C'était il y a quelques jours chez Louise, un restaurant réputé du boulevard Saint-Germain. Une table était réservée pour quelques journalistes privilégiés pour y déjeuner avec l'une des plus célèbres romancières françaises. Janine Boissard, première femme à avoir publié dans la collection «Série noire», auteure de très nombreux best-sellers n'a pas l'habitude de rencontrer la presse. Elle a «Le trac» mais très vite une relation particulière se noue entre cette femme absolument délicieuse. Janine Boissard est l'une des auteures préférées des Français : simple, respectueuse des lecteurs, elle se lève à chaque dédicace dans les salons et foires pour saluer le lecteur. Chez Louise, Janine Boissard vient nous présenter Chuuut !, son dernier roman paru chez Robert Laffont Une belle histoire de secrets de famille qu'elle sert avec talent et avec une écriture déconcertante de finesse et de profondeur. Chuuut !, de Janine Boissard. (Editions Robert Laffont) Quelques jours plus tôt, une autre rencontre m'avait bouleversé. Elle se déroulait à la terrasse d'un café de la rue de Charonne avec l'éditrice Emmanuelle Vial, la patronne des éditions Autrement qui allait sortir quelques jours plus tard le dernier essai de Stéphane Hessel, A nous de jouer . L'auteur d'Indignez-vous venait de s'éteindre, quelques heures plus tôt. L'hommage de la Nation pour l'un des derniers grands résistants était prévu pour le lendemain. Emmanuelle Vial parle d'un « livre testament dans lequel nous devons puiser pour que le lecteur trouve des idées pour avancer dans une société toujours plus dure ». A l'heure d'une crise économique et financière qui bouleverse l'Europe et le reste du monde, qui jette des milliers d'« Indignés » dans les rues d'Athènes, de Madrid ou de New-York, Stéphane Hessel réaffirme dans A nous de jouer ! La nécessité de l'engagement et explique comment faire entendre sa voix. Il insiste sur la dignité humaine, sur la compassion qui doit être notre moteur, et sur la nécessité d'une politique transnationale puisque nous vivons désormais dans un monde interdépendant. Comment doit-on comprendre le Printemps arabe ? Comment agir dans un monde où les politiques nationales a de moins en moins de pouvoir ? Bien sûr, il faut s'engager auprès des ONG, mais l'action parlementaire est indispensable. Stéphane Hessel poursuit et affine dans ce livre le message qu'il adresse aux indignés de cette planète : «Changez ce monde, éprouvez de la compassion et soyez les citoyens d'une authentique société mondiale.» Le projet politique est indissociable d'une éthique et d'une ambition personnelle : «Pourquoi es-tu indigné ? Parce que tu n'as pas encore changé ta vie.» De cette rencontre avec Emmanuelle Vial, on se dit que l'on n'en a pas encore fini avec Stéphane Hessel. A nous de jouer !, de Stéphane Hessel et Roland Merk (Editions Autrement) A l'approche du Salon du livre de Paris, qui se tient à partir d'aujourd'hui, j'avais envie de faire mieux la connaissance de Gilles Paris et qu'il me parle de son métier d'attaché de presse littéraire. L'homme est peut être l'un des attachés de presse français les plus réputés dans l'édition. C'est un homme de passion littéraire, qui lit beaucoup et qui ne peut défendre les auteurs auprès des journalistes sans avoir nouer avec chacun d'entre eux une relation quasi affective. Devant un thé à la terrasse des Deux Magots, une brasserie réputée du tout Paris littéraire, Gilles Paris se confie. Grand connaisseur du monde l'édition et de la presse, il a vu le monde changer, les tendances se dessiner depuis une trentaine d'années. L'inflation de livres et d'auteurs, les difficultés des éditeurs, l'éclosion d'Internet, la manière de traiter l'information littéraire, les blogs qui prennent aujourd'hui autant d'importance que les médias traditionnels. Gilles Paris, d'ordinaire impatient, incapable de tenir en place, sait comment naviguer dans ce monde cruel de l'édition. « Il faut savoir être patient avec les journalistes, ne pas leur mettre la pression, savoir aussi lâcher prise quand il le faut. » Gilles Paris est aussi un auteur de grande qualité. Son dernier roman, Au pays des kangourous paru chez Don Quichotte, est une merveilleuse histoire qui mérite largement le Prix Folire 2012 qu'il a reçu des mains de Bernard Pivot. Gilles Paris verra aussi le 17 avril prochain une réédition de son best seller Autobiographie d'une courgette, paru il y a plus de dix ans maintenant, réédité par Flammarion dans une version augmentée. On l'attend avec une très grande... impatience ! Une belle rencontre, cette semaine avec une femme qui a beaucoup souffert et qui continuer de crier sa souffrance : Christine Deviers-Joncour, l'une des femmes qui aura marqué son époque avec l'affaire des Frégates de Taiwan est aussi une romancière accomplie. Nous nous sommes rencontré par hasard, il y a quelques jours et une belle histoire s'est construite entre nous, entre envie de travailler ensemble et séduction. Pimpante, toujours aussi attachante, nous nous sommes donné rendez-vous sous la verrière du Grand Hôtel, près de l'Opéra Garnier. Là, entre bambous et orchidées, nous avons parlé de ses deux derniers ouvrages : Tu cherches quoi ici ? Et In silico. Et de son envie de diffuser le livre exclusivement en version numérique et en impression à la demande. J'ai aimé ce défi et j'ai accepté de la suivre dans cette aventure fabuleuse ! In silico et Tu cherches quoi ici ?, en vente sur Amazon et www.thebookedition.com * Omri Ezrati est journaliste, éditeur et agent littéraire à Paris