toute surenchère politicienne * L'exécutif puise sa force dans la charte de la majorité * Le PPS prône une politique de rigueur dans la gestion de la chose publique et non pas d'austérité Le PPS n'a pas besoin de leçons de quiconque et rejette toute surenchère politicienne, voire stérile, quant à ses orientations politiques. Ce message de Khalid Naciri, membre du Bureau politique du parti est on peut plus clair et constitue une réponse à certains analystes en herbe ou d'autres acteurs voulant semer la zizanie, en se situant de l'autre côté de la barricade, loin de toute analyse objective. Samedi 30 mars à Casablanca, Khalid Naciri n'y est pas allé par quatre chemins en se livrant à une analyse profonde du champ politique marocain à l'occasion de la rencontre régionale préparatoire de la prochaine session du Comité central (CC), prévue le 13 avril à Rabat. En présentant les grandes lignes du rapport du BP qui sera soumis au CC, l'éminent professeur de droit constitutionnel a tracé les contours de la situation politique que traverse le Maroc. Pour lui, toute analyse de la nature de la lutte politique se basant sur la dichotomie modernisme/conservatisme est un non-sens. Pire, la scène politique fait actuellement l'objet d'une désinformation systématique de la part de certains milieux dont l'objectif est la propagation de l'intox, a-t-il martelé. En termes plus clairs, Naciri a estimé que le bloc se revendiquant du courant moderniste n'a de moderniste que l'adjectif. «Il s'agit bel et bien d'une composante hybride contenant quelques acteurs de gauche. Et on refuse catégoriquement de nous taxer de conservateur. Le PPS est une composante fondamentale de la gauche et du mouvement progressiste», souligné Khalid Naciri en substance. Et d'ajouter que «le vrai hic aujourd'hui est que tous les éléments de la gauche sont incapables d'élaborer une vision commune et présenter un programme mobilisateur et efficient». S'agissant du gouvernement dirigé par un parti ayant une orientation conservatrice, l'ex-ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a expliqué que l'exécutif actuel puise sa force dans la charte de la majorité, considérée comme une véritable feuille de route, signée entre les quatre partis (PJD, PI, PPS, MP). Qui a alors intérêt à saper l'action du gouvernement ? La question mérite d'être posée avec insistance. Ainsi, il a mis en garde contre les conséquences imprévisibles au cas où échouerait l'expérience du gouvernement Benkirane. Le leader du PPS a précisé que le combat qu'on vit ne relève nullement d'un aspect idéologique. Loin s'en faut. En fait, la vraie bataille aujourd'hui est entre ceux qui œuvrent pour la réforme et la lutte contre la corruption, et ceux qui font des pieds et des mains pour freiner tout progrès démocratique, a-t-il laissé entendre. Autrement dit, le combat est entre ceux qui sont déterminés à concrétiser les dispositions de la nouvelle constitution et ceux qui défendent des intérêts étroits sous le parapluie de la modernité. Pour Naciri, la majorité dirigeant le gouvernement n'est pas venue d'en haut, mais elle traduit l'expression des élections libres et intègres du Maroc politique contemporain. Aussi, il faut dire que le PPS en intégrant le gouvernement de Benkirane n'a fait qu'assumer ses responsabilités, celles d'exercer une certaine vigilance des forces progressistes et maintenir le cap vers la modernité. En sus de cela, toute évaluation rationnelle ne peut point se passer des réalisations positives du gouvernement, notamment la mise en place d'un plan législatif en bonne et due forme. Sans sombrer dans la langue de bois, Khalid Naciri reconnait qu'il existe de grands dossiers encore en suspens, et que le PPS, de par sa position, contribue par ses critiques constructives et propositions remarquables à rectifier le tir à chaque fois que le besoin l'exige. Ces dossiers en stand by portent essentiellement sur les lois organiques, la Caisse de compensation, les caisses de retraites, la fiscalité... Bref, des dossiers méritant la participation de tous les acteurs conformément à l'approche participative, a-t-il noté S'agissant de la politique économique du pays, Naciri a mis l'accent sur le fait que le PPS prône une politique de rigueur dans la gestion de la chose publique et non pas d'austérité, tout en veillant à préserver les acquis, améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et maintenir les équilibres macro-économiques. Il est donc temps, pour lui, d'accélérer la cadence des réformes et donner une bouffée d'oxygène aux investissements. Cela ne peut se faire, a-t-il jugé, que par l'implémentation des process de la bonne gouvernance au sein de l'administration. De son côté, Salem Latafi, membre du BP du PPS, s'est attelé, dans son intervention, sur la médiocrité du débat politique qui ne répond nullement aux aspirations des citoyens. Latafi a indiqué que le gouvernement actuel est soumis à une charte dont les membres de la majorité ont tous contribué à l'élaboration. «Le PPS est un parti maître de ses décisions», a-t-il martelé. Dans le même ordre d'idées, il a appelé à déployer plus d'efforts pour renforcer l'appareil organisationnel du PPS afin qu'il s'érige en véritable boîte à idées, voire de think-tank, et être par conséquent à la hauteur du poids politique du PPS.