Yasmina Baddou, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de la Solidarité et des Personnes handicapéesDans son rapport 2007 sur le trafic d'êtres humains, Washington loue les efforts du Maroc et place l'Algérie sur la liste noire. A tout seigneur, tout honneur. « Le Maroc est parmi les pays les plus respectueux des règles de lutte contre le trafic des êtres humains», relève le rapport 2007 des Etats-Unis sur l'esclavage, présenté mardi dernier à Washington par la secrétaire d'Etat Condoleeza Rice. Dans ce rapport, les Etats-Unis citent, à l'appui de ce constat, les actions intentées par la justice marocaine contre les personnes accusées de trafic d'enfants et la campagne lancée à travers l'ensemble du Royaume pour sensibiliser l'opinion publique sur les conséquences de l'emploi des enfants dans des tâches domestiques. Dans le volet sécuritaire, le rapport fait état du démantèlement de 350 réseaux de trafic d'êtres humains et des progrès réalisés dans les efforts visant à protéger les victimes de ce trafic, saluant par la même occasion la disposition des autorités marocaines à coopérer avec des agences internationales pour former des responsables des postes frontières dans les pays de destination et de transit. Ces résultats encourageants ne sont évidemment pas le fruit du hasard, ils dénotent d'une vision à long terme pour en finir avec la pratique infamante du trafic de la personne humaine. Le Département américain a salué le Plan d'action national 2006-2015, annoncé par le secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de la Solidarité et des Personnes handicapées, pour empêcher l'emploi des petites filles en tant que domestiques et donner la possibilité d'avoir un avenir meilleur grâce à une meilleure instruction. Un hommage particulier a été rendu aux efforts de Yasmina Baddou, à l'origine de ce Plan, par Condoleeza Rice qui a placé la ministre marocaine dans la liste des «champions de la lutte contre l'esclavage des temps modernes». A l'opposé du Maroc, l'Algérie est placée par Washington sur la liste noire des pays où rien n'est fait pour lutter contre le trafic d'êtres humains. Les principales accusations retenues à l'encontre du voisin de l'Est sont l'exploitation sexuelle, le trafic des enfants et le trafic d'immigrants. Les chiffres sont très alarmants, comme l'ont confirmé les services de la Sûreté de ce pays. Pour les seuls premiers mois de l'année en cours, ces services ont enregistré un total de 1. 695 enfants victimes de toutes sortes de violence, dont 563 de violences sexuelles. Pour l'année 2006, 5067 enfants, dont l'âge varie de 16 à 18 ans, ont été victimes de divers types de violences. 2. 992 enfants ont subi des violences physiques au moment où 1. 474 autres ont été victimes de violences sexuelles, dont 599 filles. Toujours en Algérie, mais cette fois du côté de Tindouf, le Polisario se livre aux pires exactions au détriment de la dignité de sa population. Le mouvement séparatiste continue de bafouer les droits de milliers d'enfants, en les déportant systématiquement vers Cuba, pour servir de moyen de coercition sur leurs parents dans les camps de Lahmada. A l'intérieur de Tindouf, un sanctuaire de non droit et de négation de l'humanité, des pratiques dignes de la tristement célèbre époque de la «Traite des noirs» continuent de sévir. En témoignent les récentes déclarations publiques de deux journalistes australiens sur la persistance de cette pratique dans les camps de la honte. Les reporters, Daniel Fallshaw et Violeta Ayala, ont pu constater lors de leur séjour en mai dernier à Tindouf l'existence du clivage entre « les serfs noirs et les maîtres blancs ». A rappeler que les deux journalistes ont eux-mêmes été séquestrés par les services de la Sécurité du Polisario, pour les empêcher de faire la lumière sur la réalité de l'esclavage à Tindouf.