Entretien avec l'artiste peintre Laurence Vernet Une exposition... et un chemin de vie Le public marocain vient de découvrir les ouvres de l'artiste peintre et chercheur Laurence Vernet lors d'une exposition, tenue du 04 jusqu'au 10 juillet, à la galerie Mine d'art à Casablanca sous le thème : «Evolution, Transformation, Résilience...». A cette occasion l'artiste nous a livrés ces propos. Al Bayane : Qui est Laurence Vernet pour ceux et celles qui vous ne connaissent pas ? Laurence Vernet : Difficile de se définir en quelques mots sans se conformer à des stéréotypes : je pourrais néanmoins me définir comme une femme qui assume les différents aspects de sa personnalité et de sa vie. Je suis à la fois femme, mère, chef d'entreprise, artiste... j'ai une vie affective, une vie sociale, une vie professionnelle, une vie artistique et spirituelle... bref, comme beaucoup de femme... Dans chacun de ces domaines, j'essaie d'avoir du bon sens, d'être consciente de ce que je suis et de mon environnement, de sentir tous les signes que je reçois, d'être le plus juste possible et d'être créative en observant souvent les choses différemment, avec un certaine distance... Mais au-delà de ça, j'ai aussi plein de défauts que j'essaie de corriger et de transformer au fur et à mesure de la conscience que j'en ai. Tout un programme.... Mais rien de figé, dans 10 ans, je suppose que ma définition de moi aura évolué...tout comme ma peinture... Vous venez d'organiser un vernissage d'exposition de vos œuvres à la galerie Mine d'art à Casablanca sous le thème : «Evolution, Transformation, Résilience...». Parler nous de votre rencontre artistique avec le public casablancais ? Et que voulez-vous dire par ce thème ? L'exposition «Evolution, Transformation, Résilience...» est la transcription plastique de ce que j'ai capté dans les égrégores : un chemin de vie... L'évolution : c'est l'évolution de la femme et, à travers elle, c'est l'évolution du monde... La transformation est la mutation de soi, tout comme celle de la matière... Et la résilience est la capacité à transformer un évènement tragique en énergie positive, constructive et créative... Cette exposition est le témoignage de ce que j'ai reçu et de ce que je vis. C'est également une prise de conscience qui dépasse largement l'artiste que je suis. A ce titre, j'ai voulu, en marge de l'exposition plastique, proposer une alternative commerciale dans le cadre d'un contrat de prêt à usage, afin que l'énergie de mes œuvres circule, et ce, quelques soient les moyens de celui qui observe mes toiles. Cette énergie doit pouvoir aller vers celui pour qui elle raisonne... Cette approche novatrice génère beaucoup de questions sur ce que l'on est, sur le rapport à l'argent, sur les énergies de l'art et son rôle dans la société...mais curieusement, on me parle peu de ces aspects là. Les gens ont tendance à limiter le contrat de prêt à usage à de la location alors que l'approche est très différente. J'ai reçu pour cette 3ème exposition à Casablanca un accueil absolument formidable. Mes confrères artistes, la presse et le public semblent avoir vraiment apprécié et j'ai reçu des messages merveilleux, dictés par le cœur, qui m'ont véritablement touché. Sur quels supports travaillez-vous ? Je travaille principalement sur de la toile car j'aime le contact physique et sa souplesse quand je la triture. C'est à la fois un geste doux, profond et intime. J'adore sa résistance mais aussi la complicité physique de mon corps avec ce support. Les matériaux favoris sont exclusivement des matériaux non polluants (sables, marbres, pigments naturels, charbons, colles à l'eau...). J'ai toute une démarche via l'environnement et il est essentiel pour moi de sensibiliser les gens à cette problématique majeure à travers mes œuvres. En tant qu'artiste, quelle particularité a le Maroc pour vous? Si je vous dis, la lumière, c'est une évidence pour un artiste peintre. Mais au-delà de la lumière qui est essentielle, je trouve qu'il y a une énergie créative très forte ici. Est-ce lié à son organisation particulière, à sa population hétéroclite, à sa géographie, à sa spiritualité... ? Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, le Maroc est ma source de vie, ma terre d'adoption et je ne suis bien qu'ici. Un dernier mot aux lecteurs d'Al Bayane ? Au moment où vous imprimerez ces lignes, l'exposition sera sans doute terminée mais j'invite vos lecteurs à découvrir sur le net mon travail en attendant la prochaine exposition. En ce mois de Ramadan propice à la spiritualité et à la prise de conscience, je les invite à suivre le chemin « Evolution, Transformation, Résilience...». A très bientôt et bon Ramadan à chacun de vous... *********** Rencontre avec...Mostafa Houmir Dans le cadre de nos rencontres littéraires ramadanesques, on a invité l'homme de lettres, metteur en scène et militant de gauche au sein du PPS, qui n'a cessé, depuis des années, avec ses écrits ainsi qu'avec d'autres expressions artistiques às'intégrer dans l'évolution du champ culturel et artistique national. Il s'agit là, bien évidemment, de l'auteur des " Nuits Rebelles", Mostafa Houmir. Entretien. Al Bayane : Pouvez-vous tout d'abord vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ? Mostafa Houmir :Je voudrais d'abord vous remercier pour cet entretien et remercier le quotidien Al Bayane pour tous les efforts qu'il fournit pour faire connaître les auteurs marocains au large public. Cette une initiative fort louable qu'il faut applaudir et encourager. Je m'appelle Mostafa Houmir. Je suis père de trois enfants, professeur de français au collège. J'habite la ville du soleil et de la mer,Agadir, depuis mon enfance quand ma famille est venue s'y installer définitivement pour être plus proche du village de mes origines paysannes. Je suis un citoyen tout à fait normal (pour ne pas dire banal!) qui ressemble au commun des mortels. J'ai mes défauts, plus nombreux que mes qualités et je fais tout ce que je peux pour participer au développement et au progrès de mon pays bien-aimé. Je militais au sein du PPS durant de longues années. J'étais militant au syndicat aussi. Cependant, mes activités artistiques avaient la part du lion, surtout le théâtre. J'étais acteur amateur durant vingt ans. J'étais aussi metteur en scène et j'ai fait du théâtre scolaire avec mes élèves durant plus de trente ans. J'aime écrire dans la langue de Baudelaire: Poèmes, nouvelles, portraits, articles de presse. J'ai publié un recueil de poèmes " Nuits Rebelles" à compte d'auteur et un recueil de nouvelles " Les Petites Gens" aux éditions Edilivre, en France. Un deuxième recueil de poèmes paraîtra prochainement. Comment êtes vous venu au monde de l'écriture ? Difficile de répondre à cette question! Depuis mon enfance, j'adore raconter des histoires. Je lisais des BD et des contes que je racontais aux mômes du quartier le soir. Quelques années plus tard, au collège, mon professeur d'arabe m'a encouragé à écrire de la poésie en me faisant connaître le poète Palestinien Mahmoud Darwich que je commençais à imiter. Mais, je n'ai commencé à écrire vraiment que lorsque j'étais au lycée. Ma prof de français, madame Rose Protzel m'a beaucoup encouragé, incité et poussé à écrire en me faisant découvrir les poètes français les plus célèbres comme Verlaine, Rimbaud, Hugo, Aragon, Prévert... Je rêvais aussi d'écrire des poèmes comme Jacques Brel que j'aimais à la folie et que j'aime toujours. Hélène Cixous dans un dialogue avec Jaques Derrida (le Magazine littéraire: N° 430 Avril 2005. p.27) cite ceci: «J'écris vers ce que je fuis. J'en rêve. C'est toujours un jardin d'essai, mais c'est un jardin infernal, renvoyant». Selon vous, qu'est-ce qu'écrire ? Et à Quelle fin écrivez-vous ? Personnellement, j'écris d'abord pour mon plaisir. L'écriture est d'abord une affaire strictement personnelle et même intime! Mais, on écrit également pour les autres. Si l'auteur n'a pas de lecteurs, il meurt! Moi, j'écris quand quelque chose me fait mal quelque part au fin fond de mon être. J'écris pour dénoncer, critiquer, dévoiler, hurler, vomir, démasquer l'horreur, l'ignominie, la barbarie, la tyrannie, la dictature, le mal! Ecrire uniquement pour écrire n'est, à mon sens, qu'une masturbation intellectuelle! L'écriture doit être un cri de détresse, une catharsis, un défoulement, un remède, un besoin, une urgence, sinon elle ne sert à rien. Que représentent la littérature et l'art pour vous ? Ils représentent tout simplement la vie. Comment peut-on concevoir une vie sans art et sans littérature? Nous serions des automates, des robots, des machines. L'art et la littérature sont l'unique pont pour un devenir meilleur et un lendemain plus clément et plus humain. Ils chassent la bête qui nous hante et font surgir la nature humaine. Ils nous permettent l'ascension vers la cime de la civilisation, la démocratie, la tolérance et la justice. Sans art, sans littérature, la bête qui nous hante prendrait le dessus et nous nous entretuerions! L'art et la littérature sont la bouée de secours, l'arche de Noé, la délivrance! Quel est votre coup de foudre "intellectuel? Je ne peux, hélas, répondre à cette question car cela dépend de plusieurs facteurs. Rien n'est absolu. Mon coup de foudre il y a trois ans, par exemple, ne l'est plus maintenant. Cela change constamment avec le temps et l'âge. Le lecteur marocain découvert vos écrits à travers plusieurs fenêtres telles le journal Al Bayane, votre mur Face book et bien d'autres. Pensez-vous que le numérique ait actuellement une influence négative sur la lecture en version papier ? Malheureusement, le numérique menace sérieusement le livre classique. Mais, je crois, personnellement, que le livre survivra et les hommes liront toujours. Le plaisir de la lecture est indélébile malgré le progrès technique dans le domaine de l'informatique. Aimez-vous lire pendant le Ramadan ? J'aime toujours lire et je lis durant le mois de ramadan comme d'habitude. J'ai toujours un livre dans mon cartable et j'aime lire dans le café au milieu de la cacophonie quotidienne. Cette année, le mois sacré vient au beau milieu des vacances estivales, j'aurai donc largement de temps de lire. Quelles sont vos lectures programmées au cours de ce mois ? Je ne sais pas encore. Je ne choisis pas d'avance ce que je vais lire. J'adore lire le roman et la poésie. Donc, je verrai d'abord les livres qui m'attendent dans ma petite bibliothèque avant de chercher de nouveaux livres. Le dernier livre que je suis en train de lire est " Les Prolétaires de la haine", recueil de nouvelles d'Abdlhak Serhane. Le public marocain vient de découvrir les ouvres de l'artiste peintre et chercheur Laurence Vernet lors d'une exposition, tenue du 04 jusqu'au 10 juillet, à la galerie Mine d'art à Casablanca sous le thème : «Evolution, Transformation, Résilience...». A cette occasion l'artiste nous a livrés ces propos. Al Bayane : Qui est Laurence Vernet pour ceux et celles qui vous ne connaissent pas ? Laurence Vernet : Difficile de se définir en quelques mots sans se conformer à des stéréotypes : je pourrais néanmoins me définir comme une femme qui assume les différents aspects de sa personnalité et de sa vie. Je suis à la fois femme, mère, chef d'entreprise, artiste... j'ai une vie affective, une vie sociale, une vie professionnelle, une vie artistique et spirituelle... bref, comme beaucoup de femme... Dans chacun de ces domaines, j'essaie d'avoir du bon sens, d'être consciente de ce que je suis et de mon environnement, de sentir tous les signes que je reçois, d'être le plus juste possible et d'être créative en observant souvent les choses différemment, avec un certaine distance... Mais au-delà de ça, j'ai aussi plein de défauts que j'essaie de corriger et de transformer au fur et à mesure de la conscience que j'en ai. Tout un programme.... Mais rien de figé, dans 10 ans, je suppose que ma définition de moi aura évolué...tout comme ma peinture... Vous venez d'organiser un vernissage d'exposition de vos œuvres à la galerie Mine d'art à Casablanca sous le thème : «Evolution, Transformation, Résilience...». Parler nous de votre rencontre artistique avec le public casablancais ? Et que voulez-vous dire par ce thème ? L'exposition «Evolution, Transformation, Résilience...» est la transcription plastique de ce que j'ai capté dans les égrégores : un chemin de vie... L'évolution : c'est l'évolution de la femme et, à travers elle, c'est l'évolution du monde... La transformation est la mutation de soi, tout comme celle de la matière... Et la résilience est la capacité à transformer un évènement tragique en énergie positive, constructive et créative... Cette exposition est le témoignage de ce que j'ai reçu et de ce que je vis. C'est également une prise de conscience qui dépasse largement l'artiste que je suis. A ce titre, j'ai voulu, en marge de l'exposition plastique, proposer une alternative commerciale dans le cadre d'un contrat de prêt à usage, afin que l'énergie de mes œuvres circule, et ce, quelques soient les moyens de celui qui observe mes toiles. Cette énergie doit pouvoir aller vers celui pour qui elle raisonne... Cette approche novatrice génère beaucoup de questions sur ce que l'on est, sur le rapport à l'argent, sur les énergies de l'art et son rôle dans la société...mais curieusement, on me parle peu de ces aspects là. Les gens ont tendance à limiter le contrat de prêt à usage à de la location alors que l'approche est très différente. J'ai reçu pour cette 3ème exposition à Casablanca un accueil absolument formidable. Mes confrères artistes, la presse et le public semblent avoir vraiment apprécié et j'ai reçu des messages merveilleux, dictés par le cœur, qui m'ont véritablement touché. Sur quels supports travaillez-vous ? Je travaille principalement sur de la toile car j'aime le contact physique et sa souplesse quand je la triture. C'est à la fois un geste doux, profond et intime. J'adore sa résistance mais aussi la complicité physique de mon corps avec ce support. Les matériaux favoris sont exclusivement des matériaux non polluants (sables, marbres, pigments naturels, charbons, colles à l'eau...). J'ai toute une démarche via l'environnement et il est essentiel pour moi de sensibiliser les gens à cette problématique majeure à travers mes œuvres. En tant qu'artiste, quelle particularité a le Maroc pour vous? Si je vous dis, la lumière, c'est une évidence pour un artiste peintre. Mais au-delà de la lumière qui est essentielle, je trouve qu'il y a une énergie créative très forte ici. Est-ce lié à son organisation particulière, à sa population hétéroclite, à sa géographie, à sa spiritualité... ? Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, le Maroc est ma source de vie, ma terre d'adoption et je ne suis bien qu'ici. Un dernier mot aux lecteurs d'Al Bayane ? Au moment où vous imprimerez ces lignes, l'exposition sera sans doute terminée mais j'invite vos lecteurs à découvrir sur le net mon travail en attendant la prochaine exposition. En ce mois de Ramadan propice à la spiritualité et à la prise de conscience, je les invite à suivre le chemin « Evolution, Transformation, Résilience...». A très bientôt et bon Ramadan à chacun de vous...