Intense débat, samedi à Rabat, au sein du Comité central du Parti du progrès et du socialisme, lors de sa session consacrée à la réforme constitutionnelle. La réunion, qui a duré jusqu'à une heure tardive de la nuit de samedi à dimanche a été marquée par une forte participation, souvent qualitative, des membres de cette instance. Le débat, globalement de hausse facture malgré certains dérapages, a permis de réaffirmer la place du PPS, en tant qu'acteur et observateur averti, et une grande force de propositions. Durant presque 14 heures non stop, l'instance partisane a décortiqué la première mouture des propositions présentées par le Secrétariat général du Parti à la Commission consultative de révision de la Constitution. Sur la base du rapport du Bureau politique, présenté par Nabil Benabdallah à cette réunion, une soixantaine de membres du CC ont pris part à la discussion, alors qu'une commission d'une dizaine de membres, désignée à l'unanimité, s'est concentrée, parallèlement à ces travaux, à la compilation des amendements et additifs aux propositions préliminaires. La plateforme du débat présentée par le Secrétaire général a fait le point sur la nouvelle dynamique engendrée par la montée des luttes revendicatives et les perspectives du changement, à la lumière de l'offre royale du 9 mars, une véritable « Révolution tranquille et mutation profonde ». Le rapport s'est longuement arrêté sur la démarche constante du PPS, marquée, notamment, par la revendication du changement constitutionnel et politique et en a rappelé les principales étapes et initiatives. A ce tire, il faudra signaler, encore une fois, la Conférence nationale du PPS en 2008, placé sous le signe « Pour un nouveau contrat politique » et le document politique qui a sanctionné le dernier Congrès national (fin mai 2010), réuni autour du mot d'ordre « Pour une nouvelle génération de réformes du Maroc de la démocratie », aujourd'hui repris et partagé par la classe politique marocaine dans son ensemble. Rien que ces deux grandes dates et les thèmes qui lui ont été consacrés constituent la preuve que le PPS n'a pas attendu les mouvements des jeunes pour épouser leurs revendications. Bien au contraire, c'est le mouvement juvénile actuel qui a rejoint les formations militantes, progressistes et démocratiques. Le Comité central a d'ailleurs décortiqué le « phénomène » du Mouvement du 20 février, estimant, à l'instar du Bureau politique, que le PPS, par honnêteté intellectuelle et par principe, ne peut pas adhérer « officiellement » à des manifestations publiques qui « réclament le départ du gouvernement auquel le Parti appartient ». Pour de nombreux intervenants, la direction du PPS a demandé aux militants d'être présents au sein des mouvements sociaux et de défendre la vision du Parti. Cela va de soi, face aux formations radicales, d'extrême droite comme d'extrême gauche, qui se sont greffées au Mouvement du 20 février dans une tentative de récupération, est une opportunité pour faire avancer la singularité de l'approche du PPS, qu'il faudra débusquer sous les slogans creux et démagogiques. Aujourd'hui, l'heure est à « l'activation de la démarche royale », une tâche « urgente », par la prise d'«initiatives fortes et audacieuses, porteuses de signaux expressifs, qui puissent transformer la nouvelle génération de réformes, partagées aujourd'hui, par la majorité des nouveaux acteurs politiques, en agenda précis et mesures concrètes qui se traduiront positivement sur la scène politique et institutionnelle ainsi que sur le vécu quotidien des citoyens dans les divers domaines, et ouvrent les perspectives de la confiance dans l'avenir ». Le rapport du BP a également analysé les dernières initiatives royales destinées à donner un nouveau souffle aux droits de l'homme, à la lutte contre les abus de pouvoir et à la réconciliation politique avec ceux qui s'étaient trompés de chemin. Sur le plan des amendements de la Constitution, le Comité central a entériné le document présenté par le PPS à la CCRC, tout en introduisant quelques précisions, la recherche étant d'aller vers le maximum d'acquis en matière de réformes constitutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles, qui puissent permettre une véritable avancée du progrès multiforme.