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La Syrie, une exception dans le printemps arabe
Point de vue
Publié dans Albayane le 02 - 06 - 2013

De jour en jour, le régime Baathiste de Damas montre que la Syrie serait le tiers favorisé des révoltes arabes surprenantes, sorties du pays que le grandissime artiste de la chanson arabe Farid al-Attrache qualifia de «territoire de verdure», dans sa chanson panarabique «bissati-Arrih, Tounesse fine, Marrakech fine yabouljanahayne...», pour réveiller place Attahrir en Egypte, avant que leur vent allât enflammer une Libye, soumise pendant quatre décennies à une dictature absolue qui rappelle les années du stalinisme, mais à la sauce verdâtre de Kadhafi. Quant au Yémen, son cas revêt un caractère très spécial par son environnement géographique.
Derrière cette exception syrienne qui se dessine à l'horizon, contre vents et marées, après deux ans de guerre civile d'une atrocité et barbarie rarissime dans l'histoire de la région, avec un bilan horrible de près de 94.000 morts et environ trois millions de réfugiés aux pays voisins, estiment la presse internationale et les organisations des droits de l'homme, il y a sûrement quatre éléments clé ayant permis au président Bachar de reprendre du poil de la bête : Le charisme, la maniabilité intelligente et subtile de la tactique militaire contre la guérilla urbaine, et la discipline au sein d'une armée composée de plus de 65 pc du clan alaouite, et hautement formée et suréquipée.
Ces qualités intrinsèques au régime de Damas, si l'on pourrait appeler ainsi, se voient renforcer au fur et à mesure par d'autres facteurs qui ont pu jusqu'ici jouer un rôle central dans la survie d'un régime dynastique régnant pendant quarante ans sans partage.
On n'est pas là à la Libye de l'extravagant Kadhafi, évité de la plupart des dirigeants du monde, mais au contraire, on est bien en Syrie, dirigée par le parti Baath, depuis sa création en 1947 sur le principe fondateur de l'unité arabe (panarabisme). Cette idéologie panarabiste, répétitivement chanté par les ténors du parti baath en premier lieu Hafez el- Assad, mort en2000 (arrivé au pouvoir à la suite d'un complot militaire contre Noureddine Atassi, décédé en 1992 en France), avait trouvé un soutien auprès de quelques Etats communistes, dans le contexte géopolitique dominé par la guerre froide.
C'est alors comme ça que le régime baathiste de Damas avait pu historiquement sceller une alliance inscrite dans la durée avec Moscou. Cette dernière ne ménage aucun effort à soutenir le président Bachar à sortir triomphant de cette guerre qui jette à coup sûr la Syrie dans le chaos total.
Si l'armée de Bachar est en train de mener une offensive resserrant de plus en plus l'étau autour des rebelles armés, et commence à récupérer son contrôle des villes et localités, passées sous contrôle de groupes armés, c'est grâce au renforcement du processus de fourniture d'armes et logistique adaptées à la guerre urbaine, déclenchée depuis 2 ans pour faire chuter le régime de Bachar, en connivence flagrante des pays de la région.
Ainsi selon les informations émanant du champ de bataille, Moscou « a fourni ou va fournir » des missiles sol-air qui pourraient rendre impossible l'instauration d'une zone de protection aérienne au- dessus du territoire syrien.
A en croire ces informations souvent fabriquées de toute pièce des réseaux sociaux infiltrés par les groupes terroristes, l'armée de Damas « a reçu un avion d'entrainement militaire, type 36 Yak-130 » transformé en appareil de combat. Selon un expert militaire occidental, cet avion « est un excellent outil de contre guérilla.»
Selon les mêmes sources occidentales, l'armée syrienne viennent aussi de recevoir des batteries mobiles équipées d'excellents radars. Ces missiles sol-air-17 permettent d'atteindre leur cible à 50 km de distance, à une vitesse quatre fois supérieure à celle du son, ont précisé ces mêmes, avant d'évoquer une déclaration solennelle du chef de la diplomatie russe, M. Sergueï Lavrov, et dans laquelle le diplomate russe annonçait, le 17 mai courant, qu'une livraison d'autres missiles S-300, capables d'abattre un avion de combat à une distance de 200 km, aura lieu prochainement. L'augmentation en volume et en qualité des équipements militaires en faveur de l'armée de Bachar montre sans détour que Moscou est l'allié inébranlable de Damas, et pourquoi de ne pas l'être du moment que les Etats unis n'ont jamais lâché l'Etat d'Israël, en pratiquant la politique de « deux poids, deux mesures », depuis la création de l'Etat hébreux en Palestine.
Les aiguilles de la balance de la donne géopolitique régionale et internationale sont en train de pencher en faveur Bachar, grâce avant tout à la résistance sans faille prouvée jusque-là par le régime de Damas, et grâce aussi au soutien militaire et diplomatique de Moscou, renforcé par une neutralité positive observée par Chine populaire. Sans oublier bien entendu l'implication des combattants de hezboallah libanais, logistiquement et idéologiquement appuyé par l'Iran.
Le régime de Damas est également appuyé par quelques puissances émergentes, notamment l'Afrique du sud, le brésil et l'Indonésie.
C'est comme ça que la situation concrète se présente sur les lignes de la guerre civile en République arabe syrienne, appelée autrefois Bilad al-Cham qui fut l'une des provinces de l'empire Ottoman au Proche- Orient.
Maintenant, est-ce que ce changement de rapport de forces sera définitivement acquis et permettra par voie de conséquence à l'armée de Bachar de récupérer les villes et les localités passées sous contrôles des rebelles ?
La réponse ou plutôt la recherche de la réponse nous renvoie à passer en revue l'état actuel de la Coalition nationale syrienne (CNS). Le moins qu'on puisse dire à l'égard de ce corps qui se voulait représentatif et porte-parole de la Syrie libre, c'est qu'il renvoie à l'extérieur une image des opposants en quasi désunion, agissant en ordre dispersé envers l'adversaire et l'opinion publique internationale.
Réunis dernièrement à la capitale turque Istanbul, autour d'un ordre du jour comprenant quatre points cardinaux : intégration de nouveaux membres, formation d'un gouvernement, élection d'un président et débat sur l'opportunité de participation, les membres de la CNS n'ont pas, selon des informations émanant d'Istanbul, pu se mettre d'accord sur aucun point de cet ordre du jour, à l'issue de quatre jours de débats serrés et marathoniens.
Ceci dit sans aucune ambiguïté que la ligne de fracture ne cesse de prendre plus d'amplitude entre les groupes formant la CNS, à la veille des préparatifs de la deuxième Conférence internationale sur le conflit syrien, et qui est prévue de se tenir en mois de juin à Genève, sous l'égide de la Russie et des Etats-Unis, et ce pour chercher à dégager un compromis préliminaire amenant les belligérants à une solution consensuelle à ce conflit de plus de deux ans.
Pragmatisme et intelligence tactique obligent pour capitaliser un tournement opéré à son avantage, le président Assad a déjà fait part de la participation de son gouvernement à cette conférence, baptisée Genève 2, il aurait même donné les noms de ses représentants aux travaux de la conférence.
Une telle initiative comme d'autres montre que le président Bachar gère cette guerre des rues avec souplesse et intelligence, en parallèle à des explications sur les plateaux de quelques chaînes de télévisions proches du régime, bien ciblées et maîtrisées, choisies dans des moments opportuns, pour en retirer ses forces et convaincre une opinion internationale échaudée par la récupération des printemps arabes par les partis fondamentalistes.
Pour dire ainsi enfin que la réticence manifeste de la communauté internationale envers une opposition composée des groupes djihadistes venant de l'étranger, l'émergence de la protestation des habitants du sud de la Turquie contre l'implication de leur pays dans le conflit syrien, accusant le premier ministre Tayyip Erdogan « d'avoir entraîné » leur pays dans la guerre civile syrienne, et permis aux opposant de Bachar « d'installer leurs bases-arrière en Turquie », la décision de l'Amérique d'Obama de plus se mêler à des guerre au Moyen-Orient, ni en Afrique, ce sont en des facteurs qui contribuent, au moins à court terme, si l'on ose dire, au renforcement de la position de force du président Bachar al-Assad, et à l'affaiblissement de la crédibilité de l'opposition soutenue matériellement par des pays de la région.
Ce changement perceptible a poussé Damas à persister dans son refus de toute discussion au sujet de départ préalable du président Bachar avant l'esquisse d'une étape de transition du pouvoir central à la CNS, précisant à cet égard que l'élection présidentielle de 2014 est la seule instance populaire habilitée à éliminer Bachar ou à le reconduire à la tête de l'Etat syrien.
Donc cela signifie clairement que le régime de Damas n'est pas du tout prêt à faire des concessions à ses opposants, mais au contraire continue à exploiter intelligemment l'état de faiblesse de ses opposants, et à tourner l'opinion internationale contre eux.
Ces manœuvres machiavéliques montrent encore une fois l'exception syrienne dans l'ère des révolutions arabes. D'aucuns vont dire que cette offensive de l'armée de Damas contre les foyers des rebelles va être fragilisée par la décision de l'Union européenne de lever l'embargo sur les armes à destination des opposants du régime de Damas, accord trouvé le 27 mai à Bruxelles, à un moment où quelques pays membres de l'union accusent Damas d'avoir utilisé de gaz toxique, prohibé par la convention de Genève ( 1993), alors que cette information rapportés par le journal le Monde est difficile à vérifier.
Cette fragilisation supposée reste exclue par le fait que la plupart des pays européens ne sont pas convaincus par l'utilité de la levée de l'embargo, parce qu'ils ne savent dans quelle main vont-elles passer les armes européennes ? Il y a que la France et la Grande-Bretagne qui sont prêtes à passer à l'exécution de l'embargo sur les armes à destination de la CNS.
Alors quelle issue qu'on puisse envisager à ce conflit qui est en train de prendre une expansion régionale et internationale ? Seules la Russie, la Chine et l'Iran pourraient éventuellement fournir une répondre à cette question complexe, sans oublier bien entendu le Qatar et l'Arabie Saoudite.


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