Un palmarès des plus objectifs Contrairement à l'ouverture, le climat était clément, et une légère augmentation de chaleur était sentie. Il y eut la traditionnelle marche des stars et des invités de marque sur le tapis rouge, certes peu nombreux mais les plus connues, venant du Maroc et d'ailleurs. La façade du palais du congrès étincelait de lumières et de clic clacs des appareils photos. Les badauds plus nombreux ont pris d'assaut les alentours des lieux du festival. Tout ce qui forme les dehors pimpants d'un festival international. Il est à noter que cette édition a tenu une grande partie de ses promesses. Une augmentation du nombre d'affluence du public et presque toutes les séances ont fait salle comble, surtout celles où ont été projetés les quinze films de la compétition. Un public adulte. Un record. Le niveau des films et en général ceux de la programmation oficielle était bon avec des sujets brûlants, empreints d'une teneur fort humaine et humaniste, et optant pour des approches artistiques variées englobant presque tous les genres et les écoles de cinéma. Les hommages ont vu défiler des réalisateurs de renom tel le britannique Jonathan Demme et le fameux chinois Zhang Yimou, puis une cinématographie célèbre, celle de l'Inde avec un parterre de vedettes et de stars hindous jamais réunis au sein d'un festival hors de l'inde conduit par Shahruh Khan et Amitabh Bachchan. Le moment fort, bien sur, fut le passage à la place Jamaa Lafna qui a vu un public en délire en voyant son idole !! Les masterclass ont permis de suivre des leçons de cinéma d'une grande portée en connaissance et en expérience, notemment ceux assurés par le président du jury de long-métrage le vétéran John Boorman et l'écrivain philosophe Edgar Morin. Bref le cinéma s'est miré dans un miroir festif en terre marocaine, malgré tous les griefs avancés, les critiques diverses, les sous-entendus lancés, les petites remarques sans fond. Et ce cinéma a su être intègre et objectif. Heureusement d'ailleurs et c'est grâce à un jury bien rodé qui sait faire la part des choses. Le palmarès Le prix cinécoles à été attribué à un jeune étudiant de l'université Abdelmalek Saadi. Il s'agit de Tarik Leihemdi pour son court-métrage « Vie meilleure » sur le désir de l'immigration. Pour le prix de l'interprétation masculine, il est décerné à l'acteur danois Soren Malling. Le prix de l'interprétation féminin à été attribué à l'actrice estonienne Elina Reinold. Le prix de jury a été attribué ex aequo au film iranien « Taboor » de Vahid Vakilivar qui a remercié en persan, comme le font tous les iraniens, le FIFM ; et le danois « A Hijacking » qui, fort ému, était monté deux fois sur la planche pour recevoir deux étoiles. L'étoile d'or a été décernée à film « L'attentat » du libanais Ziad Doueiri tiré du roma, de l'écrivain algérien Yasmina Khadra. Un grand prix juste et très objectif tant le film est criant de vérité, d'audace et d'acuité de l'approche. Le cinéaste a tenu a parlé en langue arabe, et en langue française, mais l'anglais s'immisçait entre les deux. Ce fut un moment d'émotion pour lui et il a beaucoup remercié le Maroc et le peuple marocain. On ne peut avoir un palmarès aussi objectif et aussi équilibré. Les deux jurys, du long et du court, étaient constitués d'hommes et de femmes de métier à qui n'échapperait pas le bon film, celui qui offre du nouveau, de l'émotionnel, du caractéristique et du singulièrement sortant du lot du déjà vu. Nos deux films marocains en lice n'ont pas eu de prix, et les étoiles gratifiantes seront décernées un autre jour, lors d'une autre édition lorsque l'originalité et la création pure et dure primera dans le travail cinéma. Mais il est bien notable de dire qu'ils étaient compétitifs. Et c'est déjà ca !!