Aspects de la crise en Espagne Les conséquences de la récession économique en Espagne sont apparentes dans divers secteurs surtout en ce qui concerne le pouvoir d'achat des citoyens, la part des dépenses pour les soins médicaux non remboursables et la baisse des naissances. C'est un diagnostic qui paraît épouvantable mais les faits réels et statistiques le confirment. Il suffit de repasser les récentes statistiques officielles pour s'en rendre compte. Mardi au sénat, le ministre de l'éducation, José Ignacio Wert, a reconnu que le nombre d'étudiants bénéficiant d'une bourse s'est réduit de 5%. Pour des parlementaires de l'opposition socialiste, les enfants des familles aux bas revenus doivent être des "génies" pour pouvoir accéder à une subvention en vue de poursuivre leurs études universitaires l'année prochaine. Le ministre Wert a rétorqué à cette observation en indiquant qu'une efficiente gestion de la rubrique des bourses exige des étudiants de faire preuve d' "un rendement qui sera conforme à l'importance de l'effort que la société consent en leur faveur". Devant la réduction du budget assigné à la santé publique, il s'est avéré aussi qu'en 2011 chaque citoyen en Espagne avait payé de "sa poche" 433 euros en moyenne pour faire face aux frais générés par les soins médicaux. Ces frais sont la conséquence immédiate soit de l'obligation de payer à la pharmacie un supplément pour l'achat de médicaments (outre la couverture de la Sécurité Sociale), soit pour souscription à une assurance maladie privée soit pour le financement de services non couverts par la sécurité sociale (tels les soins dentaires et traitements odontologiques). Ce constat s'appuie sur des statistiques du ministère espagnol de la Sante publique rendues publiques, cette semaine, sur les dépenses publiques et privées de 2003 à 2011. En moins d'une décennie, les dépenses directes du patient en Espagne pour des raisons de santé ont augmenté de 25,8% passant de 344 euros par citoyen en 2003 à 433 en 2011. La récession a eu également un grand impact sur la famille puisqu'en 2012, les naissances ont baissé de 3,9% par rapport à 2011. Ceci a un rapport direct avec le comportement des jeunes mariés qui deviennent allergiques aux enfants. Des données officielles de l'Institut espagnol de la Statistique (INE), rendues publiques mardi, démontrent une évolution du nombre de mariages contractés en Espagne de 3,4% par rapport à 2011 suite à l'enregistrement d'un total de 168.835 nouveaux couples unis par le mariage. Ce chiffre met fin à une tendance à la baisse qui dure depuis 2005. Toutefois, le nombre de naissances s'est réduit en 2012 pour la quatrième année consécutive se situant à 453.637 naissances contre 471.999 en 2011, 486.575 en 2010 et 494.997 en 2009 (chiffre maximum des 30 dernières années). La baisse des naissances depuis 2010 est de 12,8%. L'NE attribue cette chute à un faible taux de fécondité qui est passé de 1,29 enfant par femme en âge de procréation à 1,28 enfant/femme en 2012 en ce qui concerne les femmes espagnoles et de 1,58 enfant/femme à 1,54 enfant/femme étrangère. L'INE observe également la réduction progressive du nombre de femmes en âge fertile (15-49 ans) qui a baissé en 2009. Un troisième facteur est attribué au retard de l'âge de maternité qui est passé de 32 ans à 32,1 ans et la réduction du nombre de naissances de mères immigrées.