Pour sortir du bourbier nord-malien, l'Union européenne préconise une réponse rapide. Elle a demandé le lancement d'une mission militaire pour réorganiser et entraîner l'armée malienne. Catherine Ashton, Chef de la diplomatie européenne. Face à la situation actuelle, l'Union Européenne préconise une réponse rapide. « L'UE est convaincue de la nécessité d'apporter une réponse rapide aux défis sécuritaires et à la menace terroriste au Mali dans un cadre à définir par le Conseil de sécurité des Nations unies » ont soutenu les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'Union Européenne, lundi, lors d'une réunion au Luxembourg. Pour rappel, le Conseil de sécurité a donné 45 jours à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et à l'Union Africaine pour préciser les modalités d'une intervention militaire dans le nord du Mali, tout en invitant le gouvernement malien et les rebelles touaregs à négocier une solution politique. « L'Union européenne a clairement décidé de s'engager pour le Mali et pour le Sahel. Le Conseil a demandé la préparation d'une mission militaire pour réorganiser et entraîner l'armée malienne », a déclaré Laurent Fabius, chef de la diplomatie française à l'issue de la réunion. Préconisant l'approfondissement de la coordination avec les partenaires clés du Mali, en vue d'accroître l'efficacité de l'appui au processus de transition dans le pays, l'UE s'est dite favorable à la réunion du Groupe d'appui et de suivi sur la situation au Mali, qui se tiendra vendredi, à l'initiative de l'Union africaine (UA) et en consultation avec l'ONU et la CEDEAO. Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'UE ont affirmé leur détermination à soutenir les efforts nécessaires pour résoudre la crise malienne. Selon Paris, qui a pris les devants, une intervention militaire est possible dans les semaines à venir. Paris entre le marteau et l'enclume C'est ce qu'a affirmé hier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, interrogé par France 2 sur le moment où pouvait avoir lieu une telle intervention. « C'est une question de quelques semaines, pas plusieurs mois » a-t-il assuré, qualifiant le Nord-Mali de sanctuaire du terrorisme. Selon le président français, François Hollande, les deux devoirs de la France dans cette situation sont : libérer les otages français (six au total) et libérer le Mali des terroristes. Un message qui n'est pas du goût des islamistes armés, maîtres absolus de la région. Depuis, ils ont multiplié les menaces de mort à l'encontre du chef d'Etat français et aussi menacé d'exécuter les otages en cas d' « attaque » de la France. Force est de souligner que Paris a déjà déployé une unité dans la sous-région, en vue de former les forces africaines devant prendre part à cette intervention militaire. Bon nombre d'acteurs de la société civile malienne ont salué la détermination de François Hollande. La Chine veut apporter sa contribution Lors d'une conférence de presse samedi, le président de l'Alliance des générations démocratiques du Mali(AGDM), Dramane Diarra, a salué le courage politique du président français pour avoir défendu la cause du Mali au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon lui, les autorités maliennes n'ont entrepris jusque-là « aucune action majeure allant dans le sens de la réalisation des deux missions principales qui leur ont été assignées, à savoir la reconquête rapide du Nord et l'organisation d'élections libres, transparentes, apaisées et acceptées de tous les Maliens ». L'AGDM a appelé le Mali à n'accepter aucune négociation avec le mouvement touareg MNLA, qui avait proclamé l'indépendance du Nord au début de la crise. L'autre point essentiel reste la divergence entre Paris et Alger, qui partage une frontière avec le Mali. Les autorités algériennes sont favorables à une solution négociée. Alger craint qu'une telle opération à proximité de ses frontières n'ait des répercussions sur son territoire. L'Algérie veut tout faire pour inclure le groupe Ansar Dine dans ces négociations, alors que Paris le considère comme terroriste, au même titre que le Mujao et Aqmi. La Chine, pour sa part, entend également apporter sa pierre à l'édifice. Le représentant spécial du gouvernement chinois pour les Affaires africaines, Zhong Jianhua, est d'ailleurs attendu aujourd'hui à Bamako pour une visite de travail de trois jours. Au cours de son séjour, le haut responsable chinois s'entretiendra avec les autorités maliennes sur les moyens de régler les choses. S.R.A. * Tweet * *