Le ministère de la Culture déploie d'importants efforts Le patrimoine national amazigh, langue, culture et arts, n'a jamais bénéficié d'autant de subventions et de soutiens qu'à l'heure actuelle, apprend-on auprès du ministère de la Culture, chargé de piloter le projet national d'officialisation de l'amazighité. La Constitution de 2011 a en effet institutionnalisé la diversité culturelle et linguistique au Maroc tout en insistant sur sa richesse par ses affluents andalou, juif, amazigh, arabe et hassani. Selon l'article 5 de la Constitution, «l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception». Pour y parvenir, le ministère, indique-t-on de même source, poursuit une politique volontariste fondée sur la rationalisation des dépenses du budget modeste du département, la mise en valeur des atouts du secteur dans l'objectif majeur d'en faire un créateur de richesses et de valeurs au service du développement du Maroc culturel et de l'homme. Dans ce cadre, différents textes, élaborés par le ministère de la Culture, ont été adoptés pour faire bénéficier notamment les créations en langue amazighe, mais également dans les autres langues et dialectes des subventions annuelles de la production et de la commercialisation des œuvres théâtrales et du « Prix du Maroc du livre » dans tous les genres (lettres, sciences humaines, sciences sociales, études littéraires, artistiques et linguistiques, traduction). Le décret définissant les modalités d'attribution de ces prix est déjà paru au Bulletin officiel. L'amazighité bénéficie aussi de l'effort déployé par le ministère en matière de restauration du patrimoine matériel et immatériel et de tous les projets inscrits dans le cadre de la stratégie mise en œuvre dont en premier lieu la création projetée du «Conseil national des langues et expressions culturelles». Conscient de l'ampleur de sa tâche, le ministère, ajoute la même source, avait mis en place dès 2012 un comité d'experts avec le soutien de l'UNESCO, qui a élaboré un projet de charte nationale devant constituer une plate-forme de travail destinée à fédérer les efforts de tous les intervenants. Il s'agit d'identifier les contours d'une politique culturelle participative, dédiée à la valorisation du patrimoine culturel mais également ouverte sur l'avenir. Ce comité a réalisé une étude traitant de tous les aspects concernant la promotion du secteur aux niveaux industriel, linguistique et artistique. Cette étude, ajoute-t-on de même source, a identifié une nouvelle vision de la culture qui se propose de mettre en valeur le patrimoine national et de se projeter dans l'avenir. C'est une plate-forme visant à renforcer le secteur de la culture pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans l'émancipation du Marocain et le développement économique, politique et social du pays. Ce projet structurant doit avoir un impact sur le développement global du pays comme il traduit le souci du ministère d'assurer l'ouverture de la culture marocaine sur son environnement régional et international et ce dans le respect de ses spécificités et particularités, qui marquent son authenticité. Le secteur culturel n'a cessé d'évoluer au Maroc depuis le discours royal d'Ajdir de 2001, lequel a mis fin, de l'avis de tous les observateurs, à la conception monolithique de la culture marocaine. Le secteur a connu depuis « une véritable révolution en douceur », qui s'est traduite par une série de réalisations accomplies en matière d'enseignement, d'information, et de conception idéologique au profit de la langue et culture amazighes, longtemps mises à l'écart et ignorés. C'est ainsi que l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a vu le jour et l'enseignement de la langue amazighe a été introduit dans les programmes d'enseignement au Maroc. L'Amazigh est une "seule" langue parlée, dont l'unicité n'est pas remise en cause par l'existence de trois dialectes amazighs parlés au Maroc: le tarifit dans le Rif, le Tamazight dans le Moyen Atlas et dans l'est du Haut Atlas et le tachel-hit dans le Haut Atlas et l'Anti-Atlas dans le sud du pays. L'amazigh est la langue maternelle d'environ la moitié de la population du Maroc, vivant dans les campagnes et les montagnes mais également dans les principales villes (Casablanca, Agadir, Fès, Meknès, Oujda, Nador, Tanger, Tétouan, Béni Mellal, Khénifra etc...). Ce sont des populations pour la plupart bilingues (amazigh-arabe) ou plus.