvernance, le renforcement de la démocratie, la lutte contre la corruption et la dépravation, etc… Bien qu'elle ne soit pas absente dans le programme gouvernemental, la question du genre s'est imposée d'elle-même comme étant cruciale pour la réussite de l'expérience gouvernementale, comme le laissent entendre nombre de déclarations du chef de gouvernement, qui s'est engagé à lui porter l'intérêt qu'elle mérite, comme le réclame dans ses interpellations à la Chambre des représentants le groupe parlementaire du progrès démocratique, qui ne manquera pas de saisir le gouvernement à ce sujet. Charafat Afilal est native de Tétouan. Son initiation à la politique s'est renforcée se rappelle-t-elle à travers sa première rencontre à Chefchaouen avec Ali Yata, fondateur du parti, qui a été impressionné de voir une fillette, issue d'un milieu conservateur militer aussi activement qu'elle.