L'exposition, qui s'est ouverte jeudi dans le British Museum au centre de Londres pour la première fois au monde, offre une ouverture sans précédent sur ce voyage spirituel extraordinaire vers la Mecque qu'est le Hadj. Exposant différents objets relatifs au pèlerinage, des manuscrits de valeur dont des copies anciennes du Saint Coran, et des exemples de différents âges de la kiswa, l'étoffe de soie qui couvre la Kaâba, l'exposition “Hajj, voyage au cœur de l'Islam” retrace la chronologie de cet important rituel de la religion musulmane”. C'est une ouverture en guise de voyage virtuel permettant aux non-musulmans de s'approcher et de comprendre davantage le Hadj, l'un des principaux rites de l'Islam et qui demeure peu connu du public non-musulman d'autant plus que les sites du pèlerinage sont réservés uniquement aux musulmans. L'exposition vise à “faire la lumière sur les importants rites du Hadj, qui englobent des éléments de paix et de fraternité”, ont indiqué à la MAP les organisateurs de cet évènement qui clôt une série d'expositions du musée sur les “voyages spirituels” du monde. Elle compare également la façon dont les pèlerins ont effectué le hadj au fil des siècles, montrant la continuité de cet événement majeur. A travers de nombreux objets à dimension historique et artistique, l'exposition permet de mieux comprendre ce rituel, qui perdure depuis le VIIe siècle. L'exposition retrace aussi les différentes “routes du Hadj” qui convergeaient des quatre coins du monde vers la Mecque. L'une de ces routes, dite de l'Afrique du Nord, partait de Chinguit à travers Fès et Alger, puis Qairouan, Tripoli et le Caire avant de se scinder en deux chemins l'un empruntant la voie maritime de la Mer Rouge, l'autre frayant un passage à travers le désert du Sinai, puis celui de la péninsule arabe pour se retrouver finalement à la Mecque. Les objets, dont les organisateurs ont fait appel pour réussir cette exposition, ont été choisis minutieusement pour donner une image représentative de chaque aspect relatif au Hadj. Ainsi, éléments centraux du pèlerinage, la Kaâba et les objets d'art y relevant, ont-ils trouvé naturellement leur position phare dans l'exposition. En position vedette, ont été exposés des exemples de la kiswa, cette étoffe en soie généreusement ornée de versets coraniques cousus de fils d'or et d'argent, ainsi que des couvertures en soie du mihrab de la mosquée du Prophète Mohammed. Une contribution marocaine remarquable L'exposition affiche une copie de “Dalail Al Khayrat” de l'érudit marocain, Sidi Mohamed ben Soulayman Al Jazouli (mort en 1465), une compilation de prières pour le Prophète Mohammed, et que le British Museum qualifie de l'un des “ouvrages les plus populaires du monde islamique”. “Dalail Al Khayrat” est, en effet, le premier livre dans l'histoire islamique qui regroupe des litanies de paix et de bénédictions sur le Messager de Dieu. La galerie expose également un astrolabe d'origine marocaine utilisé pour indiquer l'heure et déterminer les horaires des cinq prières du jour. Cet exemple unique en son genre contient une carte des étoiles sous forme d'un disque ajouré formée de 60 étoiles. L'exposition, qui se poursuit jusqu'au 15 avril, est organisée en collaboration avec plusieurs musées et centres d'études islamiques à travers le monde.