Le mois de ramadan est le pilier de la religion islamique le plus respecté. Ce mois sacré est caractérisé chez les jeûneurs par la piété, la dévotion, la prière, le recueillement, la charité et la solidarité. Cependant, il y a des jeûneurs qui souffrent le martyre et rencontrent énormément de difficultés pour s'en sortir. Il y a notamment des fumeurs, des alcooliques, des diabétiques et bien d'autres qui sont atteints de certaines maladies. Ces personnes s'énervent facilement et se manifestent violement après une discussion qui ne les arrange pas. On dit en dialecte marocain que ces jeûneurs sont «mramdnines», «Tramdin». Un phénomène qu'on rencontre surtout durant les après-midi du mois du ramadan dans les zones qui connaissent de fortes affluences des visiteurs ou les axes qui connaissent des embouteillages énormes. Par exemple, au niveau d'un feu de signalisation, un automobiliste, qui klaxonne en criant haut et fort pour que les autres lui libèrent la voie alors que le feu est au rouge, est un «mramden». Lui seul, il transforme la zone en un boucan d'enfer provoquant de sérieux dérangements pour les autres automobilistes et le voisinage. Au niveau des administrations, un «mramden» est repérable de loin. S'il est responsable, il devient tyrannique avec ses subordonnés qu'il traite d'une façon inhumaine. S'il est subalterne, il devient improductif durant tout le mois. Dès qu'un citoyen s'adresse à lui pour une simple et banale affaire administrative, il le renvoie jusqu'à la semaine qui suivra. Dans les souika, à Hay Mohammadi, Derb Soltane, Marché de Hay Hassani, Sidi Othmane ou Sidi Bernoussi et les ruelles de l'ancienne médina, le phénomène de «Tramden» attire l'attention. Des accrochages sont enclenchés sur les lieux entre des jeunes et moins jeunes à cause de simples malentendus. Parfois, ces disputes tournent au drame et se terminent dans les locaux de commissariat de permanence de la zone. Et enfin, on impute tous les dégâts au jeûne.