Le ministère de la Santé s'apprête à organiser la seconde conférence nationale de la santé au mois de Juillet 2013, l'annonce en a été faite par le ministre de la santé, le professeur Houcine Louardi le Lundi au parlement lors des réponses aux questions des parlementaires. L'objectif attendu de cette conférence nationale de la santé est de permettre au Maroc d'voir une charte nationale de la santé qui servira à définir les mesures et les engagements nécessaires pour agir sur les déterminants de la santé, tout en définissant les priorités de la politique de santé et les moyens nécessaires pour atteindre tous les objectifs. Pour rappelle, la première conférence nationale de la Santé Publique a eu lieu en 1959 à Casablanca sous la présidence effective de feu sa majesté le roi Mohammed V, et elle avait regroupé 80 médecins marocains que comptait le secteur de la santé. L'analyse de l'évolution du système de santé marocain permet d'identifier trois grandes périodes dans son développement depuis sa mise en place au lendemain de l'indépendance. Première période (1959-1981) : Mise en place et développement du système national de santé La naissance du système national de santé au Maroc remonte à la première conférence nationale sur la santé organisée en Avril 1959 sous la présidence effective de feu S.M. Mohamed V qui a énoncé les principes qui constituent les pierres angulaires de la politique sanitaire au Maroc depuis plus de 40 ans. Deux déclarations de cette conférence illustrent l'orientation générale de cette politique "La santé de la nation incombe à l'Etat" "Le Ministère de la santé publique doit en assurer la conception et la réalisation" Ces déclarations traduisent la responsabilité de l'Etat sur la santé et le choix d'une politique de santé publique. La deuxième période (1981-1995) correspond à l'engagement du Maroc en faveur de la déclaration Alma-Ata qui accorde une grande importance à la politique des soins de santé primaires, elle fût déclinée à travers le plan quinquennal 1981-1985. Durant cette période on assiste à un grand renforcement des structures sanitaires de base et au développement des programmes sanitaires. En 1989, a été réalisée la première étude sur le financement des soins, ce qui annonce le souci des autorités sanitaires marocaines pour le financement des soins La troisième période fut surtout marquée par le débat sur la réforme de santé au Maroc, celui-ci avait commencé en 1993, mais sa première concrétisation n'a vu le jour que vers l'année 1995 avec la restructuration des services centraux du Ministère de la santé. Tous les ministres de la santé , qui se sont succédés depuis Si Taieb Ben Cheikh, Feu Abderrahim Harrouchi, Alami, Yasmina Badou, Abdelwahed Fassi, Feu Thami El Khayari ont tous réalisé des projets, apporté une pierre a cet édifice, et tout en saluant tous les efforts considérables qui ont été déployés ces dernières décennies en matière de santé, il nous faut reconnaître que le système de santé du Maroc présente des atouts e mais aussi des faiblesses, de très nombreux problèmes restent posés, et de nombreuses insuffisances grèvent encore l'efficacité et la performance du système de santé marocain. Une nouvelle ère commence Aujourd'hui en 2013, soit 54 ans après la première conférence nationale de la santé de 1959, notre pays s'apprête a organiser sa 2e conférence nationale de la santé et ce au moment ou de nombreuses questions se posent : Quelle médecine voulons-nous pour les Marocains? Quels choix? Quel financement? Soins préventifs ou curatifs ? Pour répondre à toutes ces questions et tant d'autres, le ministère de la Santé organise au mois de Juillet prochain un colloque national santé. Depuis sa nomination à la tête du département de la santé, le professeur Houcine Louardi a placé la santé pour tous comme priorité dans son agenda. L'unicité du système de santé doit être réaffirmée par l'intégration cohérente de l'ensemble des intervenants : public et privé. L'amélioration de l'efficience des services de santé exige la refonte du dispositif organisationnel, l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies adaptées et la valorisation des ressources humaines et matérielles. Les objectifs à atteindre en vue d'une plus grande pertinence et performance du système de santé doivent s'articuler autour des pôles majeurs liés respectivement à la consolidation de la régionalisation, l'effectivité de l'intersectorialité, le développement d'un système fiable d'information, cimentés par la formation, notamment continue, et la communication. Toutes ces mutations profondes nécessitent une adaptation de notre système de santé, c'est dans cet ordre des choses que se sont déroulées les consultations publiques «Intidarat-attentes» , des audiences publiques, organisée par le Ministère de la Santé. Une initiative qui vise essentiellement à recueillir les attentes et les propositions des différentes parties impliquées dans le domaine de la santé, dans le but de construire une politique sanitaire participative qui répond aux attentes des citoyens. Pour cela des interventions et des propositions formulées par les différents acteurs impliqués dans le domaine de la santé ont eu lieu durant plusieurs jours Au total près de 90 interventions ont été présentées par les différents acteurs Les différentes présentations ont porté sur six thèmes importants dont le droit à la santé, le financement du système de santé, la gouvernance et la gestion du secteur, la politique de sécurité sanitaire, les professions et métiers de santé, les industries pharmaceutiques, la politique du médicament et les technologies biomédicales. L'ensemble des intervenants ont insisté sur la nécessité d'améliorer la qualité de l'offre de soins, la promotion du partenariat entre les secteurs public et privé, le développement des compétences et des ressources humaines, l'élargissement de la couverture médicale, et la promotion du médicament générique. Tous ces éléments ont permis aux organisateurs d'élaborer un rapport détaillé qui constituera l'une des composantes du colloque national sur la santé de Juillet 2013, qui permettra au Maroc l'élaboration de la charte nationale sur la santé. A propos du colloque national de la santé, celui-ci se décline sous forme d'un forum de la santé auquel tout le monde participera, c'est-à-dire aussi bien les professionnels de la santé, le personnel administratif et de soutien, les partenaires, les syndicats, les ONG, la communauté, les malades, les citoyens... Pour le ministre de la santé le professeur Louardi, c'est un espace idoine qui permettra d'écouter tout le monde, permettre aux idées d'émerger, et les valider ensemble pour élaborer une véritable charte de santé qui sera le programme du ministère de la Santé. Le colloque est également destiné à présenter des propositions claires, de nature à renforcer les capacités de la structure médicale, sur tous les niveaux de la pyramide sanitaire, ainsi qu'à mettre en exergue les objectifs visés par le ministère de la santé, qui organise cette rencontre et le rôle que celui-ci pourra jouer dans le processus de développement de la santé nationale. Il en sortira une charte nationale de la santé qui servira à définir les mesures et les engagements nécessaires pour agir sur les déterminants de la santé, tout en définissant les priorités de la politique de santé et les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs . La charte santé, c'est aussi la mise en place d'un système de santé équitable, spatialement et socialement solidaire, garantissant l'accès de tous les citoyens à des services de santé de qualité. Le respect des principes fondateurs du code de la couverture médicale : égalité aux soins, solidarité et partenariat... Mise en œuvre d'une politique nationale efficiente des médicaments qui réponde aux impératifs sanitaires et économiques, garantissant à l'Etat les moyens d'intervention dans les domaines vitaux et stratégiques. Il faut espérer que ce colloque national de la santé qui se tiendra au mois de Juillet 2013 et grâce auquel une charte nationale de la santé verra le jour conformément aux attentes et vœux du ministre de la santé, le professeur Houcine Louardi, permettra au Maroc de mieux maîtriser son système de santé pour plus d'équité dans l'accès aux soins , aux médicaments et à la qualité des prestations médicales.