Invités de talent, master class animés par de célèbres cinéastes à travers le monde, films de qualité honorable, le 12e Festival International du Film de Marrakech a couronné The Attack du réalisateur libanais Ziad Doueiri. Extrait de The Attack inspiré du roman au titre éponyme, L'Attentat, de l'écrivain algérien Yasmina Khadra. En médaillon, le réalisateur libanais Ziad Doueiri. Enrichir, émouvoir, transmettre. Les maîtres-mots de ce 12e Festival International du Film de Marrakech ont élevé l'efficience de cette nouvelle compétition. Durant 9 jours et 9 nuits, cet événement entièrement dévolu au goût du 7e art, ayant présenté 15 longs-métrages, 15 regards, a réuni un jury d'exception. Un jury réuni dans la Salle des ministres du palais des Congrès, présidé par John Boorman, réalisateur, scénariste et producteur britannique, entouré de Jillali Ferhati, réalisateur, scénariste et comédien marocain ; James Gray, réalisateur et producteur américain ; Jeon Soo-Il, réalisateur, scénariste et producteur Sud Coréen ; Sharmila Tagore, comédienne indienne ; Gemma Arterton, comédienne britannique ; Marie-José Croze, comédienne française ; Pierfrancesco Favino, comédien italien (à l'affiche de L'Ultimo Bacio, film présenté hors compétition lors du 10 FIFM), et Lambert Wilson, comédien français. Un jury, qui a attribué l'Etoile d'Or à The Attack de Ziad Doueri, manifestement sous le coup de l'émotion: « Mon cœur bat vraiment très fort. Ce film vient de très loin et m'a demandé six ans de travail. Il s'est révélé particulièrement difficile à réaliser, je tiens à remercier, mes producteurs, ma co-scénariste, l'équipe technique, et Yasmina Khadra, qui est un brillant auteur », a précisé le réalisateur, poursuivant : « Je suis honoré de recevoir ce trophée des mains d'un tel jury, de surcroît, présidé par John Boorman ». L'incompréhensible nature de l'autre… Ce film est inspiré du roman au titre éponyme, L'Attentat, de l'écrivain algérien Yasmina Khadra. Produit par Jean Bréhat et Rachid Bouchareb, cette œuvre explore la dissection du phénomène kamikaze, en suivant les pas de Amin Jaafari, chirurgien d'origine palestinienne, découvrant avec horreur, que sa femme, Sihem, est impliquée dans un attentat suicide à la bombe dans lequel elle a succombé. Ni misérabiliste, ni moralisateur, The Attack suit les questionnements d'Amin, époux accablé de tristesse et de désespoir, qui ne comprends pas le basculement de sa femme aimante et douce dans le terrorisme. Dans le même temps, le réalisateur Ziad Doueiri déroule le cheminement et l'endoctrinement de Sihem, au fil des séquences, un voyage irréversible vers un point de non-retour que le spectateur découvre sous le regard de son mari, Amin. On sait l'enfer de la vie, dicté par les incessants check-point, les humiliations quotidiennes, la prison à ciel ouvert, où vivent chaque jours les Palestiniens. Mais, Ziad Doueiri, et Joëlle Touma, (co-scénariste) qui ont transposé dans le scénario, l'intrigue du roman de Yasmina Khadra, placent les héros, Amin et Sihem, au cœur d'un univers particulier et hostile : ils ont vécu totalement intégré dans la société israélienne de Tel Aviv. Au début du film, convaincu de l'innocence de son épouse et rejetant en bloc les accusations de la police israélienne lui apprenant que sa femme a commis un attentat-suicide, Amin va tenter de revenir sur les traces des dernières personnes que Sihem a côtoyées le jour de sa mort. Il se rend alors à Naplouse, où il est gênant, susceptible d'être considérer comme un espion, car il vit à Tel Aviv. Taboor, la belle surprise Autre moments qui a consacré les hommes et les femmes de l'image, la remise du prix de la meilleurs actrice par le jeune comédien marocain, Omar Lotfi, découvert dans Casanegra. Très élégant, chevaux longs et regard profond, tel Dustin Hofman, il a déclaré être « très honoré de remettre ce prix à une comédienne qui sera très heureuse dans quelques instants ». L'heureuse élue, est Elina Reinold, actrice de Mushrooming, film estonien. Quant au prix du meilleur acteur, il a récompensé, Soren Malling, pour A Hijacking, opus issu du Danemark. La surprise de ce palmarès est venue du côté du prix du jury qui a couronné deux films, Taboor, du cinéaste iranien Vahid Vakilifar, et A Hijicking de Tobias Lindholm. Autre jalon de cette 12e édition, le prix du court-métrage Cinécoles, remporté par «Mejor… une vie meilleure» de Tarek Leihemdi, étudiant à l «université Abdelamalek Saadi de Tétouan. À noter la déclaration du président du jury de ce concours consacré à la forme brève, Benoît Jacquot, réalisateur, scénariste et metteur en scène français :» Nous avons choisi ce film a l«unanimité pour sa maîtrise, sa délicatesse, ses qualités humaines et cinématographiques ». Et le mot de la fin est celui de John Boorman, conquis par ce 12e FIFM car « le Festival de Marrakech est le mieux organisé et le plus généreux du monde». La cité ocre a prouvé avec cette édition supplémentaire qu'elle est une terre qui célèbre l'art duplice et multiple du 7e art. * Tweet * *