Pour la deuxième fois consécutive, depuis son arrivée aux affaires, début 2012, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, vole à Davos, dans l'est de la Suisse, pour rencontrer les puissants du monde économique, à la fois pour rassurer les investisseurs internationaux sur la bonne tenue des fondamentaux de l'économie marocaine et présenter les grands projets de développement mis en place par le gouvernement. Voyage contraint mais aussi démarche de séduction. La rencontre de Davos est fortement attendue pour ausculter l'état de l'économie du monde, débattre des prévisions, mais aussi renouer des contacts d'affaires. Ainsi, Benkirane aura à figurer parmi la cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement qui se sont donné rendez-vous dans l'imposant centre de congrès de cette célèbre station de ski. Un événement de taille, fortement médiatisé à l'échelle internationale, auquel prennent part de grands patrons, des économistes, des experts et des journalistes venus des quatre coins de la planète. Cette édition 2013 intervient à un moment où le «Printemps arabe» n'a pu concrétiser tous les espoirs dans la rive sud de la Méditerranée, et où l'Europe, de son côté, continue encore à subir les vagues de la crise économique, avec son lot d'aggravation du chômage, de difficultés de refinancement de la dette souveraine et de relance de la machine économique. Ambiance moins rose que d'habitude, mais les membres de la délégation marocaine, animés par un sentiment d'optimisme, espèrent tirer le meilleur de cette rencontre qui s'annonce, de l'avis du fondateur du WEF (World Economic Forum), Klaus Schwab, celle des espérances. Selon une dépêche de Reuters, ce mercredi, après l'ouverture officielle mardi soir, citant une étude publiée à Davos en marge du Forum, «les grands patrons sont d'ailleurs moins pessimistes quant à leurs prévisions pour l'économie mondiale en 2013, par rapport à 2012, mais restent néanmoins prudents. Schwab, dans son discours d'inauguration, mardi soir, a suggéré aux participants de cette édition 2013 de tourner la page de la crise de la zone euro et de faire preuve de «vision». Benkirane, ainsi que ses homologues de Tunisie, Lybie, Egypte et Liban auront, sans doute à répondre aux interrogations des investisseurs institutionnels internationaux, qui ne cachent pas leurs inquiétudes quant aux développements survenus dans ces pays, après la vague de ce qui est convenu d'appeler le «Printemps arabe». C'est ainsi qu'il est prévu un panel sur «les transformations dans le monde arabe et comment seront déclinées les promesses du printemps arabe, à la lumière des incertitudes politiques et sociales». Ce vendredi 25 janvier 2013, Benkirane aura, à son tour, l'occasion de rassurer les participants sur la particularité marocaine et mettre en avant la politique sociale et économique menée par son gouvernement pour répondre, ne serait que partiellement, aux attentes des Marocains. On y reviendra dans nos éditions du lundi pour plus de développement.