Un an après, ou en sommes-nous ? Le droit à la santé pour tous les Marocains est constamment mis au devant de la scène car c'est un enjeu de démocratie, de progrès économique, d'équité et de justice sociale. Le Maroc a fait sienne cette approche. C'est un choix de société qui démontre si besoin est que l'homme est placé au centre des préoccupations de tous les projets qui sont aujourd'hui ceux du gouvernement (santé, éducation, emploi, habitat...) et cela conformément aux hautes directives du roi Mohammed VI qui accorde un intérêt constant et soutenu à la santé de l'ensemble de la population marocaine. C'est dans ce contexte que s'inscrit le Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED) lancé en mars 2012. L'avènement de la loi 65-00 portant code de la couverture médicale de base constitue sans nul doute une avancée sociale majeure dans notre pays. Cette loi ambitionne l'universalité de la couverture médicale, fondée sur les principes intangibles d'équité et de mutualisation des risques à même de garantir le financement du régime. Le droit à la santé qui a été consacré pour la première fois dans la nouvelle constitution de juillet 2011, énonce dans son article 31 que «l'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat». Sept ans après l'entrée en vigueur du régime de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) pour les fonctionnaires de l'Etat, les agents des collectivités territoriale, les salariés et les titulaires de pension, qui couvre 37% de la population et après le lancement par le roi Mohammed VI, le mardi 13 février 2012 du régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED). Le système de couverture médicale de base au Maroc a franchit une étape très importante dans son processus d'universalisation en assurant la couverture médicale à près de 8,5 millions de nos concitoyens, soit de 28% de la population en situation de pauvreté ou de vulnérabilité, ce qui porte à 62% la population couverte. Ces avancées sont certes importantes, elles doivent toutefois être accompagnées, par un ensemble de mesures de nature à conférer la qualité des prestations ainsi que la maîtrise de leurs dépenses essentielle à la viabilité et la pérennité du système. RAMED : Un challenge et un défi à relever Réussir le Ramed fait aussi partie des challenges du département de la Santé. Pour l'instant, le bilan chiffré est positif. A fin 2012, 1,07 million de cartes Ramed ont été distribuées sur un total de 1,7 million de dossiers déposés. Pour répondre aux besoins de cette population, les budgets ont été sensiblement augmentés. Ainsi, le financement des médicaments pour l'année 2013 s'élèvera à 2,2 milliards de DH, en hausse de 37,5% par rapport à 2012. Par ailleurs, les CHU ont bénéficié d'une dotation supplémentaire de 150 millions de DH en 2012 pour faire face aux besoins en dispositifs médicaux onéreux. Pour permettre au RAMED d'évoluer dans de bonnes conditions et lui assurer une réussite conformément aux objectifs tracés par le ministère de la Santé, plusieurs mesures ont été prises pour mettre à niveau et équiper les hôpitaux, et mettre à leur disposition les ressources humaines requises. Il a été procédé à la création d'unités d'urgence de proximité, prêtes à présenter des services de santé aux populations urbaines et rurales ne disposant pas d'établissements hospitaliers ou situées loin d'elles. Il a été procédé aussi à la création de SAMU obstétricales, qui sont des services de médecine d'urgence, habilités à travailler en milieu rural et à intervenir surtout pour présenter des soins aux femmes enceintes et à les transporter vers les centres hospitaliers les plus proches. Nul doute que de pareilles actions vont contribuer à lutter efficacement et a réduire considérablement la mortalité maternelle et infantile dans notre pays et ce conformément au plan d'action 2012-2016 du ministère de la Santé. Pour permettre un développement harmonieux de la santé de la mère et de l'enfant, le ministère de la santé a procédé à la mise à niveau des maternités hospitalières et à la modernisation de leurs équipements, la disponibilité des médicaments vitaux pour les maternités et maisons d'accouchement en milieu rural ainsi que l'achat des ambulances équipées. Toutes ces actions visent à réduire le taux de mortalité des mères à 50 pour 100.000 naissances vivantes et celui des enfants à moins de 15 décès pour 1000 naissances vivantes. Pour y parvenir, le ministère a pris la décision de prendre en charge gratuitement les complications dues à la grossesse et à l'accouchement ainsi que les analyses de laboratoire relatives à la grossesse et la formation des pédiatres, des médecins généralistes et des infirmiers dans les centres hospitaliers universitaires en matière de réanimation des nouveau-nés et la formation de sages femmes dans les maternités aux techniques de sauvetage des nouveau-nés. Il a été procédé durant cette période à la remise à niveau de dix services de maternité et à leur équipement dans sept régions et à l'équipement de dix unités de pédiatrie pour nouveau-nés et de 90 unités de maternité dans les régions rurales. 20 nouveaux sites relevant de zones inaccessibles et sous-couvertes ont été ouverts, avec l'accélération de la mise à niveau des Centres de santé avec module d'accouchement. La couverture des accouchements en milieu surveillé a augmenté à 90%, ce qui est conforme aux normes de l'OMS qui, rappelons-le, recommande des taux entre 5 et 15%. Ajoutons-y le renforcement de l'offre de soins en néonatologie, l'amélioration de la qualité de prise en charge du nouveau-né, le renforcement de la surveillance néonatale pendant le post-partum et le développement de la recherche dans le domaine de la santé périnatale qui sont aussi inscrits dans le plan d'action pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale 2012-2016 Par ailleurs, et concernant le volet ressources humaines, 2000 postes ont été alloués aux hôpitaux pour les renforcer en personnels médical et paramédical et à la mise en place de programmes de suivi et d'accompagnement. Hémodialyse Concernant les malades insuffisants rénaux, dont la survie est intimement liée à la dialyse et eu égard aux problèmes que posaient les listes d'attentes, le ministère de la Santé a opté pour la sous-traitance de ces prestations au profit des malades grâce à un partenariat exemplaire public-privé. Pour l'année 2012, le ministère de la Santé a mobilisé 380 millions DH pour l'hémodialyse contre 247 millions DH en 2011, soit 133 millions de plus. Les centres d'hémodialyse qui sont actuellement opérationnels sont au nombre de 75 et avec le démarrage de 6 autres actuellement en cours, leur nombre est porté à 81. S'agissant des patients, 6.798 ont bénéficié de l'hémodialyse au niveau national dont 4.516 patients ont été pris en charge dans les structures du ministère et 2.250 par le secteur privé.