«Détendre l'atmosphère au sein du champ politique national» Il y a cette impression - c'est devenu un topo - que le commérage politique, relayé par la presse, a fait renaître des doutes sur la cohésion et la stabilité de la majorité gouvernementale. A force de matraquage médiatique, l'opinion publique est gagnée par l'inquiétude. Maintenant que le cliché faisait office du réel, qu'en faire ? Ne rien faire, dirait Nabil Benabdellah, c'est renforcer ce sentiment de défiance et entretenir le doute et le soupçon que cultivent les «moufçidines» et autres opposants pour un sous. Bien au contraire. Il nous appartient tous, soulignait le Secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la politique de la ville, de tout faire pour retrouver la confiance et ramener la quiétude dans les rangs de la majorité gouvernementale. Dans un entretien accordé au journal «Al Tajdid», organe en langue arabe du Parti de la justice et du développement (PJD), dans son édition de ce lundi 4 février 2013, Nabil Benabdellah est revenu sur plusieurs points pour dire sa réflexion en vue d'éclairer l'opinion publique. Par rapport au bilan d'étape de l'actuel gouvernement après un an aux affaires, M. Benabdellah estime qu'il serait laborieux de juger l'action gouvernementale. Si nous étions optimistes, nous nous dirions certainement que tout va bien et qu'il serait vraiment stupide de ne pas profiter d'un tel consensus. Or, parce qu'il y a toujours quelque chose d'inachevé et que certaines parties, installées confortablement dans l'opposition, raillent tout ce qui marche, il est bien évident que cette situation, telle qu'elle a été véhiculée, laisse un goût amer dans la bouche. Tous les engagements pris par l'actuel gouvernement, soulignait M. Benabdellah, sont et seront toujours respectés. Tant en matière de lutte contre la dépravation, la corruption, la concussion et toutes les variantes d'Al fassad, qu'en matière de bonne gouvernance et de politique publique de développement économique et social, l'équipe gouvernementale, en dépit d'un contexte économique et financier déprimé, tente, autant que faire se peut, d'imprimer une dynamique à tous les dossiers de modernisation de l'écosystème économique et social du pays. Ce n'est pas, en une année et avec un simple claquement des doigts, que l'on peut venir à bout des dossiers aussi colossaux que stratégiques. Une tâche délicate. «Tout est une question d'équilibre». La réflexion de Nabil Benabdellah conduit à cette métaphore : lorsqu'un virus pénètre dans le corps, il en perturbe le fonctionnement. Il en résulte alors un comportement inhabituel voire aberrant. Ce raisonnement s'applique aussi au corps de la majorité. Si, par intérêt politique ou par motif inavoué, d'aucuns se lèvent pour dire tout le mal du gouvernement, cela procède de toute évidence de l'opportunisme qui ne répond pas forcément à l'intérêt général de la nation. C'est désagréable et improductif. C'est presque l'image d'un corps qui, avant de se débarrasser de son virus, passe par des moments de fièvre. Pour M. Nabil Benabdellah, «on ne peut, par exemple, procéder à un remaniement ministériel sous la pression ou dans la confrontation. Et si nécessaire, cela doit se faire dans le consensus». La question, selon le secrétaire général du PPS, n'est pas dans la légalité du remaniement. Le problème réside dans la manière de le provoquer. «Je suis concerné, en tant que partie prenante de la majorité, autant que le Mouvement Populaire. Par conséquent, il est inadmissible de l'apprendre par voie de presse». Il faut avouer que l'actuel gouvernement, issu des urnes, après les élections du 25 novembre 2011, bénéficie d'une crédibilité certaine auprès des masses populaires, rappelle Nabil Benabdellah, dans ses réponses au Journal Al Tajdid. Parmi les éléments positifs que l'on peut mettre à l'actif de l'actuelle majorité, il y a, entre autres, celui d'avoir redonné au citoyen marocain le sentiment d'avoir recouvré sa dignité, après avoir vécu les affres de l'injustice sociale, de l'inégalité et de l'iniquité. Benabdellah a confirmé, lors de cet entretien que son parti, le PPS, ainsi que celui du Mouvement Populaire mènent actuellement une mission de bons offices pour détendre l'atmosphère et redonner confiance. Et de préciser que tous les indicateurs autorisent une réunion de la majorité dans les jours qui viennent.