Le Maroc célèbre ce vendredi la Journée nationale de lutte contre la corruption, une gangrène infecte qui compromet les valeurs morales et sociales marocaines, entrave les investissements et constitue un frein au développement des entreprises. La corruption est l'action de pousser quelqu'un à agir contre son devoir et sa conscience par des dons ou des promesses. Pour éradiquer ce mal pernicieux, le Royaume a mis en place un arsenal juridique et créé des institutions. Il a ainsi fait du 6 janvier une journée nationale de sensibilisation à la lutte contre la corruption. Il est indéniable que le Maroc a enregistré des progrès notoires dans ce sens, depuis la ratification en mai 2007 de la Convention des Nations unies contre la corruption. Suite à la mise en place de l'Instance centrale de prévention de la corruption, le Maroc vient confirmer les efforts déjà entrepris pour se conformer, sur la base d'une approche pragmatique, aux dispositions de la Convention onusienne et donner un fort appui au processus de lutte contre la corruption. Le Royaume a ainsi exprimé son adhésion à la dynamique internationale de lutte contre la corruption et a Œuvré à la mise à profit des dispositions de la Convention onusienne contre la corruption, à travers la création d'un cadre national investi d'une mission de proposition, de concertation et de communication. La création de cette Instance témoigne aussi de la prise de conscience par les pouvoirs publics de la nécessité de lutter contre ce fléau et de moraliser la vie publique. Le processus de réformes visant notamment la moralisation de la vie publique et la consolidation de la bonne gouvernance s'est poursuivi avec la l'adoption par le conseil des ministres, le 1er avril dernier, d'un projet de loi visant la protection des victimes, témoins, experts et toute personne dénonçant ces actes de corruption infâmes notamment les actes de concussion, abus de pouvoir, exaction, rapines, déprédation et détournement de fonds publics. La société civile, quant à elle, estime que la corruption est un mal pathogène universel qui affecte les domaines politique, économique, social et culturel. Elle considère que l'approche participative impliquant toutes les parties concernées, y compris les citoyens, est la seule qui puisse endiguer ce phénomène immoral, appelant le gouvernement à assainir le climat des affaires dans toutes les niches infectées par la corruption et mettre un frein à l'impunité braillarde de tout individu impliqué, de près ou de loin, dans cet acte préjudiciable aux valeurs sacrées du pays. Cependant, plusieurs acteurs associatifs qualifient l'année 2011 comme une heureuse période, marquée notamment par la volonté de consentir des efforts et actions concrets visant à stopper ce fléau. Et il suffit de citer les réalisations notables en matière d'approfondissement de la connaissance objective du phénomène, de consécration des valeurs d'intégrité et de transparence dans la gestion publique, de consolidation de l'intégrité, d'indépendance dans le secteur de la justice et de promotion des valeurs d'éthique dans le secteur privé. Selon le président de l'Instance, Abdeslam Aboudrar, l'organisation en 2011 au Maroc de la 4e session de la Conférence internationale des parties à la Convention pour la lutte contre la corruption est un encouragement sans appel aux efforts déployés par le Maroc. Aussi, la communauté internationale a bien apprécié les efforts déployés par le Royaume pour consolider ses acquis en matière de lutte contre la corruption. Lesdits efforts témoignent irrévocablement de son engagement de faire de ce combat une priorité politique et institutionnelle visant l'instauration des rapports transparents avec le citoyen. Dans ce sens, Stuart Gilman, expert et principal conseiller de l'Initiative pour la Primauté de la Loi de l'Association du Barreau Américain (ABA-ROLI), a relevé l'existence “de signes clairs de la volonté politique” pour lutter contre la corruption au Maroc. “Je suis très optimiste. Il y a une volonté et un engagement” au Maroc pour lutter contre ce fléau, avait dit l'expert américain, insistant sur le rôle de la prévention comme première étape essentielle dans ces efforts.