CFCIM : table ronde sur les énergies renouvelables au Maroc Les énergies renouvelables au Maroc constituent un secteur à fort potentiel du fait de leur cadre réglementaire en pleine émergence. Pourtant, malgré cet état de lieux relativement positif, ce secteur pâtit de l'inertie. Un constat fortement attribué au manque de concertation entre les pouvoirs publics, les entreprises et les spécialistes des énergies renouvelables. C'est sur la base de cette conclusion que s'est tenue mardi dernier une table ronde à la Chambre française de commerce et d'industrie organisée par le club EnR (Energies renouvelables) sous le thème «les énergies renouvelables au Maroc : une approche intégrée et participative». C'est avec un panel constitué d'acteurs du développement et de la promotion des énergies renouvelables au Maroc et en France que les trois principales problématiques de cette rencontre ont été abordées, notamment la place des énergies renouvelables sur le marché marocain et ses perspectives de développement, le rôle des différents acteurs, leurs démarches et les leviers de concertation pour un développement pérenne. L'objectif étant d'accompagner la réflexion sur la stratégie d'efficacité énergétique nationale et de proposer des solutions innovantes en vue de promouvoir les énergies renouvelables au Maroc. Un regard rétrospectif sur l'implication des pouvoirs publics dans le développement et la vulgarisation des énergies renouvelables au Maroc met en lumière un bilan assez positif. Un fait qui tire entre autres ses origines des premières assises des énergies renouvelables initiées en 2009. Un évènement ayant donné un déclic à l'émergence d'une stratégie nationale en matière d'énergies renouvelables et ayant contribué à positionner le Maroc en tant que hub en Afrique en matière d'énergies renouvelables. Selon Pierre Buchou, chef de projet énergies renouvelables à GL Events Exhibitions, «le Maroc fait incontestablement partie de la planète des énergies renouvelables au niveau des acteurs internationaux.» Par ailleurs, le Maroc dispose d'un fort potentiel dans le domaine des énergies renouvelables lui permettant de couvrir 1.400 fois les besoins actuels en énergie. Conscient de ce potentiel, le gouvernement a mis en place des mesures d'envergure telles que la création d'agences, notamment ADEREE (Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique) et MASEM (Moroccan agency for solar energy). Pourtant, des carences persistent, entravant ainsi la propulsion et l'expansion de ce secteur. Selon les panélistes de cette rencontre scientifique, certains défis expliquent l'inertie du secteur des énergies renouvelables malgré son cadre réglementaire favorable. Et pour facteur premier, l'éloignement du monde universitaire des métiers industriels. Ce défi est conjugué par la concentration du Maroc sur quelques entités inhérentes au secteur des énergies renouvelables et l'absence d'approche intégrée et participative entre les pouvoirs publics et les entreprises dans la promotion et le développement de ce secteur. Une situation renforcée davantage par une pénurie de projets à l'échelle nationale concernant ce secteur. La solution à pourvoir pour l'essor de ce secteur réside, d'après les panélistes, dans l'adoption d'une approche intégrée et participative. Selon Ikken Badr, Directeur général de l'Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (IRESEN), «il faut suivre le modèle anglo-saxon dans le domaine de la formation par lequel les chercheurs s'ouvrent vers les entreprises et les industries.». Au lieu d'importer les solutions étrangères, les entreprises marocaines devraient contribuer au développement du secteur national des énergies renouvelables. Il s'agit par ailleurs de veiller à l'application dans toute leur intégralité des lois 13/09 et 47/09 sur les énergies renouvelables. Ces recommandations permettront sans doute au Maroc d'atteindre l'objectif de 42% de part d'énergies renouvelables dans la puissance énergétique installée au Maroc d'ici l'horizon 2020.