Le jeûne du mois sacré de Ramadan est l'une des pratiques les plus prisées de l'Islam. Tout musulman se réjouit de le vivre pour être le mois des bienfaits, des actes d'obéissance et des bénédictions. C'est le mois de la piété et, surtout, de la réconciliation. Il est, aussi, le meilleur mois de l'année. car il contient la meilleure des nuits, celle du destin. Malheureusement, en pleine dévotion, on assiste à des comportements loin de la décence demandée en ce mois sublime. On constate, hélas, de moult chicanes, démêlés et bagarres durant ce mois sacré. Le « Tramdine », phénomène spécifique à ce mois, meuble tous nos espaces. Chaque lieu et chaque place publiques deviennent rudes du fait des agressions et des bagarres. Même les foyers conjugaux n'échappent pas à cette particularité. Le plus souvent, ce sont les enfants qui en paient les pots cassés. Le ventre vide et l'effet du manque de tabac, de l'alcool et de la drogue, ajoutés aux chaleurs de cette saison d'été, certains jeûneurs recourent à ces comportements blâmables. La violence est, malheureusement, ancrée dans les mœurs de certains. Il suffit, parfois, d'un simple regard déplacé pour que se déclenche une bagarre. Sans limite et comme dans la jungle, certains jeûneurs se permettent tout. Pour exprimer leur fierté beaucoup usent d'une brutale violence verbale et physique au lieu d'un simple mot d' «excuses ». Des bagarres sanglantes font fureur dans les rues. Des coutelas et des couteaux sont tirés et c'est à de véritables bagarres rangées qu'on assiste. Il ne se passe pas, en effet, un jour sans que les passants n'interviennent pour séparer des antagonistes qui s'échangent insultes, obscénités avant de buter sur des empoignades violentes. Le bilan des altercations, qui ont viré au drame, est catastrophique. Certaines personnes, la mine renfrognée et le regard, cherchent le moindre prétexte pour s'exploser et déverser leur véhémence sur d'autres pacifiques. Même les agents de sécurité ne sont pas épargnés. Les rixes entre les automobilistes et les gardiens de voiture sont de coutume en ces temps- ci. Ils sont toujours au rendez-vous partout dans la ville. Même devant chez soi. Parce que ce secteur, en l'absence de toute réglementation, vit l'anarchie totale. Ces hommes aux gilets jaunes et aux badges collés sur la poitrine rendent la vie amère aux automobilistes. Le Ramadan a encore, une fois, bon dos pour justifier des actes qui, à la base, relèvent beaucoup plus d'une absence d'éducation et de maîtrise de soi que d'autre chose. Si le premier enseignement du mois sacré est l'apprentissage de la patience, certains jeûneurs finissent, sous la pression du manque de la nicotine, de la faim, de la soif, de la chaleur et de la fatigue, par perdre le contrôle. Mais les "mramdnines", pour la plupart des gens ordinaires, se retrouvent après la rupture du jeûne dans les cafés et les mosquées souriants, regrettant leurs gestes du jour incontrôlés en un mois censé être celui de la prière, du recueillement, de la piété, de la réconciliation et de la tolérance.