Au Conseil de sécurité de l'ONU, la France a reçu lundi soir un soutien quasi unanime pour son intervention militaire au Mali. Arrêter l'offensive des groupes terroristes, préserver l'existence de l'Etat malien et préparer le déploiement de la force d'intervention africaine, tels sont les trois objectifs que vise et qui justifient l'actuelle action de la France au Mali. Sur le plan régional, la France a aussi reçu un soutien de la part des pays maghrébins non engagés militairement dans cette action. C'est ainsi que le Roi Mohammed VI a eu des entretiens téléphoniques avec le président français François Hollande, dans la soirée du lundi dernier. Des entretiens qui ont essentiellement porté sur la situation du Mali, un pays dont la situation politique et sécuritaire a toujours préoccupé le Maroc, et face à laquelle il a toujours exprimé sa disposition à tout faire pour rétablir l'ordre dans ce pays ami et quasi voisin. Aujourd'hui que la légalité de l'actuelle intervention militaire a été reconnue par la communauté internationale, le Maroc, membre actif du Conseil de sécurité, s'est toujours montré disposé à contribuer avec tous ses moyens au rétablissement de l'intégrité territoriale, pleine et entière, du Mali. Surtout que les résolutions 2056, 2071 et 2085 adoptées par le Conseil de sécurité durant l'année dernière appellent en particulier tous les Etats membres à apporter leur assistance au règlement de la crise malienne sous tous ses aspects, militaires comme politique, et à fournir un appui aux autorités de ce pays pour mettre un terme à la menace terroriste. De son côté, François Hollande, actuellement en visite aux Emirats arabes unis, a rencontré à Dubaï son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, avec lequel il a discuté des derniers développements dans la région du Sahel. La Mauritanie, sans participer directement à la force africaine qui sera déployée au Mali, a mis son armée en état d'alerte en vue de sécuriser les 2300 km de frontières qu'elle partage avec ce pays en vue d'empêcher toute incursion des bandes islamistes sur son territoire. Alger a fait de même, mais il semble que ses frontières restent pour le moment assez poreuses. Pour preuve, plusieurs combattants et responsables d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont déjà rejoint les camps du polisario, en territoire algérien, comme le rapporte «Le Courrier stratégique», dans son édition électronique. Sur le terrain, les chefs d'état-major des pays de l'Afrique de l'Ouest se sont réunis hier à Bamako pour discuter des modalités des préparatifs militaires de la «libération» du nord du Mali et de la traque des groupes armés islamistes qui y sévissent. La force africaine, forte de 3300 hommes, actuellement en cours de positionnement, sera renforcée par le déploiement à terme de quelque 2500 soldats français. L'ordre de bataille se met en place, en attendant de porter l'estocade décisive au terrorisme qui gangrène la région sahélo-sahélienne depuis maintenant plusieurs années.