La visite du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault au Maroc pour coprésider avec son homologue marocain Abdelilah Benkirane, la réunion de haut niveau, revêt une signification particulière : les deux pays ont réussi à respecter les délais fixés pour la tenue de la 11ème rencontre, alors que leurs gouvernements sont à la première année de leur mandat. Les discussions entre les deux parties ont du leur offrir l'occasion de mieux se connaitre et de réaffirmer les constantes des relations solides et séculaires entre les deux pays. En dépit du fait qu'elle ne porte pas sur de grandes questions stratégiques devant la distinguer des précédentes sessions, cette réunion de haut niveau a offert l'opportunité de passer en revue le bilan de la coopération maroco-française et de l'évaluer dans la perspective d'en ouvrir une nouvelle page à travers la prospection de nouveaux chantiers communs susceptibles de faire du partenariat maroco-français une véritable exception dans l'intérêt mutuel des deux pays. Nombre d'observateurs et d'analystes se sont intéressés dernièrement à la décision du nouveau président de la république française de visiter en premier lieu l'Algérie avant de se rendre au Maroc, dans le but d'en évaluer l'impact éventuel sur les relations entre Rabat et Paris à l'ère du président François Hollande et sa majorité socialiste. Toutefois, force est de constater que les visites répétées de ministres français au Maroc, parallèlement aux diverses initiatives entreprises sont venues conforter la volonté de la France de renforcer ses relations avec le Royaume. Dans ce cadre, les observateurs n'ont pas manqué de relever que SM le Roi a été le premier chef d'Etat à être reçu à l'Elysée le 24 mai dernier. Cette rencontre a été suivie par l'entretien téléphonique entre le Souverain et le président Hollande le 28 novembre dernier, au terme duquel la France a réaffirmé sa volonté de renforcer davantage ses relations historiques avec le Maroc. Dans le même temps, le Président de la République française a confirmé sa prochaine visite officielle au Maroc au début de l'année 2013. Abstraction faite de la concurrence à la laquelle se livre l'Espagne à l'encontre de la France dans les relations économiques avec le Maroc et du discours développé à Madrid, selon lequel le voisin ibérique est devenue désormais le premier partenaire commercial et économique du Royaume, la France est toujours fortement présente au sein des grands chantiers structurants en cours au Maroc (usine Renault dans le Nord, TGV Tanger-Casablanca, Tramway à Casablanca, etc...) sans oublier divers autres investissements et programmes, autant d'indicateurs qui reflètent évidemment l'importance que Paris accorde à ses intérêts véritables au Maroc en comparaison avec les autres pays de la région. Au niveau politique, Paris a réaffirmé à maintes reprises sa constante position sur la question de l'intégrité territoriale du Royaume, malgré le changement de la majorité gouvernante. La classe politique française est en fait convaincue que les options démocratiques du Royaume sont des choix stratégiques et réalistes, fruits d'une série d'acquis et de réalisations ayant d'ailleurs permis au pays de mener avec succès et en toute sérénité son processus démocratique, de manière totalement différente de ce qui se passe dans la région. Le dynamisme dont fait preuve la diplomatie marocaine et en particulier au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour ce qui concerne surtout la crise malienne, le drame syrien et la crise du Moyen Orient a également contribué à convaincre la France de la nécessité de consolider sa coopération et son partenariat avec le Maroc pour la gestion de ces dossiers régionaux et internationaux stratégiques et d'intérêt commun. Les relations maroco-françaises se cherchent actuellement un nouveau souffle en particulier au plan économique et commercial. Pour ce faire, les deux pays tiennent à étendre la dimension de ces relations en matière de coopération et de concertation politique et diplomatique. Dans le cadre de cette relance, le Maroc œuvre pour la défense de ses intérêts vitaux et ce dans le but de parvenir à une relation de gagnant-gagnant ente les deux parties.