pour la citoyenneté et les droits de l'Homme Le président de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme (LMCDH), Driss Sadraoui, a révélé jeudi que quelque 20.000 Marocaines sont exploitées par des réseaux de prostitution opérant dans les pays du Golfe. Ces réseaux, installés surtout à Rabat et Casablanca, opèrent sur l'ensemble du territoire marocain pour prendre dans leurs filets leurs victimes, en général des jeunes filles à la recherche d'un emploi dans un pays lointain où le travail serait bien rémunéré, a indiqué le président de la LMCDH, lors d'une conférence de presse donnée, jeudi à Rabat, à l'occasion de la présentation d'un rapport de son association sur le trafic et la traite des êtres humains au Maroc et la survivance de l'esclavage dans les camps de Tindouf dans le Sud de l'Algérie. Les hameçons sont variées et selon les goûts : des offres d'emploi dans les pays du Golfe sont publiées dans la presse marocaine (domestiques, infirmières, masseuses, couturières, aides-épouses, coiffeuses, etc.). Des femmes richement habillées et causant mollement sont déployées par ces réseaux partout au Maroc pour contacter filles, parents, et proches pour les convaincre de leur confier la marchandise, etc., a-t-il dit, précisant qu'une fois arrivées à destination, les victimes «consentantes ou pas» sont prises en charge par les réseaux de prostitution qui les affectent. Quelque 70 % de ces Marocaines immigrées dans les pays du Golfe ont été « dénichés » par ces réseaux de prostitution, selon la fondation Hassan II des MRE, a dit M. Sadraoui, précisant que la plupart d'entre elles sont des mineures, contraintes de s'adonner contre leur volonté à ces activités pour « rembourser leurs dettes » à leurs employeurs Pour ce faire, le gouvernement marocain se doit de considérer ces Marocains, non pas comme des criminelles mais comme des victimes «de la pauvreté dans leur pays et des réseaux de prostitution» dans les pays du Golfe et d'Europe, a-t-il dit, notant que les entremetteurs tiennent à faire de ces prostituées des travailleuses sans domicile en les déplaçant chaque jour d'une ville à une autre. Elles sont pour la plupart des analphabètes sans éducation aucune et sans expériences, faciles à maitriser et manipuler pour le plaisir des « grands hommes du Golfe », et des détenteurs des boîtes de nuit au Maroc et à l'étranger. Les autorités marocaines se doivent de redoubler d'efforts en matière de lutte contre le trafic, de tous genres, des êtres humains, la prolifération des réseaux de trafic de commerce des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle, de prostitution et de pornographie, a-t-il martelé. Les séquestrés des camps de Tindouf attendent d'être affranchis Evoquant la situation dans les camps de Tindouf, où des Marocains, dont le nombre est toujours tenu secret par le Polisario, sont séquestrés depuis des décennies au vu et au su de tout le monde, il a fait savoir que la communauté internationale est appelée à agir pour le respect les droits humains dans la région et l'affranchissement des esclaves dans les camps. Oui, l'esclavage est toujours une pratique courante dans le Sud de l'Algérie, mais il a fallu attendre qu'il soit révélé à l'opinion publique internationale par «Stolen », ce film-documentaire tourné dans les camps de Tindouf, en Algérie. Sorti en 2009 et réalisé par la Bolivienne Violeta Ayala et l'Australien Dan Fallshaw, le film se concentre sur les conditions de vie des refugiés vivant dans les camps de Tindouf, situés à l'extrême pointe sud-ouest de l'Algérie. Il révèle que certains de ces séquestrés sont victimes d'«un esclavage moderne» dont les héros sont Fetim, «une belle femme noire sahraouie» et sa sœur, Leil. Selon les témoignages de Leil, les camps de Tindouf sont divisés en deux camps, l'un pour les noirs de peau et l'autre pour les blancs, les «Baydan», expliquent Violeta Ayala et Dan Fallshaw. Les Noirs n'auraient pas les mêmes droits que les Blancs qui, eux, dirigent les camps. D'après Leil, les Noirs sont toujours des esclaves, qui n'ont pas le droit de décider avec qui ils vont se marier. Leurs enfants peuvent être enlevés à n'importe quel moment et ils n'ont aucun pouvoir sur leur destin non plus. La LMCDH évoque dans le même ordre d'idées le cas de la jeune Sahraouie Khaddijato Mahmoud Mohammad Zubair, violée par un administrateur du «Polisario». Selon l'avocat de cette jeune fille Augustin de la Cruz, les jeunes filles sahraouies bénéficiaires du programme «Vacances en paix» en Espagne, sont empêchées de quitter les camps de Tindouf, même si elles sont majeures. Si elles veulent revoir les familles d'accueil en Espagne ou en Europe, elles doivent obtenir un « visa de sortie délivré par les responsables du Polisario», qui en profitent pour les exploiter sexuellement. L'affaire de viol de la jeune sahraouie fait l'objet d'une plainte en cours d'examen par la cour nationale d'Espagne espagnole, déposée par Khaddijato contre le représentant actuel du Polisario en Algérie, Brahim Ghali et d'autres responsables de la bande du Polisario, qui ne parlent des droits de l'homme que pour les instrumentaliser dans leur propagande anti-marocaine.