Nouvel emprunt à l'international Apparemment, l'aggravation du déficit budgétaire de l'Etat, qui est en train d'atteindre un niveau alarmant, pousse l'Argentier du Royaume à faire une nouvelle levée de fonds sur le marché international. L'emprunt en question devrait porter sur un montant allant de 500 millions à 1 milliard de dollars. Le dernier emprunt à l'international remonte à peine à six mois. C'est la deuxième sortie au marché de l'emprunt à l'international que Nizar Barak effectue en un laps de temps, ne dépassant pas six mois. La situation des finances publiques est d'autant plus critique que le déficit actuel dépasse de loin les prévisions. Le taux du déficit s'élève aujourd'hui à plus de 7% contre un taux de 5% préalablement prévu. Les réserves de changes ne couvrent actuellement que trois mois et 15 jours d'importation. Plus encore, les recettes de l'Etat sont en nette dégringolade et les dépenses en hausse... Autant dire que la marge de manœuvre de l'Etat est réduite à son strict minimum. L'argentier du Royaume réussira-t-il à attiser les convoitises des investisseurs pour lever un nouvel emprunt à l'international ? La stabilité des équilibres macro- économiques est plus que jamais menacée et la capacité à s'endetter sur le marché interne est fortement restreinte. D'ailleurs, même la coupe budgétaire de 15 milliards de dirhams, récemment décidée par l'Exécutif, n'a pas réussi à créer les modérations nécessaires pour rétablir les comptes et sortir de la zone critique. Le recours au marché international du dollar sera-t-il bénéfique pour le pays ? Le ministre des Finances préfère dans les conditions actuelles lancer l'émission d'emprunt en dollar pour tirer profit des avantages qu'offre ce marché du billet vert. Déjà on courtise un taux d'intérêt plus avantageux que celui accordé sur le marché de l'euro. D'aucuns estiment aujourd'hui que le dernier emprunt obligataire en dollar levé en décembre 2012 a été une bonne affaire. Il a en effet permis de réduire la pression sur les taux d'intérêts sur le marché national. De même qu'il offre de meilleures conditions de financement de l'économie par rapport à l'euro. Pour rappel, l'opération a permis de lever une première tranche de 1 milliard de dollars sur 10 ans pour un taux d'intérêt de 4,25% et une prime de risque de 2,75%, et une deuxième tranche de 500 millions de dollars sur 30 ans, avec un taux de 5,5% majoré d'une prime de risque de 2,80%. La levée de fonds sur le marché du dollar devrait permettre au gouvernement de minimiser la pression sur les liquidités et de mieux orienter les opérations du Trésor. Cela permettrait également de camoufler les dérapages de la compensation et les déficits budgétaires. La réussite d'une telle opération reste tributaire de la notation attribuée au Maroc, de la confiance des investisseurs. Si le Maroc peut faire prévaloir sa stabilité politique exemplaire, il se peut que la chance soit aussi un indicateur de réussite. Bonne chasse...