Le Maroc salue une décision historique Le Maroc à salué jeudi la décision historique du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté à l'unanimité une résolution autorisant le déploiement d'une force internationale au Mali en vue de restaurer la souveraineté et l'intégrité territoriale de ce pays. «C'est une décision historique non seulement pour le Mali et la région mais également pour l'ensemble de l'Afrique», a souligné l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, dans une déclaration à la presse, après l'adoption de la résolution 2085. A travers cette résolution, le Conseil de Sécurité a ainsi «répondu aujourd'hui positivement à la demande formulée par le Mali, la CEDEAO et l'ensemble du continent africain qui ont appelé les Quinze à autoriser le déploiement d'une force internationale sous conduite africaine, et donné une image unifiée et solidaire de la Communauté internationale», a souligné le diplomate. En vertu de cette résolution, le CS réitère ses préoccupations par rapport à la situation au Mali, particulièrement dans le Nord, qui constitue une menace à la stabilité de ce pays, du continent africain ainsi qu'à la paix et la sécurité internationale. Il prend, en outre, note des récents efforts entrepris au niveau national, régional ou international pour résoudre cette crise. La situation actuelle au Mali n'est que la partie «apparente de l'iceberg qui est la situation dans l'ensemble du Sahel à laquelle la présidence marocaine du conseil avait consacré tout un débat», a-t-il rappelé. L'ambassadeur a, en outre, fait part de «sa fierté que cette résolution ait été adoptée sous la présidence marocaine du CS de l'ONU, soulignant que depuis le début de la crise, le Maroc a œuvré au sein de l'Organe exécutif à l'adoption d'une résolution susceptible d'aider le peuple frère malien à reconquérir son intégrité territoriale ainsi que son unité nationale». Et de rappeler que le Maroc n'a cessé d'alerter les membres du Conseil et la communauté internationale sur le danger que représente la situation au nord du Mali. «Nous avons toujours dit que cette situation représente un précédent extrêmement dangereux pour l'Afrique toute entière et que partant, il appartient à la communauté internationale de réagir vite et de manière ferme et décisive», a-t-il insisté. Une résolution sous chapitre VII Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, relatif au recours à la force, la résolution autorise «pour une période initiale d'un an», le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), qui sera notamment chargée d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord su pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes. La résolution 2085 appelle Bamako à lancer d'abord un «dialogue politique pour rétablir pleinement l'ordre constitutionnel» et à organiser des élections avant avril 2013. Elle invite aussi le nouveau gouvernement malien à engager des négociations «crédibles» avec les groupes présents dans le Nord, essentiellement les Touareg, qui se dissocieront des «organisations terroristes» contrôlant cette région, dont Al-Qaida au Maghreb islamique et Mujao, et qui acceptent sans conditions l'unité et l'intégrité territoriale de l'Etat malien, dans le but de répondre aux préoccupations de longue date des populations du nord du pays. Le Conseil envoie également à travers cette résolution un signal à tous ceux qui compromettent la stabilité, y compris ceux qui empêchent l'instauration de l'ordre constitutionnel au Mali. Sur le plan militaire, la MISMA contribuera entre autres à aider à reconstituer la capacité des Forces de défense et de sécurité maliennes. Elle permettra, également, à aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord de son territoire qui sont contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes en prenant en même temps des mesures susceptibles de réduire les effets des opérations militaires sur la population civile. Le Conseil de Sécurité souligne que la planification militaire devra continuer d'être affinée avant le lancement des offensives et prie le Secrétaire général, agissant en étroite coordination avec le Mali, et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, l'Union africaine, les pays voisins du Mali, les autres pays de la région, tous les autres partenaires bilatéraux intéressés et toutes les organisations internationales concernées, de continuer d'apporter son concours à l'établissement des plans et aux préparatifs du déploiement de la MISMA. Au plan humanitaire, le texte souligne que tout appui fourni par l'Organisation des Nations Unies, les organisations régionales et sous-régionales et les Etats Membres dans le contexte des opérations militaires menées au Mali doit l'être dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l'Homme.