Après la nomination du gouvernement Benkirane, les regards sont braqués sur la déclaration gouvernementale qui devra constituer le cadre général de la démarche de l'Exécutif, conduit par le Parti de la justice et du développement, arrivé en tête des Législatives, en liaison avec ses promesses électorales et celles de ses alliés du Parti de l'Istiqlal, de la mouvance populaire et du Parti du progrès et du socialisme. Selon des sources au fait de ce dossier, il va falloir attendre près d'une dizaine de jours pour que le texte soit validé, en Conseil des ministres. Le document préparatoire est déjà élaboré par les quatre binômes formés par les partis alliés. Il s'est basé sur les programmes des différents partis constituant la nouvelle majorité. D'après Abdelahad Fassi-Fihri, membre du Bureau politique du PPS qui a représenté le Parti avec Abdeslam Seddiki, les experts des quatre « ont arrêté un certain nombre d'éléments convergents» et surtout «un accord politique » d'orientation générale, comportant «les engagements et les mesures urgentes», en rapport avec les revendications et les attentes des citoyens. «Il s'agit, selon Abdelahad Fassi-Fihri, d'un accord d'orientation politique, avec la primauté du politique sur l'administratif et le technique, qui sera décliné au niveau des structures étatiques». Le texte élaboré par la majorité tient compte « des engagements nationaux en matière économique, des droits de l'homme, des revendications de la société civile, notamment ». Il préconise « une batterie de mesures urgentes » à mettre en œuvre dans l'immédiat afin de donner des signaux forts sur le «sérieux» du nouveau gouvernement. «Des mesures phares» qui doivent permettre au gouvernement de manifester sa volonté d'accélérer le rythme du changement et d'introduire dans la réalité les nouveaux acquis apportés par la Constitution dans de nombreux domaines. Le nouveau gouvernement déclinera également les grands chantiers et les réformes à mettre en place pour que le citoyen sente le changement et reprenne confiance dans l'action politique. Cela va de la lutte contre la corruption et la dépravation, à la reddition des comptes, en appliquant la loi et en concrétisant les contenus avancés de la Constitution du 1er juillet 2011. Le texte élaboré est déjà dans les circuits des nouveaux ministres dans le but de l'enrichir. Probablement, il pourra être examiné par les leaders de l'alliance quadripartite, avant sa mise dans le circuit de la validation par le Conseil des ministres. Les secrétaires généraux du PJD, du PI, du MP et du PPS pourraient également « confirmer les différends accords entre la majorité». Le texte aborde également « les mécanismes de suivi des engagements pris par les quatre partis », dans les divers domaines. Certes, les attentes populaires, en matière sociale et démocratique, sont immenses et le gouvernement en est conscient, sachant que la meilleure poule au monde ne peut donner que ce qu'elle a, l'espoir est que de nouvelles perspectives s'ouvrent au pays, en matière d'emploi, afin de réduire, de manière consistante, le chômage qui ronge une bonne partie des jeunes. La mise des Marocaines et des Marocains au travail, par des projets structurants, figure parmi les nombreuses priorités, la bonne gouvernance préconisée par le nouveau gouvernement devant aider à réaliser, progressivement, une meilleure croissance et une distribution plus équitable de ses fruits et des richesses.