Appel à l'intégration économique et la coordination sécuritaire Rabat a abrité hier, dimanche, la 31e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe. Les chefs de diplomatie des cinq pays maghrébins - Saad Dine El Otmani (Maroc), Mourad Medelci (Algérie), Mohamed Abdelaziz (Lybie), Othman Jerdani (Tunisie) et Hamadi ould Hamadi (Mauritanie) - étaient, une fois n'est pas coutume, tous présents. A l'unisson, ils ont appelé de leurs vœux à la réalisation rapide, mais qui n'a que trop tardé jusqu'ici, de l'intégration économique entre les cinq pays de l'UMA. Ces derniers disposant en effet de toutes les potentialités économiques, humaines, historiques, géographiques, linguistiques... à cet effet. Groupement économique maghrébin, zone de libre échange entre les cinq pays, banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur étaient donc, entre autres, parmi les projets les plus importants que ce Comité ministériel devait examiner. Mais bien évidemment, la conjoncture politique, économique et sécuritaire qui prévaut actuellement dans la région a dominé les débats de cette session, où le lien entre sécurité et développement a été plus que présent. Dans son allocution d'ouverture, Saad Dine El Otmani, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, a affirmé qu'une «nouvelle gouvernance maghrébine s'impose» en vue de «permettre une utilisation optimale des potentialités humaines et naturelles dont regorge la région». Un tel objectif est bien réalisable, à condition toutefois que des politiques, économiques, financières et douanières intégrées, reposant sur la liberté de circulation des personnes et des biens, mais aussi l'encouragement des investissements tant internationaux qu'intermaghrébins soient mises sur pied. El Otmani a aussi appelé au resserrement des liens magrébins en vue de juguler, ensemble, les séquelles de la crise que connaît actuellement la vaste région sahélo-saharienne. Pour sa part, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dont on sait que le pays assume la plus grande part de responsabilité dans le blocage du processus d'intégration maghrébine, a affirmé que les pays de la région ont, plus que jamais, besoin «d'œuvrer à trouver les moyens les plus efficaces pour construire le Maghreb, sur la base de la solidarité, de l'entraide et de l'unité des rangs». Il a aussi reconnu que la stabilité régionale, sérieusement menacée par la connexion entre les camps de Tindouf et les bandes terroristes qui sévissaient au nord du Mali, est «une responsabilité partagée, ce qui nécessite la conjugaison des efforts pour une coopération efficiente dans ce domaine, surtout face à la recrudescence du terrorisme et du crime organisé transnational». C'est d'ailleurs ce volet sécuritaire qui a particulièrement tenu à cœur aux chefs de diplomatie libyen, Mohamed Abdelaziz - dont le pays préside actuellement le dit comité maghrébin -, et son homologue mauritanien, Hamadi ould Hamadi, qui ont surtout insisté sur le volet sécuritaire régional afin d'asseoir les conditions idoines d'une future intégration maghrébine. Beaucoup plus optimiste, le ministre tunisien des Affaires étrangères tunisien Othman Jerdani, a qualifié d'inéluctable la mise sur pied d'une forte Union maghrébine, à l'instar des autres groupements en cours en Europe, en Asie ou en Amérique. Amen !