Aujourd'hui j'ai décidé de te raconter ma première rencontre avec toi, tu sais il y a des rencontres qui ne se fassent jamais de nos mémoires, des rencontres qui restent gravies dans nos cœurs et sur, bien sûr, nos corps aussi. Ainsi quand j'ai parlé avec toi pour la première fois au téléphone, en discutant sur la littérature maghrébine en général et la littérature marocaine en particulier, j'ai senti que tu n'étais venue à ce monde vaste que pour tu sois ma bien-aimée. Ce sentiment fort m'a bouleversé, ce sentiment éblouissant m'a rendu fou de toi. Car en entendant ta belle voix et en sentant la douceur de ton beau sourire, je me disais que cette belle voix ne pouvait être absolument que d'une belle et magique nymphe. Une vraie colombe océanide dont le cœur est pleine de bonté. Ainsi j'ai commencé à penser et à réfléchir pour préparer un voyage à ton pays, pour visiter les lieux où tu étais enfant, puis adolescente, puis une jeune femme, de te voir avec mes propres yeux qui sont déjà pleins d'amour pour toi. Car quelques, et comme à déclaré depuis longtemps, le poète arabe ancien Bechar Ibn Bord, les oreilles peuvent aimer avant les yeux, Cela c'était un bon rêve, un rêve qui a pu être réalisé grâce au congrès du conseil international d'études francophones de 2001. Un jour, qui était considéré après par moi-même et même par mes amis, parmi les beaux jours de ma vie, quand j'étais en train de préparer un papier sur l'écrivain marocain Abdelkebir Khabiti, j'ai pensé à toi, et soudain venait à ma tête l'idée de participer à ce Congrès pour être prés de toi, pour te parler, pour discuter ensemble quelques thèmes sur la femme en général et sur la femme marocaine en particulier. Pourquoi discuter ensemble la situation de la femme marocaine, tout simplement, parce que tu étais dans ce temps là, en train de préparer une étude sur les œuvres de l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, et surtout, bien sûr, sur ses deux romans majeurs : « L'enfant de sable » et « La nuit sacrée ». Oui, j'ai décidé de prendre entre mes propres mains ce fil inaperçu, qu'une force extraordinaire me lançait vers moi, pour plonger dans ton océan, cet océan vague et profond, mais très beau et très émotionnel. Alors j'ai commencé à travailler sur mon intervention sur Abdelkebir Khatibi, et ce n'est par hasard que j'ai choisi son meilleur roman « Un été à Stockholm » pour qu'il soit le support de cette intervention même. Car en lisant ce roman là, j'ai senti qu'il est le mien, qu'il est destiné pour moi, pour m'indiquer le chemin, le chemin de voyage vers d'autres lieux qui sont tout à fait différents au mien. J'ai d'abord commencé à chercher ce roman dans toutes les librairies de notre quartier populaire et après dans toutes les librairies de ma grande vielle, Casablanca, puisqu'il était épuisé depuis un certain temps. Et par un simple et beau hasard je l'ai trouvé chez un bouquiniste français qui se situe au centre ville, tout près du café Vog, où j'ai souvent assis pour boire un café noir et lire un livre, en regardant les belles filles de Casablanca en train de se balader en glorifiant leur jeunesse et leur beauté avec tant de joie, ou en passant rapidement vers leurs écoles ou leurs lieux de travail. En trouvant par hasard ce roman là, et en le discutant après avec une amie qui travaille avec moi dans le même lycée, j'ai commencé à rédiger les premières lignes de mon intervention. Toi aussi, tu étais dans ce temps en plein travail. Je t'ai vu à travers les eaux de l'océan même et par un miroir magique hérité de la part de ma grand-mère maternelle dont le nom était très signifiant : Aicha, ce qui désigne en langue arabe, la vivante, en train de feuilleter les pages de ces deux beaux romans de l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun. J'ai aimé dans ce temps là te parler, te lancer un message par Internet, mais j'ai hésité, par peur de te perdre à jamais. Alors j'ai résolu de laisser le temps au temps, comme dit le proverbe français, et le temps passe si rapide, mais dans ces jours là dont je te parle maintenant, était si long pour moi. J'ai compté les jours et les nuits, j'ai compté même les heures et les minutes, en pensant à toi. Oh quelle était beau de penser à toi en plein travail ! Oui. Le temps passait si lentement dans ces jours là, mais j'ai réussi quand même à l'organiser, et j'ai réussi même à travailler sur le roman d'Abdelkebir Khatibi en faisant une bonne intervention sur lui. Chaque jour était pour moi une occasion pour descendre au centre ville, boire un café noir qui me faisait réfléchir sur mes nuits si sombres, et plongeait dans le travail. J'ai oublié presque mes amis, en prenant une discision de ne pas voir aucun d'eux pendant tous les jours de la semaine sauf bien sûr les jours du Samedi et du Dimanche. Dans ce climat là, j'ai continué à écrire parce que c'était la seule chose que je sentais capable de faire, selon l'expression du Paul Auster. Ecrire, cela me poussait vers toi, vers ton univers qui était plein aussi de lettres. Tu étais une vraie amoureuse des mots. Une étudiante universitaire qui voulait savoir tout sur les traditions et les coutumes arabes à travers les écritures même des auteurs de cette culture. C'est pour cela que tu avais choisi d'étudier cette littérature, et de faire des amitiés avec ceux et celles qui l'appartiennent. Et j'étais l'un de ceux qui appartiennent à cette riche culture ! Oui, j'étais l'un qui aimait tant cette culture qui était et qui est d'ailleurs une culture d'amour et de tolérance. Car depuis mon enfance j'étais amoureux des livres. Ce qui me poussait à lire et à relire les anciens livres qui se trouvaient à ce temps dans une chambre de notre maison. Une chambre qui était devenue par force une bibliothèque. Une grande bibliothèque qui me fait penser maintenant, en t'écrivant ces lignes, de celle de Borges, le grand écrivain argentin Jorge Luis Borges. Des livres qui racontent des belles histoires tels le livre des Mille et Une Nuits et celui qui raconte l'épopée du héros légendaire arabe Antara Ibn Chadad, ou des livres de poésies tels le grand recueil du grand poète arabe Al Mutanabbi ou celui d'Abou Nawas, le plus prestigieux poète dans le patrimoine arabe. *Premier chapitre d'un roman à venir