"Lever l'embargo foncier" pour libérer l'investissement Le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Amara, a rencontré samedi à Tanger des opérateurs économiques et acteurs du secteur industriel, afin d'examiner les problèmes et les perspectives du secteur au niveau régional. 2è pôle industriel national, Tanger peine encore à prendre son envol, en raison de nombreux blocages, notamment d'ordre foncier et administratif. Le ministre s'est dit engagé à "ouvrir bientôt le chantier du foncier industriel dans le but de dresser l'état des lieux et de bâtir les bases de la bonne gouvernance". La rencontre du ministre de l'Industrie avec les représentants de la communauté des industriels de la ville du Détroit est particulière en ce sens qu'elle intervient quelques jours avant la tenue de la 3ème édition des Assises nationales de l'industrie à Tanger, un évènement qui consacre l'importance de la ville du Détroit pour l'économie nationale. L'événement, tenue au siège de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Tanger, a été surtout une occasion de passer en revue la situation du secteur industriel à Tanger et mettre la lumière sur les problèmes auxquels il fait face, notamment la cherté et l'indisponibilité du foncier industriel et le manque de compétitivité des solutions logistiques mises à la disponibilité de la région. Les participants, notamment les dirigeants d'associations professionnelles représentant les différentes zones industrielles de Tanger, ont appelé à trouver des solutions innovantes au problème de la rareté du foncier destiné aux unités industrielles, quitte à ouvrir les domaines de l'Etat à la location afin de garantir une assiette foncière à même de consolider les investissements. Ils ont aussi relevé que les frais portuaires au niveau de la région n'ont pas été revus à la baisse pour les entreprises exportatrices malgré l'entrée en service du port Tanger Med, plaidant pour une révision du rôle des plateformes logistiques afin qu'elles servent les intérêts de l'industrie nationale. Les acteurs économiques ont, par ailleurs, appelé à placer les PME-PMI au centre de la politique économique du gouvernement, du fait qu'elles représentent l'essentiel du tissu industriel, et à adopter des mesures de protection de l'industrie nationale face à la concurrence accrue des pays émergeants. Dans une déclaration à la presse à cette occasion, M. Amara a noté l'importance de cette rencontre dans le cadre de la concertation et du dialogue permanent avec les acteurs économiques, indiquant que cette réunion a permis de passer en revue l'état d'avancement de la mise en œuvre des stratégies gouvernementales dans ce domaine. C'est également une occasion pour déterminer les problèmes auxquels se heurtent les opérateurs économiques de la région et examiner les moyens de les surmonter en vue de renforcer la position de Tanger en tant que pôle industriel de grande importance et locomotive de développement économique, a-t-il ajouté. Au cœur des spéculations Auparavant, lors de la réunion du comité de pilotage du "Pacte national pour l'émergence industrielle" (PNEI), tenue vendredi à Rabat sous la présidence du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, M. Amara, a pointé du doigt, certains problèmes dont souffre l'industrie au Maroc notamment ceux d'ordre foncier, appelant à fédérer les efforts en vue de "lever l'embargo foncier" qui impacte négativement le développement industriel du pays. Le ministre de l'Industrie, dont les propos sont rapportés par un communiqué de son département parvenu, a estimé que "la volonté ne suffit pas toujours pour surmonter les difficultés dont l'une des plus récurrentes relève du foncier". "Au cœur de spéculations financières, de blocages administratifs ou encore de conflits sociaux, le foncier industriel freine l'investissement poussant des groupes étrangers, qui peinent à trouver des terrains adéquats à des prix raisonnables, à renoncer à leurs projets au Maroc", a déploré M. Amara. Le ministre s'est engagé dans ce contexte à "ouvrir bientôt le chantier du foncier industriel dans le but de dresser l'état des lieux et de bâtir les bases de la bonne gouvernance", précise-t-on dans le même communiqué.