. L'expérience du Maroc en matière de lutte contre la corruption peut servir de "modèle" pour les autres pays de la région, où les appels à la moralisation de la vie publique se font actuellement de plus en plus pressants, a affirmé mercredi M. Stuart Gilman, expert et principal conseiller de l'Initiative pour la Primauté de la Loi de l'Association du Barreau Américain (ABA-ROLI). .-Propos recueillis par Naoufal Enhari-.
"Le Maroc constitue un partenaire important dans la lutte contre la corruption en raison de sa capacité d'être un modèle pour les autres pays de la région", a souligné M. Gilman dans un entretien à la MAP, en marge d'une rencontre à Washington tenue sous le thème :"La convention de l'ONU contre le corruption et le chemin à parcourir: Visions comparatives des efforts du Maroc".
+L'ICPC, UNE ACTION "EXEMPLAIRE" DANS LA LUTTE ANTICORRUPTION+.
Il a noté que le Maroc "a franchi des pas importants dans la lutte contre la corruption" en raison notamment de l'existence d'une "véritable volonté politique" d'éradiquer ce fléau, tout en soulignant le "travail remarquable" réalisé par le Royaume en la matière. M. Gilman a cité, à cet égard, la création de l'Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), dont l'action constitue un "modèle" en la matière, se félicitant dans ce sens de sa composition représentative de la société marocaine et de son large mandat pour la lutte contre la corruption dans l'ensemble des secteurs.
+LA SENSIBILISATION DU GRAND PUBLIC, COMPOSANTE IMPORTANTE DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION+.
L'expert américain a également mis l'accent sur l'intérêt de sensibiliser le grand public quant à l'importance de lutter contre la corruption dans la vie de tous les jours, y compris à travers l'insertion de programme anticorruption dans les cursus scolaire et universitaire, tout en appelant à davantage d'enquêtes et de recherches afin de déceler les sources et les causes profondes de la corruption au sein de la société et des institutions. M. Stuart Gilman, qui avait occupé plusieurs postes de responsabilité notamment au sein de la Banque Mondiale et des Nations unies, a de même plaidé pour une action plus large de l'ICPC et de davantage d'autonomie budgétaire pour cette instance afin de pouvoir élargir son travail et fonctionner plus efficacement. Par ailleurs, les participants à cette rencontre, organisée au siège de l'Association du Barreau Américain, ont mis en avant la "forte volonté politique" du Maroc de lutter contre le phénomène de la corruption qui s'est traduite par une série de réformes et de projets inscrits dans le cadre d'une approche systémique, rappelant que le Royaume va abriter en octobre prochain la conférence des Etats Parties à la convention de l'ONU contre la corruption et sera par la même occasion sujet du mécanisme d'évaluation par les pairs de cette convention. (MAP).