et d'édification de l'UMA *Enfin une stratégie sécuritaire maghrébine adoptée *Œuvrer pour réussir un sommet maghrébin Les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) ont adopté dimanche à l'issue des travaux de leur 31e session, tenue à Rabat au lendemain de la 48e réunion du comité de suivi, une stratégie maghrébine commune en matière de sécurité pour relever le défi de l'insécurité, du terrorisme et du crime organisé dans la région. L'adoption de cette stratégie a été dictée par le souci de faire face à l'insécurité dans la région et les menaces que font peser sur tous les pays de la région la recrudescence des activités terroristes en provenance de la région du Sahara et du Sahel et du Mali, ont affirmé dans leurs interventions les chefs de la diplomatie maghrébine à l'ouverture de cette réunion. Cette stratégie ne repose pas uniquement sur des actions militaires et policières, mais également sur des programmes culturels, récréatifs et religieux destinés aux jeunes et avec la participation des départements ministériels concernés, a précisé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Othmani, lors d'une conférence de presse conjointe donnée à l'issue de cette réunion en présence de ses homologues maghrébins. Le contenu de cette stratégie sécuritaire et les moyens de la mettre en œuvre de la manière la plus efficiente feront l'objet d'un examen approfondi lors de la prochaine réunion du Comité de suivi, a-t-il dit. Au volet politique, la réunion a été l'occasion pour les pays membres de l'UMA de renouveler leur condamnation de la politique expansionniste poursuivie en Palestine par les autorités israéliennes d'occupation et leur rejet des plans de destruction et de main mise sur les vestiges et monuments historiques d'Al Qods tout en rendant hommage aux efforts déployés par SM le Roi, président du Comité Al Qods, a-t-il ajouté. Le Conseil a appelé à cette occasion à soutenir le Fonds de Beit Mal Al Qods pour lui permettre de s'acquitter de ses tâches humanitaires au profit des habitants de la ville. Les chefs de la diplomatie maghrébins ont examiné aussi la situation chaotique en Syrie et la guerre au Mali et réaffirmé leur adhésion aux efforts de la communauté internationale visant le règlement de ces drames, comme ils ont convenu de la nécessité de promouvoir une vision maghrébine commune dans leurs négociations avec l'Union européenne et décidé de renforcer la concertation à ce sujet entre leurs ambassadeurs accrédités à Bruxelles. En matière d'intégration maghrébine, la rencontre a été l'occasion de relever avec satisfaction que 41 réunions ont été tenues au cours de la dernière année, ce qui dénote, ont-ils estimé, de la nouvelle dynamique de l'Union. Il a été décidé aussi de conclure cinq nouveaux accords concernant notamment le libre déplacement des biens et des personnes à l'intérieur de l'espace maghrébin, le renforcement de la coopération maritime, le développement du transport des marchandises et la reconnaissance mutuelle des permis de conduire. Il a été décidé aussi d'approfondir le débat au sujet des protocoles de libre échange devant être paraphés dans un proche avenir et de promouvoir nombre de dispositions visant à faire participer au processus d'édification maghrébine les associations professionnelles et les organisations de la société civile comme un partenaire à part égale. Sur le plan financier et économique, le conseil a examiné le projet de création de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur et décidé de la création du Conseil maghrébin des affaires islamiques, qui sera appelé à tenir des réunions annuelles périodiques. Réagissant aux questions des journalistes, le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz, dont le pays assure la présidence tournante de l'UMA, a affirmé que la réussite du prochain sommet maghrébin est tributaire avant tout de l'avancement des préparatifs d'une plateforme solide de cette rencontre et de l'engagement de tous les pays d'y participer tout en laissant de côté leurs divergences. Dans cet ordre d'idées, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci a rappelé que le Maroc et l'Algérie ont convenu d'œuvrer pour la normalisation de leurs relations bilatérales et la réouverture de leurs frontières communes fermées tout en laissant le soin à l'Organisation des Nations unies de s'occuper de la question du Sahara. Des groupes communs seront créés pour se pencher sur tous les autres dossiers (drogue, immigration clandestine...), a-t-il dit, appelant les médias à contribuer à la création d'un climat favorable à l'amélioration des relations entre les deux pays. Oui, le règlement de la question du Sahara ne pourra que constituer un plus qui contribuera à la consolidation de l'édifice de l'UMA, a commenté pour sa part le ministre libyen des Affaires étrangères, selon lequel l'ONU poursuit ses efforts pour parvenir à une solution finale de ce conflit qui n'a que trop duré. Au sujet du Mali, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi et son homologue libyen ont affirmé que les pays de l'UMA, conscients de la détérioration de la situation dans ce pays, appellent la communauté internationale à contribuer à la reconstruction de ce pays, une fois la guerre terminée et à l'aider à se doter de ses institutions et de son armée. Dans le cas d'espèce, il ne faut pas parler d'une crise mais d'un ensemble de crises dont l'aggravation remonte à 2001 (identité communautaire, terrorisme, crime organisé, trafic de drogues, crise institutionnelle, crise humanitaire, crise sécuritaire et politique), a-t-il noté. La réunion des ministres maghrébins des affaires étrangères a été l'occasion pour eux de s'exprimer sur le sujet et de souligner l'importance pour toute la région de contribuer à la recherche d'une solution définitive de ces crises maliennes, a-t-il affirmé. A l'ouverture de cette réunion, les ministres maghrébins des Affaires étrangères avaient souligné que la situation d'insécurité liée au terrorisme dans la région sahélo-saharienne et les activités transfrontalières d'enlèvements et de crimes organisées requièrent une riposte collective pour assurer la sécurité des pays de l'UMA. Ils avaient insisté aussi sur la nécessité de passer à une vitesse supérieure en matière d'intégration maghrébine et d'édification de l'UMA, projet qui nourrit encore les espoirs des habitants de la région. L'espoir est encore permis et il est temps de réaliser l'intégration économique dans la région en abandonnant la langue de bois, ont-ils laissé entendre dans leurs interventions. Pour y parvenir, l'adoption de nouvelles méthodes de bonne gouvernance est nécessaire pour optimiser la mise en valeur des ressources de la région, a estimé dans ce cadre le ministre des affaires étrangères et de la coopération El Otmani, appelant à la création de projets d'intégration, au respect de la liberté de déplacement, à la mise en place d'une zone maghrébine de libre échange et à l'adoption d'une charte maghrébine d'intégration et de complémentarité. Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l'impératif pour les pays de la région de construire un ensemble maghrébin fondé sur les valeurs de la solidarité, l'entraide et l'unité. Il est également nécessaire de renforcer la coopération entre les pays maghrébins pour face à la recrudescence du terrorisme et du crime organisé transnational, a-t-il ajouté. Il faut une riposte commune à la menace terroriste, a plaidé pour sa part le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerdani, qui a rappelé les progrès réalisés par son pays en matière de reconstruction et de démocratie et la disposition de la Tunisie à contribuer à l'édiction d'un ensemble régional capable de faire le poids face aux autres groupements régionaux et continentaux. De son côté, le ministre libyen des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mohamed Abdelaziz, a appelé à refonte de l'action des instances maghrébines dans le but d'accorder plus d'importance au travail de qualité et non plus à la quantité. Pour sa part, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi ould Hamadi, a réaffirmé la disposition de la Mauritanie nouvelle à participer à l'édification maghrébine et au développement intégré de la région dans le but de relever le défi de l'insécurité et du terrorisme et de promouvoir le développement des pays de l'UMA pour le bien des populations. Fondée le 17 février 1989, à l'issue de la signature de son Traité constitutif à Marrakech, l'UMA regroupe le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Mauritanie et la Tunisie.